mardi 30 décembre 2008

Le véritable problème d'Israël

«Hasbara» et «anti-Hasbara»

[Mardi 12/30/2008 11:06]






Israël va-t-il une fois de plus gagner sur le champ de bataille et perdre la guerre des images et de l’opinion publique? Dans un sens, peu importe, l’essentiel étant que le Hamas soit vaincu et mis à genou. Mais, il se peut aussi que la communauté internationale, influencée par les médias, impose à Israël de cesser les combats avant terme, le privant d’une victoire décisive et permettant au Hamas de se relever. De plus en plus de voix s’élèvent déjà dans les capitales occidentales pour demander la fin des combats et «une solution diplomatique» au conflit avec le Hamas!

Selon les signes émis par le gouvernement depuis le déclenchement de l’Opération « Plomb Durci », il semble que cette fois-ci, la volonté de poursuivre l’offensive jusqu’à son terme est ferme, et que les dirigeants sont prêts à se lancer parallèlement dans une vaste opération d’information et de justification auprès de la communauté internationale. La mobilisation de Binyamin Netanyahou dans cette entreprise est symptomatique de cette volonté.

Mais la destruction étant toujours plus aisée que la construction, il se pourrait que tous les efforts déployés par Israël pour «s’expliquer» auprès des nations soient réduits à néant, autant par l’utilisation cynique et bien rôdée des images par le Hamas, que par la mobilisation - une fois de plus – de certains médias et intellectuels israéliens en faveur de la fin de l’offensive, trois jours à peine après son déclenchement.

Amos Oz et A.B. Yehoshoua, deux écrivains de notoriété, ont signé un article dans un quotidien italien appelant le gouvernement israélien à «négocier un cessez le feu avec le Hamas ou au besoin de la décréter de manière unilatérale». Mais c’est une fois de plus le quotidien «Haaretz» qui se distingue dans la catégorie. «Haaretz» qui est le média le plus lu et le plus « en vogue » dans les chancelleries occidentales accorde ce mardi matin quatre éditoriaux sur cinq à des journalistes ou intellectuels qui dirigent leurs flèches vers l’État d’Israël.

L’écrivain David Grossman signe un article intitulé «Arrêter, mettre le cran de sécurité et se retenir», dans lequel l’intellectuel estime «que les buts ont été atteints, que le Hamas a compris le message, et qu’Israël doit maintenant cesser unilatéralement le feu». Grossmann va encore plus loin en affirmant «qu’Israël doit serrer les dents même si le Hamas continue à tirer après le cessez-le-feu». Tout son article se résume en une déclaration d’indulgence envers le Hamas face à une exigence morale envers Israël.

Dans un article virulent, Amira Hass, journaliste israélienne qui vit à Ramallah, titre «L’essentiel est que les Israéliens prennent leur pied». Elle accuse Israël de «bombarder aveuglément et sciemment des zones dans lesquelles la population civile est nombreuse», repousse tous les arguments de légitime défense, et affirme «que la population israélienne ressent une véritable jouissance à la vue de ses soldats se mobiliser pour déferler sur l’ennemi et de ses tanks pointer leur canon des cibles palestiniennes»!!

Dans un troisième éditorial, Yoel Marcus explique en substance «qu’il est facile de partir en guerre, mais autre chose est de savoir comment la terminer». Enfin, un article de la rédaction demande «de la compréhension pour les Arabes israéliens» suite aux violents échanges verbaux qui se sont déroulés hier à la Knesset entre représentants juifs et arabes, et de manière générale pour «l’attitude adoptée par la population arabe israélienne depuis le début de l’offensive de Tsahal».

Ces quatre articles peuvent résumer à eux seuls la problématique à laquelle se heurte le gouvernement israélien : comment convaincre une opinion publique internationale de la justesse morale de notre cause, lorsque la démocratie israélienne permet en même temps aux intellectuels et autres gauchistes de détruire l’image de leur pays en temps de guerre en relayant voire en alimentant les médias internationaux déjà largement acquis à la cause palestinienne.

Contre cela, même une «brigade de Netanyahou’s» ne pourrait être efficace.

par Shraga Blum

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