Source de l'image : ici
Dans le texte qui suit, Claude Piché déplore le fait que Montréal se vide de ses sièges sociaux. Toronto avec ses 176 sièges sociaux est à des années-lumières des autres villes canadiennes. Il y a une belle lurette que Montréal ne peut plus se comparer à Toronto. Mais, au moins, elle était bonne deuxième.
Plus maintenant! Pendant que Montréal baignait dans son immobilisme confortable, d’autres villes, plus dynamiques, avançaient et la dépassaient. Depuis peu, Calgary, avec ses 79 sièges sociaux, dépasse, maintenant, Montréal, qui n’en a plus que 76. Au rythme où vont les choses, il est probable que, après les Jeux olympiques de 2010, Vancouver relèguera Montréal au quatrième rang.
Cela ne devrait surprendre personne. Comment pourrait-il en être autrement?
Montréal est une ville ingérable qui se retrouve à être dans une région, le Québec, où il y a le moins de liberté économique en Amérique du Nord. Que Montréal puisse, dans ces conditions, retenir ou attirer des sièges sociaux serait un vrai miracle!
Mais, pourquoi s’en faire, hein? L’économie, ce n’est pas tout ce qui compte! Nous sommes pauvres, mais nous sommes les seuls Nord-Américains à avoir une Charte de l’image corporelle. Ce n’est pas rien!
Claude Piché
20 octobre 2009
Alors que Montréal est plongé, en pleine campagne électorale, au milieu des parfums de scandales que l'on sait, la ville continue de se vider de ses sièges sociaux.
C'est bien connu : il y a des décennies que Toronto a supplanté Montréal pour ce qui est du nombre de grands sièges sociaux! Jusqu'à tout récemment, Montréal pouvait, cependant, se consoler en se disant qu’elle arrivait bonne deuxième au Canada, derrière Toronto, certes, mais, loin devant Calgary et Vancouver!
Triste nouvelle : ce n'est plus vrai! Depuis huit ans, presque imperceptiblement, Montréal a été victime d'une véritable érosion de ses sièges sociaux, essentiellement au profit de Calgary.
Voici des chiffres qui font peur :
1) En 2000, Toronto comptait 190 grands sièges sociaux, contre 92 pour Montréal, 50 pour Calgary et 41 pour Vancouver.
2) Huit ans plus tard, en 2008, Toronto domine toujours le classement avec 176 sièges sociaux, mais Calgary arrive, maintenant, en deuxième place avec 79 sièges sociaux, suivi de Montréal avec 76 sièges sociaux. Vancouver est resté exactement au même point avec 41 sièges sociaux. C'est la première fois que Montréal glisse en troisième position.
Ces statistiques proviennent de l'étude annuelle de l'Institut Fraser sur les sièges sociaux qui vient d'être publiée.
Les auteurs du document basent leurs calculs sur le classement du Financial Post 500 qui énumère, comme son nom l'indique, les 500 plus grandes entreprises au Canada.
Pour donner un ordre de grandeur, disons que le groupe de services financiers Optimum (500 employés, 400 millions $ de revenus, 2,3 milliards d'actifs sous gestion) arrive au 500e rang, juste derrière Van Houtte, le plus vaste réseau de services de café en Amérique du Nord.
Les quatre villes que nous venons de nommer abritent, à elles seules, les trois quarts des 500 plus grands sièges sociaux au Canada.
Aux fins de l'étude, les sièges sociaux sont attribués à la région métropolitaine de recensement. Par exemple, le siège social d'Alimentation Couche-Tard est situé à Laval, mais il est comptabilisé comme étant un siège social montréalais.
La présence de grands sièges sociaux représente un atout économique de taille pour n'importe quelle ville. En plus de fournir des milliers d'emplois directs, les grands sièges sociaux entraînent des retombées économiques importantes. Ils font appel à un vaste éventail de fournisseurs locaux : informaticiens, avocats, comptables, publicitaires, ingénieurs, etc.! Ils constituent des centres de décision stratégiques. Ils ont tendance, dans leurs contrats internationaux, à favoriser les sous-traitants locaux, parce qu'ils les connaissent bien. Il existe, bien sûr, quelques exceptions, un des cas les plus connus étant celui de la Banque de Montréal, dont le siège social, officiellement, est, bel et bien, situé à Montréal, alors que l'institution, dans les faits, est dirigée de Toronto. C'est, d’ailleurs, la même chose pour la Banque de la Nouvelle-Écosse, dont le siège social est toujours, officiellement, à Halifax. Mais, dans la vaste majorité des cas, il est clair que les grands sièges sociaux contribuent, grandement, à stimuler l'économie des villes qui les abritent.
