dimanche 13 septembre 2009

Pour en finir avec le 250e anniversaire de la Bataille des Plaines d'Abraham







En fin de semaine, nous avons souligné le 250e anniversaire de la Bataille des Plaines d’Abraham. Une petite rétrospective s’impose, donc, sur cette événement qui a marqué notre Histoire.


La
Bataille des Plaines d’Abraham, qui ne dura que 15 minutes, est l’acte de fondation du malheur des Canadiens français! Cette bataille fit 58 morts et 600 blessés du côté des Anglais et 116 morts et 600 blessés du côté des Français. Les deux généraux meurent, également, au combat.


Le général anglais était James Wolfe. Qui était James Wolfe?

James Wolfe était essentiellement un incompétent qui, condamné par Thomson et un autre de ses acolytes, n’avait besoin seulement que de quelques fusils de plus aux Chutes Montmorency pour qu’il rentre en Angleterre. Il était battu, il s’ennuyait de sa blonde et il avait une dépression nerveuse. Toujours est-il qu’il y a un traître qui lui a donné le chemin de L'Anse au Foulon! Mais, ce qu’on ne dit pas dans l’Histoire, c’est que c’est ce même James Wolfe qui a dit, textuellement, dans son manifeste qu’il avait envoyé au général britannique Jeffery Amherst, qu’il fallait affamer Québec et il a donné l’ordre à ses soldats en débarquant sur terre le long des rives de Rimouski et de Pointe-aux-Trembles en bas de Québec de brûler les fermes, de tuer le bétail et de tuer les civils si jamais ils monteraient le ton trop haut, CE QU’IL VA FAIRE, et nous, à Québec, on lui a érigé un monument en son honneur.

Plus colonisé que ça, tu meurs!


Voici un extrait d’une missive que Wolfe envoya à Amherst, en mars 1759!






Si il arrivait que, soit lors d'un accident maritime, soit par résistance de l'ennemi, soit par maladie, soit que nos troupes aient été décimées, nous réalisions que Québec, malgré tous nos efforts, a peu de chance de tomber, je me propose de l'incendier par nos tirs de boulets, de détruire les récoltes, les maisons et le bétail, tant en aval qu'en amont, d'exiler le plus grand nombre de personnes possible en Europe et de ne laisser derrière moi que famine et désolation. Mais, nous devons apprendre à ces crapules comment faire la guerre d'une manière qui soit plus digne de gentilshommes.





Les «règles de la guerre»! Entendre ça m’a toujours fait rire!

Wolfe mit ses menaces à exécution et toutes les fermes, le long du Fleuve Saint-Laurent, furent incendiées, ce qui causa deux hivers de famine. Le journal de John Knox raconta l'horreur d'entendre des femmes et des enfants qui criaient, pendant qu'ils brûlaient vifs.



Contrairement à ce qu'il prétend, Wolfe n'épargnera aucune ferme en aval de Québec sur les deux côtés du Fleuve Saint-Laurent. Ceux qui lui résistèrent furent tués, certains pendus!

Il s’agit d’une défaite qui s’est concrétisée en une sanglante humiliation nationale dont la victoire a été signée par un sanguinaire, voilà ce que les monarcho-fédérastes et Ottawa nous demandaient de fêter par l’intermédiaire d’une reconstitution soi-disant historique, pas plus tard qu’au début de l’année!!!!!! En plus, la Bataille des Plaines d’Abraham est la consécration anglaise dans la Guerre de Sept Ans, un très long et dur conflit qui provoqua la mort d’environ 10 000 personnes en Nouvelle-France, soit 1/7 de la population.

Proportionnellement parlant, c’est plus que la plupart des pays européens durant la Deuxième Guerre mondiale. Si on veut vraiment commémorer tout ça, il ne faut pas passer sous silence les crimes des Anglais en Nouvelle-France, crimes qui s’apparentent, ni plus, ni moins, qu’à des politiques d’épuration ethnique envers nous avant que le terme ne devienne officiel. Ça a commencé avec la déportation des Acadiens et quand Wolfe débarqua à l’Île Saint-Jean, qui est, aujourd’hui, l’Île-du-Prince-Édouard, il en a massacré 3000 et il s’en vantait dans ses lettres comment il avait massacré tous ces gens innocents. Il a même écrit à sa mère que «c’était donc drôle de ramasser de la vermine». Aujourd’hui, le français n’est plus qu’une langue folklorique dans le ROC. «Deux peuples-fondateurs», mon cul, oui!


C’est comme ça que les Anglais ont conquis le Canada, conquête qui sera officialisée en 1763 par le Traité de Paris! Par ce traité, la France abandonne toutes ses colonies de l’Amérique du Nord à l’Angleterre, sauf Saint-Pierre-et-Miquelon.

Pour souligner le 250e anniversaire de la Bataille des Plaines d’Abraham, on a fait un événement respectueux entre nous, Québécois(es), qui est
le Moulin à paroles, là où on a pu assister à la lecture de différents textes qui ont marqué notre Histoire : le discours que Jean Lesage a prononcé le soir de l’élection référendaire de 1962, un discours de René Lévesque (j’ignore si il y en avait d’autres, mais, quand j’en ai écouté un bout sur Vox, un type récitait un dicours de René Lévesque), le rapport Durham, un texte sur les Acadiens, des textes de Gaston Miron, une lettre de Louis-Hippolyte Lafontaine, le testament du Chevalier de Lorimier, un texte sur les Premières nations, le très controversé manifeste du FLQ (je n’en parlerai plus), quelques chansons, deux recettes de cuisine, un texte de botanique, etc.!

C’était une vraie rétrospective historique,
comme celle que j’ai fait le 1er juillet dernier pour dire un beau «Bonne fête!» au KKKanada. Tout ça s’est déroulé dans l’ordre, le calme et l’harmonie! Bravo aux organisateurs du Moulin à paroles! Vous avez bien représenté l’Histoire de notre nation, n’en déplaise à certains politiciens et à certains animateurs de radio!


Je vous présente, maintenant, ma contribution pour souligner cette événement important pour notre
mémoire collective. Le texte que je vous présente est, sûrement, le meilleur texte de Gaston Miron.

JE ME SOUVIENS!!!!!!!





Gaston Miron

L'octobre


L'homme de ce temps porte le visage de la Flagellation

Et toi, Terre de Québec, Mère Courage

Dans ta Longue Marche, tu es grosse

De nos rêves charbonneux douloureux

De l'innombrable épuisement des corps et des âmes


Je suis né ton fils par en haut là-bas

Dans les vieilles montagnes râpées du Nord

J’ai mal et peine, ô morsure de naissance

Cependant, qu'en mes bras, ma jeunesse rougeoie

Voici mes genoux que les hommes nous pardonnent

Nous avons laissé humilier l'intelligence des pères
Nous avons laissé la lumière du verbe s'avilir

Jusqu'à la honte et au mépris de soi dans nos frères

Nous n'avons pas su lier nos racines de souffrance

À la douleur universelle dans chaque homme ravalé

Je vais rejoindre les brûlants compagnons

Dont la lutte partage et rompt le pain du sort commun

Dans les sables mouvants des détresses grégaires

Nous te ferons, Terre de Québec


Et des milles fulgurances de nos métamorphoses

De nos levains où lève le futur

De nos volontés sans concessions

Les hommes entendront battre ton
pouls dans l'Histoire

C'est nous ondulant dans l'automne d'octobre

C'est le bruit roux de chevreuils dans la lumière

L'avenir dégagé

L'avenir engagé

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