mercredi 29 juillet 2009

Vente de Nortel : quelques explications s'imposent!






Au lieu de sombrer dans le protectionnisme le plus primaire comme le font les partis d’opposition à Ottawa dans ce dossier, voyons un peu ce qu’en dit un spécialiste de l’économie!





C’est fait! La division de téléphonie sans-fil de Nortel passe dans les mains de la suédoise Ericsson pour 1,1 milliard de dollars. Research In Motion (RIM) et plusieurs autres s’insurgent de voir entre les mains d’étrangers ce qui était, probablement, la division la plus innovatrice de Nortel et supplient le gouvernement fédéral de bloquer la transaction. Je pense qu’il fallait laisser mourir Nortel et que ce ne serait pas une bonne idée d’intervenir dans ce dossier. Voici pourquoi!

1) Cela fait presque 10 ans que Nortel multiplient les bourdes, les «irrégularités comptables» et les déficits d’exploitation. Cette compagnie fait partie du Temple de la renommée des entreprises les plus mal gérées de son époque. Tout le monde était tanné d’assister à cette agonie sans fin et je ne crois pas qu’un quatrième président en huit ans et un autre plan de relance aurait fait une grande différence.


2) Ottawa et Nortel ont négocié d’octobre 2008 à janvier 2009 pour trouver une façon de sortir l’entreprise du trou dans lequel elle s’était profondément enfoncée. Il a été impossible de s’entendre sur
un plan d’affaires qui aurait satisfait, à la fois, le Conseil d’administration de Nortel et les fonctionnaires fédéraux. Pour rescaper Nortel, il aurait, donc, fallu casquer des centaines de millions de dollars de fonds gouvernementaux, sans plan d’affaires et avec des chances limitées de succès.

3) RIM, fabricant du célèbre
BlackBerry, crie au scandale et brandit haut et fort l’Unifolié. Sauf que RIM N’A PAS soumis d’offre pour la division du sans-fil qu’elle convoitait! En fait, RIM veut un passe-droit et elle veut se faire céder la division du sans-fil pour une fraction du prix obtenu. Cela serait injuste pour les autres joueurs qui ont participé au processus et cela priverait les créanciers de Nortel de centaines de millions de dollars.


4) Une intervention du gouvernement fédéral
court-circuiterait le processus judiciaire en cours pour favoriser indûment un joueur canadien qui ne voulait pas se conformer aux règles du jeu. C’est, exactement, le genre de traitement contre lequel fulminent les compagnies canadiennes qui achètent à l’étranger.


5) La transaction sera examinée par le gouvernement fédéral, en vertu de
la Loi sur Investisement Canada. Ottawa pourra imposer des conditions sur les emplois qui devront être maintenus au Canada et sur la recherche qui y sera effectuée, une fois la transaction signée.

6) Je fais remarquer que les deux tiers des emplois de cette division sont déjà aux États-Unis. Qu’est-ce qui est important : que la société soit enregistrée au Canada ou que des emplois de pointe y soient maintenus?

7) Je fais, aussi, remarquer qu’Ericsson emploie plus de 1500 personnes à Montréal, là où elle exploite son plus grand centre de recherche et de développement à l’extérieur de la Suède. Ces employés travaillent sur les réseaux 3G. Est-il concevable qu’ils travaillent aussi sur la technologie 4G mise au point par Nortel? Dans ce cas, le Canada et le Québec seraient-ils vraiment perdants dans cette histoire?

Il est toujours triste de perdre un joyau technologique comme Nortel. Mais, cette mort était annoncée et prévisible depuis des années. Pourquoi ceux et celles qui, tout à coup, se découvrent une puissante fibre nationaliste n’ont-ils pas réagi plus rapidement?




Entre vous et moi, juste le point no. 5 devrait calmer les ardeurs des protectionnistes et des gau-gauchistes étatistes. Dire qu'il y en a pour qualifier le soi-disant libre-échange actuel de «sans-coeur» et de «sans contrôle»! Mon cul, oui!




Lire aussi sur ce blogue




Lire aussi ailleurs dans la blogosphère


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire