dimanche 18 janvier 2009

George W. Bush (2001-2009) : l'analyse de trois observateurs de la scène politique américaine sur cette présidence controversée

Le 20 janvier prochain, la présidence de George W. Bush prendra fin. Retour sur huit années controversées! Aujourd'hui, trois observateurs de la scène politique américaine posent leur regard critique sur les années Bush et le bilan qu'ils tracent n'est pas très positif! Vous trouverez mes propres commentaires entre parenthèses et en italique.




Trois experts, un échec

André Duchesne
La Presse

«L'Histoire me jugera», a souvent répété le président George W. Bush, dont la présidence se terminera mardi à midi. À court terme cependant, le bilan de ces huit années est sévèrement jugé par les observateurs de la scène politique américaine.

Mais lorsqu'on y regarde de plus près, il est possible de dégager des nuances, des analyses plus fines sur les gestes posés par son administration et leurs conséquences à plus long terme.

La Presse a ainsi recueilli les observations de trois spécialistes canadiens dont les commentaires se complètent.

MICHAEL BYERS (D'accord avec lui sur le fond, sauf lorsqu'il met une partie du blâme sur le peuple américain, alors que, dans les faits, Bush a tellement augmenté la taille de l'État américain que le peuple ne pesait pas très lourd dans la balance! Là-dessus, je vous invite vivement à lire ce bijou de texte de Mathieu Bréard du Québécois libre, texte qui est toujours d'actualité aujourd'hui.)

Université de Colombie-Britannique

«Incompétence», «désastre», «terrible». Les mots qu'emploie ce spécialiste de la politique extérieure des États-Unis sont très durs à l'endroit du 43e président.

«Il est beaucoup plus facile de détruire que de se bâtir une réputation», avance-t-il. Et en ce sens, les décisions unilatérales, faisant fi des organisations internationales, comme le fait d'envahir l'Irak sans une caution de l'ONU, ne seront pas oubliées de sitôt.

M. Byers croit même que les États-Unis mettront «des décennies» à rebâtir leur crédibilité dans certains dossiers internationaux. «Barack Obama amorce sa route avec bien peu d'essence dans le réservoir», lance-t-il.

M. Byers estime aussi que la population aura à porter une partie du blâme. Peu de protestations ont été entendues dans les cas d'abus comme à Guantánamo ou dans les prisons d'Irak. «Ils se sont comportés en conquistadors», dit-il, alors que le monde aurait eu bien plus besoin d'une superpuissance qui aurait montré la voie dans plusieurs domaines où les choses allaient mal.

FRANÇOIS FURSTENBERG (Totalement d'accord avec lui et ce qu'il dit de Guantánamo me rappelle trop cette chanson qui est tellement vraie par-dessus le marché!)

Université de Montréal

Pour ce professeur au Département d'Histoire et titulaire d'une chaire en études américaines, la réaction de l'administration Bush à la suite de l'Ouragan Katrina constitue le tournant de cette présidence. À partir de ce moment-là, le président a fait face à une perte de crédibilité qui s'est ajoutée à une popularité déjà en déclin. «Katrina a secoué cette idée de compétence qu'on pouvait avoir de lui», analyse ce jeune professeur.

Autre fait marquant de ces huit années : l'agrandissement marqué du pouvoir exécutif dont le président est le chef. «Le cas de Guantánamo est l'exemple le plus connu», dit M. Furstenberg. Arrêtées de par le monde, des centaines de personnes ont été envoyées dans cette prison hors du territoire américain où leurs droits ne sont pas reconnus.

«Plusieurs fois, la Cour suprême a déclaré ces gestes illégaux mais l'administration Bush n'en a pas tenu compte», observe le professeur et chercheur.

Comme M. Byers, François Furstenberg désigne la politique américaine d'aide à l'Afrique pour combattre les affres du sida comme un des bons coups de cette administration.

GILLES VANDAL (D'accord avec lui lorsqu'il parle du multilatéralisme et de la place prépondérante qu'occupait la droite religieuse dans les décisions de l'administration Bush (d'ailleurs, j'avais déjà fait un travail en anthropologie au Cégep là-dessus, mais je ne le retrouve plus), mais lorsqu'il se met à parler d'économie, j'ai la forte impression qu'il n'a pas trop fouillé sur les causes profondes de la crise financière qui sont pourtant expliquées très clairement dans ce vidéo et encore moins sur le vrai bilan de George W. Bush! Bref, ce type-là parle pour parler. L'Ancien Régime! Pfff! On n'est plus au Moyen-Âge.)

Université de Sherbrooke

Très critique des années Bush, Gilles Vandal estime toutefois que le président sortant a montré plus d'ouverture sur le monde au cours de son second mandat. Un article récemment publié dans le New York Times et relatant que le président Bush a refusé de donner son aval à un bombardement par Israël d'une centrale nucléaire iranienne en est un bon exemple, dit-il.

«Dans le cas de la Corée du Nord, les États-Unis ont accepté une médiation à six», dit-il. Un multilatéralisme qui contraste avec les décisions unilatérales du premier mandat.

La fin de l'ère Bush marque aussi à ses yeux la conclusion d'une période de 30 ans dominée par la droite religieuse où l'on affirmait, à l'image du président Reagan, que l'État n'est pas la solution mais le problème. Il y a bien sûr eu l'intermède Clinton mais encore, analyse M. Vandal, le président démocrate a été élu en raison de la division de la droite et en gouvernant au centre.

La récente intervention de l'administration pour sauver le système financier marque une cassure avec l'ancien régime. Soudainement, on voit que l'État est la solution. «M. Bush pave ainsi la voie à l'administration Obama», dit M. Vandal.



La conclusion : George W. Bush a été un fléau pour son pays et pour le monde. C'est un incompétent, un illettré économique qui a trouvé le tour de nationaliser les banques avant la fin de son mandat, ce qui a fait augmenter encore plus la taille de l'État américain qu'il avait déjà largement augmenté avec le Patriot Act et ses lois qui brimaient les libertés individuelles et les droits civiques de son peuple, sans parler de sa guerre inutile, illégale, illégitime, anti-constitutionnelle et anti-démocratique en Irak, et un criminel de guerre qui ne me manquera pas. Ça, ce n'est pas, comme l'a écrit avec justesse Mathieu Bréard dans son texte, l'Amérique des Pères fondateurs. Bush a donc été le président le plus anti-américain de l'Histoire des États-Unis et il mérite d'être jugé devant le Tribunal international pour ses actions, point à la ligne.

1 commentaire:

  1. Il ne faut pas se scandaliser sur où était nos Quebeckers pendant tous ces conflits.

    Après tout, pendant que le reste de l''Amérique se mobilisait contre Hitler et l'Allemagne nazie, ici, on faisait un référendum sur la conscription parce qu'une bonne gang des nôtres trouvait qu'Hitler faisait une super job en exterminant les juifs d'Europe (Europa juden frea).

    Et écouter les gauchistes québecois comme Bernard Landry qui osent qualifier cette guerre pour la liberté d'impérialiste...vraiment pathétique.

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