lundi 15 août 2011

Pour que l'on n'oublie jamais le génocide acadien de 1755!!!




























































Comme je l’ai déjà écrit, c’est en 1754 que la crise a éclaté, avec le début de la Quatrième Guerre intercoloniale!!! Le conflit a commencé, avec des victoires françaises, dans la vallée de l'Ohio!!! La panique a, ensuite, gagné les colonies britanniques!!! Charles Lawrence devient le Gouverneur de la Nouvelle-Écosse!!! Il discute, avec William Shirley, le Gouverneur du Massachusetts, de la possibilité de remplacer les Acadiens, par des colons anglo-américains!!!

En 1755, 1800 soldats de la Nouvelle-Angleterre arrivent, en Nouvelle-Écosse!!! Ce débarquement est suivi de la prise des forts français, par le général Robert Monckton!!! Lawrence a, alors, confisqué les armes des Acadiens!!! En juin, il a rencontré des délégués acadiens et il exige d'eux un nouveau serment d'allégeance qui sera inconditionnel, en échange du retour des armes!!! Les Acadiens refusent!!!

Après la victoire, dans la Bataille de Fort Beauséjour, et après la prise de Fort Gaspareaux, en juin 1755, Lawrence a ordonné aux commandants de Beaubassin, de Pisiquid et de Annapolis Royal d'attirer les hommes français de leurs districts respectifs, dans les ports, de les y arrêter et de les y détenir!!! Des navires viennent les chercher, pendant que d'autres troupes vont arrêter les femmes et les enfants, chez-eux!!! Les déportés sont divisés, par groupes d'âge et par groupe de sexe, puis ils sont embarqués, sur les navires!!! En tout, de 8000 Acadiens, à 10 000 Acadiens, seront déportés, à Annapolis Royal!!! Le commandant John Hansfield qui avait épousé une Acadienne ne suit pas l'ordre, mais il attend, en novembre, soit trois mois plus tard, pour déporter les Acadiens!!! Il ne sépare pas les familles!!! On pense que 20% de la population de Annapolis Royale a pu s'échapper!!!

On les éparpille, le long de la côte atlantique!!! Ils y arrivent, sans avoir été annoncés, aux autorités locales qui les considèrent comme étant une possible «cinquième colonne»!!! Les déportés connaîtront des divers sorts!!! La Virginie et la Caroline du Nord refusent les 1500 Français qui restent, à bord des bateaux ou sur les plages, jusqu'en mai 1756, moment où ils sont expulsés, vers l'Angleterre!!! La traversée est difficile : deux vieux bateaux, soit le Violet et le Duke William, coulent, en cours de route!!! Après trois mois de navigation, les survivants arrivent, en Angleterre, là où ils sont très mal reçus!!!

Les 1226 Acadiens qui survivent sont répartis, en quatre groupes : 336 d’entre eux vont, à Liverpool, 340 d’entre eux vont, à Southampton, 300 d’entre eux vont, à Bristol, et 250 d’entre eux vont, à Penryn!!! Commence, alors, pour eux, une détention qui durera sept ans!!!

On sait peu de choses, sur les conditions de vie de ces Français!!! À Southampton, ils vivent, dans des baraquements, sur les quais!!! À Liverpool, ils logent, dans les ruines d'ateliers de potiers!!! À Bristol, là où personne ne les attend, ils restent trois jours et trois nuits, sur les quais, avant d'être parqués, dans une vieille bâtisse!!! À Falmouth, ils sont un peu mieux traités et des jeunes trouvent même du travail!!! Ils reçoivent, en tant que prisonniers de guerre, une somme de six sols, par jour, avec l'obligation de subvenir, à leurs besoins!!!

Pendant tout leur séjour, le gouvernement britannique a essayé, par tous les moyens, de les faire devenir des citoyens anglais, mais sans résultat!!!

En Virginie, la colonie refuse, platement, de recevoir les 1500 Acadiens qui, en conséquence, sont expédiés, en Angleterre!!!

En Géorgie, qui était une colonie pénitentiaire, ils sont, d'abord, complètement, ignorés et ils sont, complètement, livrés, à eux-mêmes, puis ils sont tous arrêtés, en 1756!!! En 1763, on leur donne 18 mois, pour partir!!! La plupart d’entre eux émigreront, à Saint-Domingue!!!

En Caroline du Sud, une importante communauté de Huguenots est paniquée, à l'arrivée des «papistes»!!! On les force, à rester, à bord des navires qui sont surpeuplés!!! Une trentaine d’entre eux réussissent, à s'évader!!! En 1756, on a organisé une levée de fonds, pour payer leur expulsion, vers la Nouvelle-Écosse!!! Ils rejoindront les partisans de Boishébert qui luttent, contre les Britanniques!!!

Au Maryland et en Pennsylvanie, on les emploie, à divers travaux serviles!!! Aucun logement et aucune nourriture ne leur sont fournis!!! En 1756, la législature du Maryland a adopté une loi qui prévoyait la prison, pour ceux qui n'ont pas d'emploi!!! À la frontière Ouest, les troupes ont reçu l'ordre de tirer, à vue, sur ceux qui tenteraient de quitter la colonie!!! Tout Acadien qui désire s'éloigner de plus de 16 km de sa résidence doit avoir un passeport!!!

En Pennsylvanie, également, le Gouverneur Morris a placé les arrivants, sous garde armée!!! Ils sont décimés, par les maladies infectieuses, et ils sont mis, en quarantaine!!! Confiés, aux county townships, soit les juridictions locales, sous la direction du warden of the poor (le «Gardien des pauvres», un magistrat qui était chargé de s'occuper des indigents), ils se sont assemblés, dans un bidonville de Philadelphie!!! On leur refuse du travail, mais on force leurs enfants, à fréquenter les écoles anglophones!!! En 1763, les Acadiens du Maryland et ceux de la Pennsylvanie partent, pour la Louisiane!!! Certains d’entre eux s'arrêteront, à Saint-Domingue (l’actuelle Haïti), là où le Gouverneur comte d'Estaing les met, aux travaux forcés, pour la construction d'une forteresse!!!

Le New Jersey a refusé de recevoir des Acadiens!!! À New York, on les a parqué, à Staten Island et à Long Island!!! Environ un tiers d’entre eux sont employés, comme indentured servants (servitude à contrat d'une durée limitée)!!! Plusieurs d’entre eux s'évaderont!!! Finalement, les prisonniers partiront, pour Saint-Domingue, après la signature du Traité de Paris!!!

Au Connecticut, ils sont gardés, sous surveillance, puis ils sont expédiés, vers Saint-Domingue, en 1763!!! En 1767, un certain nombre d’entre eux se sont installés, au Nouveau-Brunswick!!!

Au moins, 2000 Acadiens arrivent, au Massachusetts, là où une épidémie de variole les décime!!! Ils ne reçoivent aucune assistance du gouvernement local!!! En 1756, on les a engagé, comme indentured servants!!! On a interdit, aux navires, de les engager, comme marins!!! En 1757, on leur a interdit de quitter les villes, là où ils sont assignés, à résidence!!! En 1763, certains d’entre eux partent, pour Saint-Domingue, mais la majorité d’entre eux partent, pour le Canada!!!






Environ, 3500 Acadiens se sont réfugiés, en «Acadie française», le long du fleuve Saint-Jean et le long de la rivière Miramichi (l’actuel Nouveau-Brunswick), sous la direction de l'Abbé Le Guerne!!! Beaucoup d'entre eux meurent de faim et même de froid, durant l'hiver 1756-1757, vu l'impossibilité de pratiquer les industries traditionnelles, comme la pêche et l’agriculture, pendant la guerre!!! De plus, entre 1756 et 1758, les autorités de la Nouvelle-Écosse ont offert des primes, pour les prisonniers acadiens, et, moins officiellement, pour leurs scalps!!! Tous ces camps de réfugiés sont détruits, par l'avance des troupes britanniques, dans les années qui ont suivies!!!

En 1763, la France a cédé ses colonies américaines, à la Grande-Bretagne, et le gouvernement britannique a donné 18 mois, aux Acadiens, pour quitter l'Empire britannique et pour gagner une colonie française!!!

En 1766, les Acadiens sont, officiellement, autorisés, à s'installer, au Québec, là où plusieurs s'étaient réfugiés, avant 1759, mais, dans les provinces maritimes (l’ancienne Acadie), les droits politiques leur seront refusés, jusque dans les années 1830!!!

Vers 1766, aussi, d'autres Acadiens, soit les Cadiens, commenceront, à se regrouper, en Louisiane qui est devenue une colonie espagnole!!!






La déportation est l’acte de fondation du malheur qui afflige, encore aujourd’hui, notre peuple-frère, comme la Bataille des Plaines d’Abraham l’est, pour nous, les Québécois francophones!!!

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La déportation a débuté, après la chute du Fort Beauséjour, au printemps 1755!!! Les autorités ont interdit, d’abord, aux habitants, l’usage d’armes et même l’usage d’embarcations!!! Mais, le véritable cauchemar commença, en septembre 1755!!! Le lieutenant-colonel John Winslow a réunit les hommes, dans l’église de Grand-Pré, pour leur lire l’édit de la déportation!!!

Vos terres, vos maisons, votre bétail et vos troupeaux de toutes sortes, disait l’édit de la déportation, sont confisqués, au profit de la Couronne anglaise, avec tous vos autres effets, exceptés votre argent, de même que vos mobiliers!!! En ce qui vous concerne, vous devez être transportés, hors de cette province!!!

Malgré la promesse qui a été faite, aux Acadiens, qu’ils pourraient conserver certains effets personnels, les Britanniques se sont emparés de tout, avant de les entasser, de force, dans les bateaux!!! Les familles furent déchirées!!!

Les Britanniques entreprirent de brûler les maisons et même de s’emparer du bétail!!!

Il faut réduire, à la famine, ceux qui tenteront de s’enfuir, dans les bois, disait Charles Lawrence!!!

Plusieurs Acadiens ont perdu la vie, pendant le déplacement, en bateaux!!! Causes : mauvaises conditions sanitaires, tempêtes, en mer, manque de nourritures, manque d’eau et épidémies!!!

Ils sont débarqués, dans les colonies anglaises et en France!!! La Virginie a refusé et elle les a envoyé, en Angleterre!!! Les Acadiens ont reçu un hostile accueil, dans les Treize colonies américaines!!! Ils seront surveillés de près!!!

Plusieurs Acadiens qui ont échappé, à la déportation, et qui ont pris la fuite, vers l’Île Saint-Jean (l’actuelle Île-du-Prince-Édouard), vers Miramichi et vers Québec, seront capturés et ils seront déportés ou, alors, ils ont été emprisonnés, dans des forts, en Nouvelle-Écosse!!!

Les déportations ont duré huit longues années!!!

Ils ont, finalement, permis, à plusieurs Acadiens, de revenir, après que la menace militaire fut passée et après qu’ils eurent accepté de prononcer le serment d’allégeance
!!!




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Évangéline




Les étoiles étaient, dans le ciel
Toi, dans les bras de Gabriel
Il faisait beau, c’était dimanche!
Les cloches allaient, bientôt, sonner
Et tu allais te marier
Dans ta première robe blanche!

L’automne était bien commencé
Les troupeaux étaient tous rentrés
Et parties, toutes les sarcelles!
Et le soir, au son du violon,
Les filles et, surtout, les garçons
T’auraient dit que tu étais belle!

Évangéline, Évangéline!

Mais, les Anglais sont arrivés
Dans l’église, ils ont enfermé
Tous les hommes de ton village!
Et les femmes ont dû passer
Avec les enfants qui pleuraient
Toute la nuit, sur le rivage!

Au matin, ils ont embarqué
Gabriel, sur un grand voilier
Sans un adieu, sans un sourire!
Et toute seule, sur le quai
Tu as essayé de prier
Mais, tu n’avais plus rien à dire!

Évangéline, Évangéline!

Alors, pendant plus de vingt ans
Tu as recherché ton amant
À travers toute l’Amérique!
Dans les plaines et les vallons
Chaque vent murmurait son nom
Comme la plus jolie musique!

Même si ton coeur était mort
Ton amour grandissait plus fort
Dans le souvenir et l’absence!
Il était toutes tes pensées
Et, chaque jour, il fleurissait
Dans le grand jardin du silence!

Évangéline, Évangéline!

Tu vécu, dans le seul désir
De soulager et de guérir
Ceux qui souffraient plus que toi-même!
Tu appris qu’au bout des chagrins
On trouve toujours un chemin
Qui mène, à celui qui nous aime!

Ainsi, un dimanche matin
Tu entendis, dans le lointain
Les carillons de ton village!
Et, soudain, alors, tu compris
Que les épreuves étaient finies
Ainsi que le très long voyage!

Évangéline, Évangéline!

Devant toi était étendu
Sur un grabat, un inconnu
Un vieillard mourant de faiblesse!
Dans la lumière du matin
Son visage sembla, soudain
Prendre les traits de sa jeunesse!

Gabriel mourut, dans tes bras
Sur sa bouche, tu déposas
Un baiser long, comme ta vie!
Il faut avoir beaucoup aimer
Pour pouvoir, encore, trouver
La force de dire «Merci!»!

Évangéline, Évangéline!

Il existe, encore, aujourd’hui
Des gens qui vivent, dans ton pays
Et qui, de ton nom, se souviennent!
Car l’océan parle de toi
Les vents du Sud portent ta voix
De la forêt, jusqu’à la plaine!

Ton nom, c’est plus que l’Acadie
Plus que l’espoir d’une patrie
Ton nom dépasse les frontières!
Ton nom, c’est le nom de tous ceux
Qui, malgré qu’ils soient malheureux
Croient, en l’amour, et qui espèrent!

Évangéline, Évangéline!
Évangéline, Évangéline!




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