vendredi 24 décembre 2010

«Joyeux Noël» ou «Joyeux Décembre», monsieur Orwell???













George Orwell (1903-1950) est passé à l’Histoire comme étant un analyste qui était, particulièrement, perspicace, concernant la mentalité totalitaire!!! Son grand roman d’anticipation qui s’intitule «1984» est devenu un classique de la littérature politique!!! Il aura été parmi les premiers penseurs à pouvoir décrypter, à la perfection, la mécanique idéologique de la censure qui est propre à une certaine variété de progressisme qui déréalise les sociétés, en les idéologisant, radicalement!!!

Surtout, il nous aura appris à reconnaître la corruption idéologique du langage politique, lorsqu’il ne cherche plus à nommer la réalité, mais bien à la voiler, ce qui est une constante, dans l’Histoire des utopies qui sont malfaisantes, qu’il s’agisse du marxisme ou du multiculturalisme qui en a hérité!!! Ce n’est pas sans aucune raison, si les défenseurs de la démocratie libérale se soient tournés vers lui, à partir des années 1980, lorsqu’elle fut mise en procès, par l’idéologie multiculturaliste, car, tout comme le socialisme, le multiculturalisme s’impose par une forme qui est particulière de terreur idéologique qui s’appelle la rectitude politique et dont Orwell en aura, probablement, été le premier théoricien!!!

La rectitude politique étend, sans cesse, son empire, dans nos sociétés qui sont soumises au multiculturalisme d’État!!! La chose est, particulièrement, visible, dans la controverse qui entoure, désormais, à chaque année, la fête de Noël!!! Le terme provient des États-Unis : on parle, là-bas, de la «War on Christmas»!!! À chaque année, Noël devient, pendant un mois, le principal objet de la guerre culturelle qui divise la majorité silencieuse et l’intelligentsia multiculturaliste!!!

Cette «guerre de Noël» qui traverse, désormais, toutes les sociétés occidentales s’est imposée, au Québec, depuis quelques années!!! Dès qu’arrive le mois de décembre, la querelle s’ouvre, fatalement : doit-on souhaiter «Joyeux Noël» ou «Joyeuses Fêtes», hein??? Les hommes politiques sont prévenus et la plupart d’entre eux n’utilisent même plus la première formule qui est, apparemment, discriminatoire, pour se tourner vers la deuxième formule qui est plus «ouverte sur le monde»!!! On apprenait même, ces derniers jours, qu’une étape de plus avait été franchie, dans la rectitude politique : nous en sommes rendus, sur le Plateau Mont-Royal, à se souhaiter «Joyeux Décembre»!!!

Il n’est pas nécessaire d’accumuler les exemples, pour entrer dans le coeur de notre controverse, dont on connaît, si bien, l’enjeu : c’est la querelle du multiculturalisme qui cherche à neutraliser l’héritage-fondateur des sociétés occidentales et qui mène une guerre qui est perpétuelle contre leur identité nationale!!! Au nom de la diversité qu’il faut respecter, et ce, à tout prix, il faudrait vider les institutions publiques de l’expérience historique de la majorité!!! Le statut particulier de Noël, dans le calendrier, serait symptomatique d’une discrimination qui serait généralisée, à l’encontre des populations immigrantes!!!

L’État québécois joue un rôle qui est central, dans cette déconstruction, comme on l’a vu, cette année, avec le Ministère de l’Éducation qui a fait parvenir, aux écoles, un nouveau «calendrier interculturel», là où Noël était noyé, parmi une série d’autres fêtes religieuses!!! D’ailleurs, dans certaines écoles, la chose est connue : il n’est plus permis de chanter des chants de Noël et l’arbre de Noël n’est plus qu’un arbre des Fêtes ou un arbre des Festivités!!! On sait, maintenant, que le cours de ECR vise à radicaliser cette vision des choses, en construisant une nouvelle société québécoise, reconnaissant, dans l’occultation de son héritage-fondateur, le signe d’un progrès, dans la poursuite du pluralisme!!!

Les entreprises ne se gênent pas, non plus, pour faire du zèle et on ne compte plus les confessions des scribes qui ne sont plus autorisés, dans les cartes de souhait, à mentionner, ni Noël, ni les symboles qui y étaient, traditionnellement, associés!!!

À travers la lutte contre les derniers signes du christianisme, ce qu’on conteste, c’est l’identité québécoise et son enracinement, dans la civilisation occidentale!!! Le multiculturalisme soutient, ainsi, que le Québec n’est pas une Histoire, mais, plutôt, une page blanche et que toutes les traditions culturelles devraient disposer du même traitement, dans l’espace public!!! Mais, nous le savons, au Québec, comme ailleurs, cette entreprise de javellisation identitaire est très mal perçue et elle génère un profond malaise qui a, souvent, l’allure d’un sentiment de dépossession!!!

Mais, justement, ce malaise, on ne peut plus le nommer, en bonne partie, parce que le multiculturalisme s’accompagne de la rectitude politique!!! Contrairement à ce que l’on croit, la rectitude politique va beaucoup plus loin que la langue de bois!!! Il s’agit, plutôt, du système de censure idéologique qui est propre au multiculturalisme et qui criminalise sa contestation, en l’assimilant à une pathologie identitaire!!!

La rectitude politique est là, pour rendre la critique du multiculturalisme d’État en quelque chose qui est, radicalement, impensable!!! On ne parlera plus de la défense de l’identité nationale, mais bien de «dérive réactionnaire», de «crispation identitaire», de «frilosité culturelle» ou même de «xénophobie» et de «racisme»!!! La rectitude politique ne cherche pas à convaincre les dissidents, mais bien à les soigner, afin de les guérir de leur pathologie morale qui les empêche de contempler les splendeurs du nouveau monde!!! Elle cherche, aussi, à les diaboliser, en les présentant comme étant des ennemis de l’émancipation humaine, dans des séances de lynchage médiatique ou de lynchage académique qui reviennent en boucle et qui entretiennent le mythe d’une société se déprenant d’un passé qui serait détestable et dont on devrait déconstruire tous les héritages!!!

L’Histoire sera, aussi, mobilisée, dans une légende noire qui est vidée de tout son caractère qui est édifiant et qui est reprogrammée dans une matrice victimaire, visant à culpabiliser la majorité et à dissuader ceux et celles qui souhaiteraient en ressaisir l’héritage!!! Orwell lui-même avait, d’ailleurs, reconnu dans la transformation du dissident en un ennemi public, un dispositif qui est fondamental, dans le mécanisme de la terreur idéologique!!!

La rectitude politique prend, ainsi, la forme d’une inversion du langage, qui ne doit plus nommer les choses par leur nom, mais bien les masquer ou les déformer!!!

Orwell l’avait deviné : «La Révolution ne sera complète que le jour où le langage sera parfait!!!»!!!

La Révolution multiculturaliste sera achevée, quand il ne sera même plus possible de l’évoquer, autrement, qu’en adhérant à son dogme!!! Il reste toujours beaucoup de chemin à faire, pour s’éloigner, définitivement, du vieux monde!!!

On connaît les grands slogans de Big Brother, dans 1984 : «La guerre, c’est la paix, la liberté, c’est l’esclavage, et l’ignorance, c’est la force!!!»!!!

La rectitude politique brouille, ainsi, l’espace public et le multiculturalisme avance, sans se nommer, en se réclamant du dialogue, justement, pour faire taire ceux et celles qui osent le contester!!! Certes, l’inversion du langage politique est, aujourd’hui, plus subtile, mais elle n’en est pas moins perverse!!! Ainsi, on nous dira que la «culture publique commune», c’est le multiculturalisme et que «l’intégration des nouveaux arrivants», c’est, justement, de leur concéder, systématiquement, des accommodements raisonnables!!!

On dira que la création d’une véritable «culture commune» ou d’un authentique «vivre-ensemble» implique, non pas l’intégration des immigrants, à la société d’accueil, mais bien l’intégration de la majorité d’accueil, à une identité qui est forgée dans la seule matrice de la Charte des droits et des libertés!!! C’est le même raisonnement que l'on a constaté, dans la définition de la «laïcité ouverte» de Gérard Bouchard et de Charles Taylor et qui ne consiste, pas seulement, à reléguer, dans l’arrière-fond de l’espace public, l’héritage religieux de la société d’accueil, mais bien à déconstruire cet arrière-fond!!!

Appliquons ce raisonnement à notre problème : c’est en évacuant Noël de l’espace public qu’on pourra le mieux y intégrer les nouveaux arrivants, dans la mesure où les signes religieux qui sont majoritaires ne seront plus un obstacle, à leur désir de participer au vivre-ensemble!!!

Mais, voilà, même si ce sentiment de dépossession est censuré et même si on distille, de manière technocratique, un sentiment de culpabilité qui sert de dispositif inhibiteur, pour contenir son expression publique, il s’enracine dans une profonde réalité que George Orwell nommait la «common decency» qui est, certainement, l’autre grand volet de la pensée de Orwell!!! Il y a, dans la majorité silencieuse, une résistance qui est naturelle à l’idéologie qui s’incarne, dans la défense des repères culturels et des repères identitaires qui balisent la société!!!

Orwell disait, ainsi, en parlant des «Anglais ordinaires», que leur liberté s’incarnait dans «le pub, le match de football, le jardinet qui est derrière la maison, le coin de la cheminée et une charmante tasse de thé»!!! On pourrait dire la même chose du mode de vie des Québécois et on comprend, surtout, que l’attachement à Noël et l’indignation que provoque la volonté de le relativiser ou de l’occulter n’a rien à voir avec une forme de discrimination religieuse, mais que ça correspond, plutôt, à la défense de l’épaisseur historique de leur pays!!!

Les «Québécois ordinaires» défendent plus qu’une fête, à laquelle ils sont habitués : ils défendent leur droit d’habiter leur pays, de manière qui est décomplexée, là où leur identité s’imposera, naturellement, même à ceux qui ont, librement, décidés de bénéficier de leur hospitalité!!! Une hospitalité qui est bien d’accord, pour s’ouvrir à de nouveaux apports, pourvu que l’on respecte ses lois, qui sont, tout autant, juridiques que culturelles!!!

