Pourquoi écrirais-je un long texte sur le non-scandale entourant la lecture du manifeste du Front de libération du Québec (FLQ), lors du Moulin à paroles, comme j’avais prévu le faire, alors que Louis Préfontaine résume bien mon opinion là-dessus avec, sensiblement, les mêmes arguments que moi, hein?
Alors, je vous présente le billet de Louis de ce pas.
Moulin à paroles : deux poids, deux mesures!
Alors, je vous présente le billet de Louis de ce pas.
Moulin à paroles : deux poids, deux mesures!
Il est étrange de constater que les mêmes personnes qui réclamaient que la reconstitution de la Bataille des Plaines d’Abraham ait lieu, car il importait, selon eux, de reconnaître notre Histoire et de l’accepter, veulent, désormais, boycotter le Moulin à paroles, sous prétexte qu’on y lira le manifeste du FLQ. Nous, Québécois, devrions accepter notre défaite de 1759 et la perte de notre identité subséquente, mais eux ne peuvent accepter des événements ayant eu lieu il y a moins de quarante ans. Deux poids, deux mesures!
En fait, les événements d’octobre 1970 font autant partie de notre culture et de notre identité que la Défaite de 1759 ou les Rébellions de 1837-1838. Sous prétexte de s’opposer à une minorité de radicaux ayant choisi la violence pour faire avancer une cause pourtant noble, des millions de Québécois ont été privés de leurs droits fondamentaux, d’autres ont été emprisonnés sans raison, des familles ont été déchirées, des vies ont été brisées et, oui, il y a eu mort d’homme! Ceci est notre Histoire, c’est notre passé et il détermine en grande partie ce que nous sommes!
Ainsi, en voulant censurer la lecture du manifeste du FLQ, le gouvernement Charest s’attaque à ce que nous avons de plus précieux : notre identité! Il ne s’agit pas seulement de réécrire l’Histoire, mais, plutôt, de «désinventer» celle-ci, de s’attaquer aux fondements du malaise historique qui nous gangrène et qui mine notre capacité à nous épanouir. La lecture de ce manifeste, ce texte maudit qu’ils sacralisent eux-mêmes, constitue un formidable pied-de-nez aux fantasmes hallucinés de plusieurs originaux pour qui la Défaite de 1759 aurait été un grand bonheur pour notre peuple et qui aurait permis la constitution d’une nation francophone en constante diminution démographique, mais heureuse de son sort. Le manifeste du FLQ, c’est la révolte brute, caillouteuse et terreuse d’un peuple conquis et à ce point désarticulé qu’il ne possède même plus la capacité de s’émanciper autrement que par la voie sans issue du terrorisme.
Les Plaines! Ah, ça, c’est beau! Wolfe d’un côté, Montcalm de l’autre, on se sert la main et on danse cet étrange ballet des guerres nobles de l’époque! Un peu plus et on se paie un pichet les uns les autres! Ça, c’est un événement qui mérite d’être fêté! Nos ancêtres, d’égal à égal, avec les Anglais! Ça, il faut se le rappeler!
Mais, octobre 1970, c’est sale, bruyant, pollué! Ça sent le désespoir, la petite misère, le combat perdu d’avance. Pas de poignée de mains ici, seulement deux ou trois bombes et ce manifeste, ce désir brûlant de reconstruire ce qui a été détruit et permettre l’épanouissement d’un peuple! Ce brouillon d’un Québec qui aurait pu être! Pas question de s’en souvenir!
Au fond, je me demande qui sont les vrais radicaux. Patrick Bourgeois et son Réseau de Résistance du Québécois? Biz, des Loco Locass? Luck Mervil, qui promet de lire le manifeste du FLQ? Ou bien Sam Hamad, Régis Labeaume, Josée Verner et Jean Charest, pour qui toute référence au désir inné et héréditaire des Québécois de se libérer du joug historique anglo-saxon constitue un tabou innommable?
Plus que jamais, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans la région de Québec ; et si les habitants de notre capitale nationale refusaient de voter pour ces bouffons qui renient notre Histoire et se décidaient, enfin, à agir en maîtres chez-nous et à se libérer du poids historique de notre défaite? Voilà, certainement, un autre scénario non grata pour ceux qui se disent neutres, mais qui épousent le statu quo, comme on fait l’amour à une maîtresse au désir un peu trop exclusif!
Notre Histoire, c’est ce que nous sommes! Nous l’enlever, nous la censurer, nous cacher ce qu’elle a de hideuse ou de magnifique, c’est un peu nous détruire!
Région de Québec, à quand un peu de fierté?
Je rajouterais ceci : LE QUÉBEC, JAMAIS NE DOIT SE LAISSER FAIRE TAIRE!!!!!
Messieurs Hamad, Charogne et Labeaume et madame Verner, les 12 et 13 septembre prochains, vous allez trouver le Québec sur votre chemin!!!!!
Comme complément de lecture, je vous invite à lire, aussi, le débat que j’ai eu avec David Gagnon sur son blogue, concernant ce non-scandale.
Bonne Fête du Travail!
Bonne Fête du Travail!
Pour ce qui en reste, je souhaite à tous ceux et à toutes celles qui me lisent une bonne Fête du Travail!
You hou...
RépondreSupprimerLes nationalistes ont demandé l'ANNULATION des commémorations de la bataille,
Les fédéralistes ont décidé de ne pas participer à un évènement partisan...
C'est bien beau démoniser le fédéral pour abreuver vos délires mais la réalité a toujours sa place.
PERSONNE n'a parlé de censure. Les gens qui ne sont pas d'accord ont tout simplement décidé de ne pas se présenter.C'est bien beau se victimiser mais il ne faut s'inventer des causes. L'histoire de censure est la preuve indéniable de votre dérive....
Il n'y a pas de censure JL, il y a seulement coupure au niveau du financement. Nuance assez importante merci.
RépondreSupprimerVous qui vous prétendez libertarien, je peux constater que lorsqu'il s'agit pour l'état de subventionner des événements nationalistes, le libertarisme prend le bord assez vite pour embarquer dans un étatisme lorsque le discours de l'état fait votre affaire.
Or l'état est toujours une lame à deux tranchants mais une lame tout de même.
@ Tym.
RépondreSupprimerJe ne parle pas de la subvention. Le Moulin à paroles devra se financer autrement, c'est tout, question d'avoir une culture entrepreneuriale!
Je parle de censure pour ceux et celles qui ne veulent pas entendre parler du manifeste du FLQ et qui veulent l'enfermer dans un garde-robe pour qu'il sombre dans l'oubli national, alors que ce document historique fait partie de notre Histoire, que vous le vouliez ou non.
Même si il est vrai que l'on peut trouver des moyens de financement individuels et privés pour financer un événement du genre, (les gens qui veulent le faire, bien sûr), on ne choisit son Histoire. On vit avec et on l'assume, puisque ça fait partie de l'identité d'un peuple.
C'est ça, mon point, quand je parle de censure dans le billet!
@ Anonyme.
«Les gens qui ne sont pas d'accord ont tout simplement décidé de ne pas se présenter.»
C'est leur droit. Moi-même qui suis d'accord avec l'événement pour le simple fait de souligner notre Histoire, je n'y serai pas, puisque j'ai d'autres choses à faire de plus important que d'aller perdre ma journée à écouter des poèmes.
Mais, ce n'est pas une raison pour vouloir nous faire oublier les épisodes les plus sombres de notre passé. Voilà pourquoi je parle de censure!
Tym, les libertariens ne pourront jamais prendre le pouvoir dans un Canada à 10-11 provinces plus un gouvernement central, dites-le à vos amis du QL.
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