La chronique de J. Jacques Samson
Le Rocky de l'ADQ
J. Jacques Samson
Le Journal de Québec
31/03/2009 09h21
Quand il a appris, en avril 2007, qu'il devrait affronter à l'Assemblée nationale le ministre-vedette libéral Philippe Couillard, Éric Caire dit s'être senti comme Rocky à ses débuts. Son seul souhait était alors de pouvoir tenir douze rounds.
Le néophyte député de La Peltrie a fait beaucoup mieux que de rester sur ses deux jambes, il s'est vite imposé comme étant le plus redoutable parlementaire de l'ADQ durant les périodes de questions à l'Assemblée nationale. Alors qu'il ignorait tout du système de santé lorsque Mario Dumont lui a confié ce dossier chaud, il a fait ses devoirs, a visité le réseau et il a même présenté, en quelques mois, trois projets de loi dont un sur la mixité public-privé qui a recueilli l'appui des trois fédérations de médecins au Québec. Il a ainsi réhabilité la controversée position de l'ADQ en santé.
Et deux ans seulement après sa première élection comme député, Éric Caire a été, la semaine dernière, le premier candidat à se lancer dans la course pour succéder à Mario Dumont en février 2010.
PARTISANS TRAHIS
Après l'élection de 2007, l'aile parlementaire de l'ADQ a trahi les partisans à qui le parti avait promis de faire les choses différemment, analyse-t-il froidement. Elle s'est comportée dès la présentation du premier budget comme une Opposition officielle très classique qui s'oppose pour s'opposer. Elle a aussi très mal expliqué certaines de ses positions, comme l'abolition des commissions scolaires. Le parti a commis de graves erreurs, comme de ne pas présenter de mémoire à la Commission Bouchard-Taylor, alors que c'est l'ADQ qui avait lancé le débat sur les accommodements raisonnables. L'ADQ a été perçue comme étant le parti des régionaux xénophobes.
Éric Caire se promet d'inculquer une culture de rigueur à l'ADQ, souvent accusée d'improviser des prises de position guidées par l'opportunisme. Ce qu'il a fait en santé, il veut le reproduire au niveau du parti. L'ADQ devra aussi revenir à sa recette gagnante de 2007 : avancer des idées novatrices en santé, en éducation, pour la famille, sur la réduction de la taille de l'État, sur l'interventionnisme dans l'économie, etc. Bref, recommencer à donner des coups de pied dans la «canisse»!
PÉNÉTRER À MONTRÉAL
L'ADQ ne pourra jamais viser le pouvoir si elle ne réussit pas à pénétrer à Montréal. Éric Caire ne sacrifiera toutefois pas les valeurs défendues dans le programme pour y parvenir. Ce sont les partis de centre-droite, selon lui, qui ont déçu au Québec plutôt que les valeurs de centre-droite qui reculent. L'ADQ est en plus victime d'une presse montréalaise très dure à son endroit et d'une gau-gauche caviar qui la traite avec dérision et mépris.
L'ADQ ne devra donc plus se laisser imposer des étiquettes qui la caricaturent. Pour ce programmeur-analyste père de trois enfants, bientôt de quatre, être de centre-droite n'est surtout pas une maladie vénérienne, illustre-t-il, c'est une façon de voir la société qu'il défend avec fierté.
Après la déconfiture de décembre dernier, peu de sympathisants de l'ADQ ont encore relevé la tête. Lui l'a fait, mais avec beaucoup de lucidité, de sens critique et en étant parfaitement conscient de la côte à remonter. Ce sera le premier défi de cette course à la direction d'un parti longtemps considéré comme étant celui d'un seul homme et dont l'existence même est aujourd'hui incertaine : faire la démonstration qu'il peut survivre à Mario Dumont.
COP 29: The big UN money grab
Il y a 1 heure
C'est toi qui devrait être à la tête du parti!
RépondreSupprimer@ Anonyme.
RépondreSupprimerC'est gentil de penser à moi, mais j'ai autre chose à faire de plus important que d'aller perdre mon temps à sauver un parti au bord du gouffre de la disparition totale.
P.S.: Si tu es membre de l'ADQ et que vous êtes en train de penser à moi pour le job de chef du parti, c'est qu'il est peut-être le temps de mettre la clé dans la porte.