Cet attachement à un monde qui est porteur de traditions, Orwell remarquait qu’il n’était pas souvent le fait de l’intelligentsia, dont il a proposé une psychologie qui est très fine!!! On le sait, les intellectuels envisagent, normalement, avec un certain dégoût, le fait de vivre dans un monde qu’ils n’ont pas, d’abord, refondé!!!

Orwell en rendait compte, avec humour : «C’est un étrange fait, mais qui est, incontestablement, vrai que n’importe quel intellectuel anglais ressentirait plus de honte à écouter l’hymne national au garde-à-vous qu’à piller dans le tronc d’une église!!!»!!!

Il n’y a pas de sentiment qui est plus incompréhensible, pour l’intelligentsia, que l’adhésion à un héritage culturel qui est particulier et à un mode de vie, sans parler de la volonté qu’il y a, de le préserver!!! D’ailleurs, ceux qui déconstruisent toutes les certitudes historiques et toutes les certitudes culturelles en conservent, normalement, au moins, une : celle de leur propre supériorité, sur le commun des mortels!!!

Alors, on peut reprendre la question qui était, d’abord, posée : que dirait donc George Orwell, de l’évacuation de Noël, de l’espace public, hein??? Lui qui se portait, spontanément, à la défense des milieux populaires nous rappellerait, probablement, que la question du multiculturalisme recoupe une nouvelle lutte des classes!!! Alors que l’espace public est gardé par un parti multiculturaliste qui traduit le malaise populaire, dans le langage de l’intolérance, les classes populaires cherchent, de bien des manières, à exprimer leur dissidence!!!

Mais, cette opposition, comme l’a noté l’écrivain et le philosophe français Jean-Claude Michéa, est, souvent, neutralisée, par ceux et par celles qui croient possible d’exprimer leur critique, à l’intérieur même du système idéologique qui est dominant, dans une opposition qui est feutrée et qui est rusée, sans voir que leur dissidence est, souvent, instrumentalisée, pour créer l’illusion d’un débat et pour tenir éloignés ceux et celles qui contestent, dans ses fondements même, le multiculturalisme d’État!!!

Mais, Orwell laissait entendre que le désespoir n’était pas à l’ordre du jour, pour celui qui se reposerait sur les «prolétaires» ou, comme on le dirait, aujourd’hui, sur la majorité silencieuse!!! Si le multiculturalisme parvient à s’imposer, ce n’est pas par ses vertus qui sont propres, mais bien parce qu’il repose sur une forme qui est particulière de terreur idéologique et d’intimidation médiatique!!! C’est cette terreur qu’il faudra braver, en transgressant ses interdits et en réintroduisant, dans l’espace public, la culture qui est censurée par le multiculturalisme d’État!!!

Le langage politique devra s’irriguer d’une identité qui ne veut pas disparaître!!! Il y a, infiniment, plus de vérités, dans le bon sens de la majorité silencieuse, que dans les passions idéologiques de l’intelligentsia!!! Ceux et celles qui voudront parler, à ces nouveaux «prolétaires» que sont les dépossédés de la parole publique, devront rompre avec la rectitude politique et ils devront assumer, pleinement, l’expérience historique de leur société, en refusant la censure qui pèse sur elle!!! Ils devront nommer le pays historique qui est masqué par les utopies qui sont malfaisantes et ils devront, pleinement, assumer les héritages qui sont particuliers et qui l’irriguent et sans lesquels le monde commun ne sera jamais plus qu’une fiction qui est technocratique!!!

En ce 24 décembre, ils pourraient commencer à souhaiter, au peuple de ce pays, non pas de joyeuses Fêtes et, encore moins, un joyeux mois de Décembre, mais, tout simplement, un joyeux Noël
!!!

Je dédie ce billet au chef du PLC, Michael Ignatieff, aux marchands du Plateau Mont-Royal, à l’ineffable ministre Yolande James et à Michael Schmitt, un psychologue social de l’Université Simon-Fraser de la Colombie-Britannique!!!


JOYEUX NOËL À TOUS LES CHRÉTIENS ET À TOUT(E)S LES QUÉBÉCOIS(ES)!!!

HEUREUSE HANOUKKA À TOUS LES JUIFS DE LA TERRE, QUE VOUS SOYEZ EN ISRAËL OU EN DIASPORA, À TRAVERS LE MONDE!!!

BON RÉVEILLON À TOUS ET À TOUTES
!!!

De plus, n’oubliez pas que le message de générosité et que le message d’humanisme de Noël ne se retrouvent pas dans le socialisme à la Ebenezer Scrooge, mais bien à droite!!!

Cher monsieur Scrooge, que Dieu vous bénisse, malgré tout!!!

Pour vous mettre dans l’ambiance de Noël, voici quelques classiques de cette grande fête chrétienne : Noël au camp, Minuit, Chrétiens, Ça, Bergers, Marie-Noël, Dans cette étable, La plus belle nuit du monde et C’est Noël, car il neige dans ma tête!!!

Pour les plus nostalgiques, voici La Charlotte, de même que la première partie et la deuxième partie du Père Gédéon!!!

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