dimanche 25 octobre 2009

De Montréal à Québec : Équipe Labeaume est-il un parti corrompu?








Des représentants de la firme d'ingénierie BPR ont contribué à hauteur de 7500$ au parti du maire de Québec, Régis Labeaume, l'an dernier, une mise qui s'élève à 4500$ chez Dessau. Réunies, ces sommes totalisent 13% des contributions de 100$ et plus (87 750$) enregistrées par le parti, l'an dernier.


La liste officielle des contributions de 2008 à Équipe Labeaume révèle que plusieurs dirigeants-clés de BPR ont financé le parti du maire sortant, dont le PDG Pierre Lavallée, le PDG de BPR-Bâtiment, Daniel Samson, et l'un des vice-présidents, Guillaume St-Gelais. Les contributions de ces personnes ont toutes été enregistrées le 3 juillet 2008, journée au cours de laquelle le maire Labeaume était fort occupé, en raison des célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec. Chez Dessau, Michel Verreault, le vice-président de la direction de l'entreprise, a, lui-aussi, contribué, ce même jour.


Les donateurs ont chacun contribué à hauteur de 500$ ou 1000$, le montant maximal autorisé par la loi. Dans certains cas, des contributions de leur conjointe permettaient de totaliser 2000$ par couple, ce qui est, par ailleurs, tout à fait légal.

C'est ce qu'a souligné le porte-parole de l'Équipe Labeaume, hier, lorsque Le Devoir l'a interrogé à ce propos. «Je pense qu'il n'y a pas de quoi
fouetter un chat avec des contributions qui totalisent deux, trois, quatre mille dollars, parce que ce sont des individus qui sont liés à un bureau.», a commenté le porte-parole de la campagne électorale de Régis Labeaume, Michel Gagné! «Ce n'est pas de la collusion, ce n'est pas de la fraude organisée, c'est, tout simplement, la loi qui permet des contributions, jusqu'à un maximum de 1000$.»


Chez Dessau, les commentaires de la porte-parole de la firme, Kim Malo, allaient dans le même sens. «Oui, ce sont bien des employés de Dessau, mais ces gens-là sont, avant tout, des citoyens. [...] On a 4300 employés et je ne pense pas qu'on doive envoyer une note à chacun d’eux pour leur dire : «SVP, ne faites pas de dons à titre personnel!»!» Chez BPR, le porte-parole ne nous a pas rappelés, après avoir pris connaissance de nos questions.


À Québec, comme ailleurs, les firmes Dessau et BPR ont obtenu des contrats importants, ces dernières années. La firme BPR a, notamment, travaillé dans les dossiers du bassin de rétention de la rivière Lorette et du nouveau Stade universitaire. Par le biais de sa filiale en construction (Verreault), Dessau a, quant à elle, obtenu le contrat de réaménagement des sites de la Baie de Beauport, de la Pointe-à-Carcy et de l'Anse-Brown, dans le cadre du 400e, et elle dirige le consortium qui doit mettre à jour les études de faisabilité du projet de train à grande vitesse.


Pascal-Pierre Paillé avait contribué au RMQ, en 2008

La formation politique du maire sortant tenait, justement, un cocktail-bénéfice, hier soir, au patro Roc-Amadour, pour amasser des fonds. D'après monsieur Gagné, les informations sur la totalité des contributions recueillies seront diffusées sur le site Web du parti, «la semaine prochaine». Monsieur Gagné s'est, par ailleurs, moqué de l'idée qu'on puisse penser «acheter le maire avec 2000$ ou 3000$». Monsieur Labeaume, un millionnaire qui a fait fortune dans le domaine minier, avant de se lancer en politique, a souvent laissé entendre que sa fortune personnelle le rendait imperméable au trafic d'influence. «Moi, ça adonne bien, je n'ai pas besoin d'eux!», déclarait-il, lors d'une entrevue, dimanche, diffusée sur les ondes de TVA! «Rien n'est impossible, on n'est pas à l'abri de ça!», avait-il, aussi, déclaré, en précisant qu'il fallait, selon lui, avoir «un comportement de refus». «Si quelqu'un veut m'acheter un billet pour un cocktail de Équipe Labeaume [...] qu'il me dit qu'il n'en a pas assez [de contrats], je vais lui dire que c'est son problème et que, si il n'est pas content, qu'il ne rachète plus de billets.»


Du côté du parti de l’opposition, le Renouveau municipal de Québec, qui a amassé, l'an dernier, presque autant que Équipe Labeaume (76 430$), les dons de 1000$ proviennent tous de gens qui étaient des élus du parti en 2008. Ont également contribué différentes figures souverainistes, dont la députée péquiste de Taschereau, Agnès Maltais, la présidente de la Société nationale des Québécois de Québec, Nicole Madore, et le député bloquiste de Louis-Hébert, Pascal-Pierre Paillé, qui s'est, d'ailleurs, mis dans l'embarras, cette semaine, en intervenant dans la campagne municipale, sans l'aval de son chef, Gilles Duceppe!




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4 commentaires:

  1. M. Proulx, maintenant que tous ces problèmes sont connues, auriez-vous quelques suggestions à me (à nous) faire ?

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  2. @ AP.

    Voter pour des indépendants dans votre district ou, si il n'y en a pas, voter pour le candidat qui a l'air le moins corrompu de la gang! À la mairie, faites la même chose!

    Moi, je voterai pour le candidat indépendant dans mon district et annulerai mon vote à la mairie.

    Pour la corruption, je vous suggère de lire la chronique de Nathalie Elgrably sur ce sujet.

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  3. Bien, bien, j'ai trouvé le dernier article de votre Nathalie et elle comme les autres ne vous propose pas de solutions. C'est bien beau demander un État minus, mais le résultat ne sera pas changé, on va simplement se faire fourrer moins tandis que les gens d'affaires auront la porte grande ouverte pour vous fourrer plus. En attendant l'État minus de l'an 3200, qu'est-ce qu'on fait ?

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