Ce n'est pas tout! Le nombre de sièges sociaux ne fournit qu'une partie du portrait.
Pour avoir une idée plus juste de l'impact des sièges sociaux sur l'économie locale, il faut, aussi, tenir compte de la taille des villes qui les abritent.
Prenons une ville de 500 000 habitants, et une autre d'un million d’habitants, chacune abritant le même nombre de grands sièges sociaux! Il saute aux yeux que c'est la plus petite des deux villes qui profitera le plus de leur présence.
Pour mesurer la concentration des sièges sociaux, les chercheurs de l’Institut Fraser calculent le nombre de sièges sociaux par tranche de 100 000 habitants. Selon cette mesure, Montréal n'est, tout simplement, plus dans la course.
Ainsi, Calgary domine le classement avec 6,7 sièges sociaux par tranche de 100 000 habitants, contre 3,2 sièges sociaux pour Toronto et seulement 2 sièges sociaux pour Montréal. Autrement dit, toutes proportions gardées, Calgary abrite trois fois plus de sièges sociaux que Montréal. Vancouver ferme la marche avec 1,8 sièges sociaux mais, contrairement à Montréal, Vancouver n'a jamais été reconnue pour son grand nombre de sièges sociaux.
Surtout, ce que ces chiffres nous disent, c'est que, depuis huit ans, la perte des sièges sociaux montréalais s'est faite avec une brutalité sans précédent. En effet, entre 1990 et 2000, le nombre de grands sièges sociaux montréalais est passé de 96 à 92. On est loin de l'hémorragie.
Pendant ce temps, Toronto en gagnait 4, Calgary en gagnait 6 et Vancouver en perdait 4. Or, comme on vient de le voir, Montréal n'en conservait plus que 76, l'an dernier. Cet effondrement peut s'expliquer de plusieurs façons : départs, fermetures ou, tout simplement, baisse du chiffre d'affaires! C'est, notamment, le cas de VIA Rail, qui apparaissait parmi les 500, l'an dernier, mais qui a été éjecté de la liste, en 2008, à cause de la baisse de ses revenus. Sur papier, c'est une perte pour Montréal, même si la ville conserve le siège social de VIA Rail. Le problème, c'est que cette société n'est plus considérée comme étant parmi les plus grandes. En revanche, Van Houtte, qui n'apparaissait pas au classement de 2007, figure, de justesse, sur la liste, cette année, au 499e rang, en raison de la hausse de son volume d'affaires. C'est normal : chaque année, des entreprises apparaissent au classement, d'autres en disparaissent!
Ce qu'il faut retenir, c'est qu'en considérant les sièges sociaux des plus grandes entreprises canadiennes, Montréal n'est plus que l'ombre de ce qu'elle a déjà été.
Autres sujets en vrac
Avez-vous lu cette chronique de Lysiane Gagnon, de même que la dernière chronique de Nathalie Elgrably? Non? Hé bien, vous devriez les lire, çar c’est très intéressant!
Enquête troublante de Michel Hébert du Journal de Québec, aujourd’hui! C'est, absolument, choquant et renversant de voir toutes les dépenses de nos cher$$$$$ fons-fons qui s’occupent des BS! Bien évidemment, le gouverne-maman va nous dire qu'il faut payer davantage sur tout, car on manque d'argent, mais, de son côté, il ne fait strictement rien pour couper dans les dépenses. Trouvez l’erreur, vous!
Enquête troublante de Michel Hébert du Journal de Québec, aujourd’hui! C'est, absolument, choquant et renversant de voir toutes les dépenses de nos cher$$$$$ fons-fons qui s’occupent des BS! Bien évidemment, le gouverne-maman va nous dire qu'il faut payer davantage sur tout, car on manque d'argent, mais, de son côté, il ne fait strictement rien pour couper dans les dépenses. Trouvez l’erreur, vous!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire