dimanche 14 juin 2009

Des nouvelles de la blogosphère de gauche : Noisette Sociale et Lutopium ferment leur blogue!

C’est en allant jeté un coup d’œil dans le côté gauche de notre blogosphère politique que j’ai pris connaissance de ces deux départs autant soudains qu’innatendus. Je n’étais pas toujours d’accord avec eux, mais c’est sans contredit que la blogosphère perd deux grands joueurs que j'allais lire à chacune de mes visites de l'autre côté de la Toile.

Noisette Sociale, une blogueuse qui traitait de sujets personnels, de tranches de vie et quelques fois de sujets politiques, a décidé de quitter la blogosphère, suite à l’harcèlement qu’un blogueur condescendant et voyou lui a fait subir en écrivant un billet sur elle où il s’en prenait à son anonymat. Dans un des commentaires de ce dit billet, commentaire qui a été effacé depuis, la véritable identité de Noisette Sociale a été dévoilée (viol d'anonymat), ce qui a considérablement blessé la blonde du Détracteur Constructif.

Pour elle, le mal était fait et elle ne pouvait plus bloguer dans ces conditions.

Voici ce que le voyou en question a dit sur elle!





Mettons que Noisette Sociale m'aimait et que je l'aimais aussi (peut-être dans une autre vie?) et qu'un jour, j'écrivais que je ne comprends pas comment cette fille peut recevoir de l'attention et de l'intérêt de tant de gens après avoir écrit sur son blogue qu'elle était obèse, bipolaire, bisexuelle, gothique, qu'elle avait les dents croches comme le crisse, qu'elle était, jusqu'à récemment, dopée à tous les jours, etc.! J'aurais jamais pensé qu'un être humain pouvait incarner toutes ces caractéristiques. Encore moins que quelqu'un pourrait avoir le goût d'énumérer ses tares à ce point-là!

Ben, mettons que j'écrivais ça et que Noisette Sociale m'aimait, j'ai l'impression qu'elle ne m'aimerait plus! Ok, j'arrête de radoter avec la petite Noisette, c'était juste un exemple de plus pour illustrer mon raisonnement.




Dis plutôt «résonnement», espèce de cloche! C’est de la diffamation que tu as fait et je comprends Noisette d’être ébranlée. Tu l'as attaqué personnellement, dans sa vie privée (l'un des sujets qu'elle abordait sur son blogue), mais tu ne pensais pas que tes flèches trouveraient leur cible. En plus, tu as violé son anonymat. Idiot!

Noisette, dans son dernier billet, a, par contre, pris le temps de répondre à ce blogueur-poubelle.




Si je pouvais décrire mon bientôt défunt blogue en un mot, je dirais : authenticité. Je pense que ce mot-là, c’est ce qui faisait en sorte que vous veniez me visiter en si grand nombre. C’est également ce qui aura causé ma perte.

Dans toute ma naïveté (toujours elle!), je croyais sincèrement qu’il était inconcevable qu’on puisse attaquer quelqu’un qui parle de ses épreuves aussi franchement. Je me basais évidemment sur ma propre moralité et ce fût là ma grande erreur.

L’anonymat sur Internet peut être une bonne chose comme elle peut être laideur. Quand on attaque les gens sur Internet, on se dit qu’on attaque une icône, un personnage. Les dommages qu’on peut faire sont plus ou moins abstraits.

Noisette Sociale n’était pas un personnage. C’était simplement un prête-nom. Un prête-nom un peu moche que j’aurais bien souvent aimé changer, mais c’était juste un prête-nom! 0% de fiction! Mon erreur!

J’ai lu bien des choses sur mon cas. J’ai lu que ce n’était pas étonnant qu’il arrive ce qui est arrivé quand on se dévoilait autant sur le Web. Vrai! Mais, dans quel sens faut-il l’interpréter? Faut-il comprendre que ça fait partie de la réalité ou que c’est tout simplement normal d’agir comme certains ont agi à mon égard? Je me pose encore la question.

Je n’ai pas exactement la tête froide en écrivant ce dernier billet. Disons simplement qu’elle est tiède!

C’est difficile d’être détachée quand ce blogue était devenu un projet personnel qui se développait depuis deux ans. C’était pour moi une très belle réalisation.
Jamais je n’aurais pensé que j’y mettrais un terme aujourd’hui.

La raison pour laquelle je mets la hache dans le projet, ce n’est pas parce qu’un autre blogueur a écrit sur moi. Ça se résume plutôt en deux mots :
identité numérique. Je pense que plusieurs gagneraient à aller lire là-dessus.

Je voudrais terminer en remerciant encore une fois tous les gens qui m’ont encouragée, qui m’ont envoyé des petits mots gentils, ceux également qui se sont greffés d’agréable façon à ma vie réelle. Je ne vous nommerai pas, vous vous reconnaîtrez.

Je ne pense pas me repartir un autre blogue de sitôt. J’ai d’autres projets pour le Web, mais pas sous forme de blogue. Alors, sympathisants comme détracteurs, ne me cherchez pas sous une autre identité bloguale, c’est inutile! Si vous trouvez quelqu’un qui a un style qui s’apparente au mien, je peux déjà vous assurer que ce sera un pur hasard.

Je sors trop meurtrie de cette expérience pour recommencer.

Je ne sais même pas encore si je continuerai à vous lire et si je garderai ce pseudonyme pour commenter vos billets.





Dommage! Elle savait bien me divertir avec ses histoires et ses tranches de vie, ma foi, amusantes. J’ai toujours admiré son authenticité, même si, sur le plan politique, tout ce que je partageais avec elle, c’est l’indépendance du Québec. C'est tellement chien pour elle que je ne peux que compartir avec ce qu'elle vit présentement.

Ensuite, un autre blogueur de la blogosphère de gauche nous quitte (volontairement, celui-là) et j’ai nommé Lutopium! Blogueur souverainiste de gauche, Lutopium s’est d’abord fait connaître en collaborant avec Jimmy St-Gelais et Renart L’éveillé au blogue souverainiste de gauche Un Homme en colère de Louis Préfontaine.

Quand Louis a mis la hache sur UHEC en mai 2008, Lutopium est redevenu un simple blogueur qui a réalisé un fait d’armes lors
des dernières élections fédérales : son regroupement de blogueurs anti-Harper, une idée que votre blogueur préféré a repris aux dernières élections québécoises contre John-James Charogne, sans vraiment de succès. Son regroupement anti-Harper a marché, mais pas mon regroupement anti-Charogne. Je crois que c’est pour ça que, pendant au moins un mois et demi, j’étais jaloux de lui. Oui, avoue Lutopium que tu te frottes les mains, si tu lis ça!

Depuis quelques temps, il collaborait à deux blogues collectifs de gauche :
Les 7 du Québec et Voix de gauche.

Voici ce que Lutopium écrivait dans son dernier billet!




Nous sommes en pleine crise économique, spectateurs d’un système qui ne fonctionne plus et nous sommes témoins, à tous les jours, de la corruption et des conflits d’intérêts qui rongent nos institutions démocratiques. Mensonges permanents à Ottawa, conflits d’intérêts à Québec, tricheries à Montréal et Laval, toutes ces histoires semblent sans fin! Comme je le mentionnais la semaine dernière, il est impératif que les citoyens s’accaparent une partie du pouvoir, afin d’équilibrer les forces en présence. Aujourd’hui, comme hier, il est évident que les gens d’affaires et leurs chambres de commerce prennent trop de place au sein de la machine gouvernementale. Le monde ordinaire doit s’impliquer. C’est son devoir.

J’ai donc décidé de donner un coup de pouce à un parti de citoyens qui se présentera aux élections municipales de l’automne prochain. Le pouvoir municipal est accessible dans bien des villes du Québec. Plus difficile pour les magnats de la presse québécoise de contrôler les résultats électoraux dans la plupart de nos villes! J’ai également accepté de m’impliquer un peu plus dans un Conseil d’établissement d’une école secondaire et de participer à un projet de rapprochement entre l’école et les citoyens. Cette école a perdu son âme, victime de la popularité des écoles privées et du désintéressement de la communauté. Les écoles secondaires doivent reprendre leur place dans l’espace citoyen et les élèves ne demandent que de participer à des initiatives communautaires et écologiques. Redonner un peu de fierté aux étudiants pourrait contribuer à réduire le décrochage scolaire, qui sait?

Les citoyens de la Nouvelle-Écosse viennent de se débarraser
des progressistes-conservateurs en élisant un gouvernement néo-démocrate majoritaire. Une première à l’Est de l’Ontario. Le Québec peut en faire autant. Il faut se relever les manches. Je vous y invite.





Voici ce que je lui ai répondu en commentaire!




«Les citoyens de la Nouvelle-Écosse viennent de se débarraser des conservateurs en élisant un gouvernement néodémocrate majoritaire.»

Le NPD néo-écossais est devenu un parti très centriste depuis que
le type qui est devenu PM de cette province a pris les rênes du parti.

«victime de la popularité des écoles privées»

Tu devrais vraiment réfléchir sur le pourquoi que les écoles privées sont si populaires, au lieu de passer ton temps à chier sur elles. J’ai fait mon secondaire dans le privé et je te trouve très insultant. En passant, ma famille se situe dans la classe de tout ce qu’il y a de plus de moyenne.

Bonne chance dans tes projets, Lutopium, et bonne retraite de la blogosphère!




Par la suite, il m’a répondu et je voudrais vous faire part de la réponse que je lui ai donné pour finir.

La voici!





@ Lutopium.

«Je crois qu’on s’aperçoit un jour ou l’autre que la blogosphère a ses limites et que, fatalement, on manque d’inspiration!»

Je retiendrai cette phrase quand j’annoncerai moi-aussi mon départ de la blogosphère dans….plusieurs années. :-)

«Et t’inquiètes pas sur ma capacité de réfléchir avant de lancer un constat.»

C’est ce que j’admire chez-toi : ta capacité de réfléchir et ton ouverture des idées différentes des tiennes. Tu n’hésitais pas à aller te frotter à
Martin Masse du Québécois libre et c’était tout à ton honneur. Parmi mes adversaires virtuels de gauche, tu es celui que je respectais le plus, car jamais tu n’es tombé dans les insultes, du moins pas en ma connaissance, et nos débats étaient toujours civilisés (enfin, selon moi).

«J’ai parlé avec beaucoup de parents et j’ai ma petite idée sur la popularité des écoles privées. Je ne les discrédite pas. Je trouve simplement dommage qu’un grand nombre de parents rejettent l’école publique en croyant que l’école privée fait mieux et que les écoles publiques sont un grand bazar où la drogue et
la prostitution sont à l’honneur.»

La drogue, c’est aussi un problème du privé! Ce n’est pas l’apanage du public. Je connais une fille qui s’est fait renvoyer de l’école où j’allais pour avoir apporté de la dope à notre dernier party de Noël (donc, celui de mon secondaire 5) à l’école. Elle a été obligée de finir le 6 mois de secondaire qui lui restait ailleurs (dans une polyvalente, donc au public).

Mais, ce n’est pas seulement à cause de ça que les écoles publiques sont populaires. L’encadrement qu’elles offrent, les programmes de dépassement de soi et le fait qu’il semble y avoir moins d’endoctrinement idéologique de la part des profs (pour avoir vécu les deux systèmes (public au primaire et privé au secondaire), je peux facilement t’en parler) jouent beaucoup dans leur popularité.

Plusieurs parents et plusieurs personnes (dont moi) voient bien que le système public est en perdition est est incapable de régler les problèmes qui l’afflige. Le scandale du cours d’Éthique et culture religieuse, la fin des cours d’éducation économique pour le remplacer par un cours à connotation marxiste, Monde contemporain, et l’Affaire Sylvain Bouchard-Françoise David et le dérapage et la levée de bouclier que cette histoire a suscité dans le milieu scolaire et ses chums des médias en sont les parfaits exemples.

«Tu vois, tu es allé à l’école privée et tu es devenu individualiste…»

C’est drôle, car j’étais très à gauche au secondaire. En fait, je pensais comme
Gilles Duceppe. Mais, avec les 9/11 truthers, la manifestation pro-Hezbollah de l’été 2006, le soutien de la gauche à des dictateurs comme Hugo Chavez et Fidel Castro et leur défense des islamo-fascistes du Hamas et du Hezbollah et de leurs bailleurs de fonds (l’Iran et la Syrie) au nom de leur antisémitisme et leur anti-américanisme, le fameux «mystère» Québec où l’on est des idiots si on ne vote pas comme les gauchistes de Montréal, le fait que plusieurs gauchistes de mon entourage prenaient les manifestations de 2005 sur les prêts et bourses pour un party à ne pas manquer pour se saôuler la gueule (pour vrai, ils m’ont vraiment dit ça dans l’autobus, j’étais insulté. Le lendemain, on était 8 en état d’aller manifester, j’ai donc laissé tomber.) et le salissage par la gauche de nos soldats qui risquent leur vie en Afghanistan pour aider un peuple qui est dans la marde (j’ai toujours défendu la mission en Afghanistan, même quand j’étais à gauche), je suis lentement mais sûrement devenu centre-droit.

C’est en lisant Martin Masse,
Philippe David et les p’tits tableaux chiffrés de David Gagnon et en m’informant sur la pensée des philosophes qu’ils citaient que je suis tranquillement devenu libertarien. C’est aussi là que mon aversion pour mes profs de philo au Cégep et leur biais en faveur de la gauche ont commencé. Aucun d’entre eux ne nous a parlé de Frédéric Bastiat ou d’Ayn Rand. Le seul philosophe libéral que j’ai étudié, c’est John Locke. Le reste, c’était Karl Marx, Jean-Jacques Rousseau, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, etc.

Le déclin des écoles publiques, ça veut dire ça aussi et c’est pour ça que les Cégeps sont entraînés dans cette spirale.

En tout cas, merci de tes bons mots!






La blogosphère de gauche ne sera plus jamais la même sans Lutopium et, dans une moindre mesure, Noisette Sociale. Ça, c’est sans compter la fin du Reactionism Ouach plus tôt ce mois-ci et dont j'ai parlé ici. Si 2008 a été une année faste pour la gauche en Amérique du Nord, je me demande si 2009 ne serait pas le retour du balancier dans la blogosphère politique.

Les blogues viennent et partent. Deux blogues ferment pour que d'autres puissent naître! Telle est cette fascinante bibitte qu'est la blogosphère!

Je souhaite tous les bonheurs de la vie à ces deux ex-blogueurs et bonne chance dans leur avenir, même si j'étais rarement d'accord avec eux quand ils parlaient de politique!

1 commentaire:

  1. C'est vraiment dommage ce qui est arrivé à Noisette Sociale. C'est du harcèlement pur et simple et c'est totalement inacceptable.

    Internationaliste

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