vendredi 30 janvier 2009

Qui veut faire l'ange fait la bête (3e partie) : Paul Krugman et Alain B.

C’est en allant sur le blogue Geloso-Breguet que j’ai vu que Vincent Geloso faisait la leçon à Alain B., le Petit Émerillon, pour avoir écrit sur son blogue que la Deuxième Guerre mondiale nous a permit de sortir de la Grande Dépression de 1929. Il s’agit, bien sûr, d’un sophisme économique fort répandu chez les illettrés économiques : la guerre est bonne pour l’économie. Après tout, disent ces illettrés avec l’appui d’Alain B., n’avons-nous pas réglé la Crise économique des années 1930 par la Deuxième Guerre mondiale? Le Prix Nobel d’économie, Paul Krugman, partage ce sophisme-là aussi.

Je cite la partie la plus troublante du texte de Krugman.






The fact is that war is, in general, expansionary for the economy, at least in the short run. World War II, remember, ended the Great Depression. The $10 billion or so we’re spending each month in Iraq mainly goes to US-produced goods and services, which means that the war is actually supporting demand. Yes, there would be infinitely better ways to spend the money. But at a time when a shortfall of demand is the problem, the Iraq war nonetheless acts as a sort of WPA, supporting employment directly and indirectly.






Disons qu’on est loin de Milton Friedman! Ce sophisme économique à la Paul Krugman et à la Alain B. a été réfuté bien avant la naissance de Krugman. À mon avis, lorsqu’il a fait ses études en économie, ses professeurs, qui sont tous des gau-gauchistes, soit dit en passant, ont sûrement occulté l’oeuvre de Frédéric Bastiat, sinon Krugman n’aurait pas écrit un pareil torchon et on peut dire la même chose du Petit Émerillon. Qui est Frédéric Bastiat? Il est né en 1801 et il est décédé en 1850. Il était un économiste, un homme politique et un polémiste libéral français du XIXe siècle. Malgré ça, ses écrits sont toujours aussi pertinents aujourd’hui qu’ils ne l’étaient à son époque. Décidemment, plus ça change, plus c’est pareil! Je vous copie-colle donc la réfutation de Frédéric Bastiat à l’argumentation de Paul Krugman et d’Alain B. Elle s’intitule «Le Sophisme de la Vitre cassée» et elle explique comment quelque chose qui est détruit est une perte à l’économie, même si la reconstruction crée des emplois pendant un certain temps. À lire jusqu’au bout, SVP!






La Vitre cassée


Avez-vous jamais été témoin de la fureur du bon bourgeois Jacques Bonhomme, quand son fils terrible est parvenu à casser un carreau de vitre? Si vous avez assisté à ce spectacle, à coup sûr vous aurez aussi constaté que tous les assistants, fussent-ils trente, semblent s'être donné le mot pour offrir au propriétaire infortuné cette consolation uniforme : «À quelque chose malheur est bon. De tels accidents font aller l'industrie. Il faut que tout le monde vive. Que deviendraient les vitriers, si l'on ne cassait jamais de vitres?».

Or, il y a dans cette formule de condoléance toute une théorie, qu'il est bon de surprendre flagrante delicto, dans ce cas très simple, attendu que c'est exactement la même que celle qui, par malheur, régit la plupart de nos institutions économiques.

À supposer qu'il faille dépenser six francs pour réparer le dommage, si l'on veut dire que l'accident fait arriver six francs à l'industrie vitrière, qu'il encourage dans la mesure de six francs la susdite industrie, je l'accorde, je ne conteste en aucune façon, on raisonne juste. Le vitrier va venir, il fera besogne, touchera six francs, se frottera les mains et bénira de son cœur l'enfant terrible. C'est ce qu'on voit.

Mais si, par voie de déduction, on arrive à conclure, comme on le fait trop souvent, qu'il est bon qu'on casse les vitres, que cela fait circuler l'argent, qu'il en résulte un encouragement pour l'industrie en général, je suis obligé de m'écrier : halte-là! Votre théorie s'arrête à ce qu'on voit, ne tient pas compte de ce qu'on ne voit pas.

On ne voit pas que, puisque notre bourgeois a dépensé six francs à une chose, il ne pourra plus les dépenser à une autre. On ne voit pas que s'il n'eût pas eu de vitre à remplacer, il eût remplacé, par exemple, ses souliers éculés ou mis un livre de plus dans sa bibliothèque. Bref, il aurait fait de ces six francs un emploi quelconque qu'il ne fera pas.

Faisons donc le compte de l'industrie en général!

La vitre étant cassée, l'industrie vitrière est encouragée dans la mesure de six francs ; c'est ce qu'on voit. Si la vitre n'eût pas été cassée, l'industrie cordonnière (ou toute autre) eût été encouragée dans la mesure de six francs ; c'est ce qu'on ne voit pas.

Et si l'on prenait en considération ce qu'on ne voit pas parce que c'est un fait négatif, aussi bien que ce que l'on voit, parce que c'est un fait positif, on comprendrait qu'il n'y a aucun intérêt pour l'industrie en général, ou pour l'ensemble du travail national, à ce que des vitres se cassent ou ne se cassent pas.

Faisons maintenant le compte de Jacques Bonhomme!

Dans la première hypothèse, celle de la vitre cassée, il dépense six francs, et a, ni plus ni moins que devant, la jouissance d'une vitre. Dans la seconde, celle où l'accident ne fût pas arrivé, il aurait dépensé six francs en chaussure et aurait eu tout à la fois la jouissance d'une paire de souliers et celle d'une vitre.

Or, comme Jacques Bonhomme fait partie de la société, il faut conclure de là que, considérée dans son ensemble, et toute balance faite de ses travaux et de ses jouissances, elle a perdu la valeur de la vitre cassée.

Par où, en généralisant, nous arrivons à cette conclusion inattendue : «la société perd la valeur des objets inutilement détruits,» — et à cet aphorisme qui fera dresser les cheveux sur la tête des protectionnistes : «Casser, briser, dissiper, ce n'est pas encourager le travail national,» ou plus brièvement : «destruction n'est pas profit.».

Que direz-vous, Moniteur industriel, que direz-vous, adeptes de ce bon M. de Saint-Chamans, qui a calculé avec tant de précision ce que l'industrie gagnerait à l'incendie de Paris, à raison des maisons qu'il faudrait reconstruire?

Je suis fâché de déranger ses ingénieux calculs, d'autant qu'il en a fait passer l'esprit dans notre législation. Mais je le prie de les recommencer, en faisant entrer en ligne de compte ce qu'on ne voit pas à côté de ce qu'on voit.

Il faut que le lecteur s'attache à bien constater qu'il n'y a pas seulement deux personnages, mais trois dans le petit drame que j'ai soumis à son attention. L'un, Jacques Bonhomme, représente le Consommateur, réduit par la destruction à une jouissance au lieu de deux. L'autre, sous la figure du Vitrier, nous montre le Producteur dont l'accident encourage l'industrie. Le troisième est le Cordonnier (ou tout autre industriel) dont le travail est découragé d'autant par la même cause. C'est ce troisième personnage qu'on tient toujours dans l'ombre et qui, personnifiant ce qu'on ne voit pas, est un élément nécessaire du problème. C'est lui qui bientôt nous enseignera qu'il n'est pas moins absurde de voir un profit dans une restriction, laquelle n'est après tout qu'une destruction partielle. — Aussi, allez au fond de tous les arguments qu'on fait valoir en sa faveur, vous n'y trouverez que la paraphrase de ce dicton vulgaire : «Que deviendraient les vitriers, si l'on ne cassait jamais de vitres?»!




Qui veut faire l'ange fait la bête! Cette maxime devrait être enseignée dans les écoles.

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