samedi 20 février 2010

Lettre à monsieur Lucien Bouchard









Ceci est une lettre que j’adresse à monsieur Lucien Bouchard, ancien ambassadeur du Canada en France (1985-1988), ancien ministre de l’Environnement du Canada sous le gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney (1988-1990), ancien chef du Bloc québécois (1990-1996), ancien Chef de l’Opposition officielle du Canada (1993-1996), ancien chef du Parti québécois (1996-2001) et ancien premier ministre du Québec (1996-2001), concernant les récents propos que celui-ci a tenu sur le Parti québécois et sur la question identitaire.






Monsieur Bouchard,

Mes hommages! Tout d’abord, je veux que vous sachiez que j’aie toujours eu du respect envers vous. Vous avez été un grand chef pour le PQ et vous avez été le dernier vrai premier ministre que le Québec ait pu connaître. Vous avez longtemps été le symbole le plus fort et le plus puissant de ce long combat que constitue la libération nationale du peuple québécois. Qui d’autre que vous aurait pu galvaniser autant les troupes souverainistes, au lendemain de l’échec de l’Accord du Lac Meech, quand vous avez fait votre célèbre pied-de-nez à Brian Mulroney, tout en remettant votre démission à titre de ministre à celui qui était, jusque-là, un de vos meilleurs amis? Vous avez sacrifié une limousine de ministre et un ami pour vous battre aux côtés de votre peuple, vous avez fondé un parti politique pour protéger le Québec, le temps d’un seul mandat et d’un référendum sur l’indépendance du Québec. C’est tout à votre honneur et, pour ça, vous avez droit à mon plus profond respect!


Votre implication et votre charisme ont permis au camp du OUI de gagner le référendum de 1995 avec 55% des votes. N’eut été de la tricherie du camp du NON, des monarcho-fédérastes et d’Ottawa, le Québec serait, aujourd’hui, un pays libre et souverain, le tout grâce à vous! J’ai grandement apprécié votre sortie de 2005 avec les Lucides, ce groupe qui disait que l’on doit revoir en profondeur le sacro-saint «modèle» québécois, avant que l’on frappe un mur, de même que votre sortie de 2006 sur la productivité des Québécois(es).

C’est à ce moment-là que j’ai compris que le PQ ne vous laissait pas vous exprimer comme vous l’auriez souhaité et que vous n’étiez pas d’accord avec certaines
propositions fortement étatistes merci, comme les CPE et la réforme scolaire, que votre gouvernement a adopté, quand vous étiez au pouvoir. C’est à ce moment-là que j’ai compris que vous et moi avions beaucoup plus de points en commun que je ne le croyais avant 2005. Souverainiste, j’ai compris que vous aviez, aussi, les deux pieds sur terre, concernant la gestion de l’État et que, n’eut été de l’urgence d’agir pour sauver nos finances publiques et du consensus social allant dans ce sens, la Loi sur l’équilibre budgétaire et la réduction du déficit n’auraient jamais passé, même si vous poussiez en ce sens. Depuis ce jour, je vous ai toujours considéré comme étant l’un de mes modèles politiques et que, si jamais je devais, un jour, faire le saut en politique, j’essaierais d’être comme vous, vous, mon mentor, mon idole! Oui, vous ne pouvez pas savoir toute l’admiration que j’avais envers vous!

Malheureusement pour vous,
votre dernière sortie sur le Parti québécois vous a attiré les foudres de plusieurs de vos anciens compagnons de route péquistes et, même si on ne se connaît pas personnellement, permettez-moi de me joindre à eux, afin de vous remonter gentiment les bretelles, un peu, car, pour la première fois depuis votre retraite de la vie politique, je me retrouve en désaccord avec le contenu de l’une de vos rares sorties publiques et avec votre façon de voir les choses.


Tout d’abord, vous avez affirmé que vous n’aviez pas pris que la cheffe actuelle du Parti québécois, Pauline Marois, ait traité votre frère, Gérard Bouchard, le co-commissaire de la Commission Bouchard-Taylor sur le scandale des accommodements déraisonnables religieux, de Elvis Gratton. Personnellement, je ne me souviens pas de cette déclaration de madame Marois, mais, une chose est sûre, c’est que votre frère a tout fait pour se faire détester par une bonne partie de la population, avant même le début des travaux de la dite Commission, en affirmant haut et fort, du haut de sa tour d’ivoire de bien-pensant élitiste, que les gens qui écoutaient TVA et TQS sont des niaiseux qui n’ont pas les capacités intellectuelles suffisantes pour comprendre les concepts liés aux accommodements religieux. Entre vous et moi, monsieur Bouchard, le mépris d’une tranche aussi importante de la population québécoise est beaucoup plus grave qu’une simple et supposée réaction de la part de la cheffe péquiste face aux propos élitistes de votre frère qui, bien évidemment, étant un intellectuel de renommée, sait tout mieux que tout le monde ce qui est bon pour le p’tit peuple!

Ensuite, et c’est qui me fait le plus de peine dans votre sortie publique, tout en évoquant la figure emblématique de René Lévesque, vous avez affirmé que : «le Parti québécois a l'air de vouloir remplacer l'ADQ dans la niche du radicalisme. […] On ne devrait pas essayer de reprendre le champ de bataille de l'ADQ. Ils ont fait du chemin avec ça, l'affaire d'Hérouxville, le monde se sont bien énervés, ils en ont profité! Mais, ce n'est pas la bonne façon de faire de la politique, à mon avis! Ce n'est pas comme ça qu'on va mobiliser les gens! Ce n'est pas ça, le Parti québécois! En voulant gagner du terrain sur la question du débat identitaire, le Parti québécois s'éloigne de l'humanisme de René Lévesque, qui n'a jamais craint de voir l'identité québécoise menacée par les immigrants!»!


Je m’incris totalement en faux, devant de tels propos, monsieur Bouchard. L’ADQ s’est servi du débat identitaire engendré par le scandale des accommodements déraisonnables religieux pour mousser sa popularité, voguant, ainsi, sur une vague de mécontentement passagère et sur un électoralisme crasse! La preuve : l’ADQ, le parti qui a lancé le pavé dans la marre à l’automne 2006, a agit, dans ce dossier-là, en vulgaire pyromane, en ne proposant aucune solution concrète à ce problème identitaire et en ne présentant aucun mémoire devant la Commission Bouchard-Taylor! Alors que madame Marois, devenue la cheffe du PQ, s’est attelée à la tâche pour concocter des solutions concrètes au problème identitaire dont nous faisons face, le tout dans une affirmation nationale respectueuse de l’immigrant, l’ADQ, elle, tombait encore plus bas en recyclant les vieilles pancartes électorales de Jean-Marie Le Pen, surfant, ainsi, sur une espèce de courant xénophobe ignorant des campagnes!


Monsieur Bouchard, je vous défie de me réfuter le fait qu’il y ait, bel et bien, un malaise identitaire au Québec. Je vous défie de me réfuter le fait que ce problème identitaire en soit un de linguistique et de culturel. Je vous défie de me réfuter le fait que se tenir debout devant les intégristes religieux, qui sont la source de ce malaise, soit dans la même lignée du combat de plusieurs grands penseurs, autant au Québec que dans le reste du monde. Je vous défie de me réfuter le fait que ces intégristes-là doivent être combattus avec toutes nos forces, pour préserver ce que nous sommes comme peuple.



Le PQ a toujours été un parti d’inclusion. Mais, de là à prétendre que se battre contre les intégristes religieux qui veulent nous imposer leurs valeurs rétrogrades dans le fond de la gorge et à présumer de ce que René Lévesque penserait aujourd’hui, il y a une sacrée marge!

Certes, la souveraineté n’est pas d’actualité et elle ne se fera pas demain matin! Il est même totalement vrai, comme vous l’avez affirmé, que le Québec d’aujourd’hui doit surmonter des problèmes autrement plus urgents, mais, en ce qui me concerne, ces problèmes sont tous aussi urgents à régler que la question identitaire! La lourdeur de l’appareil gouvernemental, nos finances publiques qui sont dans le rouge, notre développement économique anémique, la toute-puissance des syndicats et de la fonction publique, la corruption dans l’industrie de la construction et dans notre système politique en général, notre vie démocratique malade, les piètres conditions de vie de nos aînés, la difficulté pour les jeunes de fonder une famille et de joindre les deux bouts, le tout dans l’anonymat le plus complet, les systèmes de garderie et de protection de la jeunesse totalitaires, criminels, soviétisés, étouffants et maternants, les déficiences des systèmes de santé et d’éducation, le décrochage scolaire, la piètre et révoltante performance des élèves québécois en général et des garçons francophones en particulier qui a été dénoncée, il y a un an et demi, par Jacques Parizeau, l’exode des jeunes médecins, la pénurie d’infirmières, de même que celle des enseignants en Soins infirmières, et la gestion hasardeuse des hôpitaux sont des fléaux qui gangrènent notre société!


Il est vrai, également, que le PQ a une large part de responsabilité dans les problèmes que rencontre le Québec de nos jours et qu’il faut s’y attaquer au plus vite. Mais, est-ce une raison pour ne plus croire en la possibilité de l’indépendance du Québec? Bien sûr que non!

Pour ce qui est de vos propos, monsieur Bouchard, relativement à l’identité et au débat sur les accommodements déraisonnables religieux, notamment sur le port de la burqa, je juge que ceux-ci manquent totalement de lucidité et de bonne foi. Quelle ironie, vous qui vous faites appeler «Monsieur Lucidité» en personne!


Parler au nom de René Lévesque et insinuer que vouloir protéger les valeurs québécoises comme l’égalité entre les hommes et les femmes, la primauté du français et la laïcité des institutions publiques est illégitime, invoquant même que René Lévesque ne se posait pas ces questions-là et faisant fi de la réalité politico-sociale actuelle, c’est une innommable méprise et un exemple flagrant qui prouve que vous êtes totalement dépassé par le contexte politico-social actuel! Vous vous voilez, tout simplement, la face pour ne pas voir le problème qui est droit devant vous, mon pauvre homme!

De toute évidence, monsieur Bouchard, pour vous et pour votre frère, vouloir affirmer une identité commune, de même que les bases d’un consensus social, c’est, forcément, un geste d’intolérance envers l’Autre! Or, rien n’est plus faux! En fait, critiquer les intégristes religieux, par exemple, les islamistes, est un geste qui est salutaire, dans une démocratie occidentale comme la nôtre!


Il existe un nouveau délit d’opinion, nous dit l'essayiste et le romancier français Pascal Bruckner : la critique de l’Islam! On l’a bien vu, en France, avec le cas de Robert Redeker, professeur de philosophie qui, pour avoir écrit que l’Islam est violent, a été condamné à mort par des extrémistes et qui a été abandonné par le milieu de l’Éducation nationale! Il a été lâché par sa hiérarchie et tous les intellectuels y sont allés de leur petit couplet contre lui, en disant qu’il était raciste. Aujourd’hui, toute critique est immédiatement vue comme étant du racisme! Ce fameux concept d’islamophobie est pervers, puisqu’il confond la critique d’un groupe humain avec la critique d’une croyance. Donc, on ne pourrait plus critiquer le socialisme, le libéralisme, le marxisme, le christianisme, etc., au motif qu’on serait raciste. C’est complètement aberrant! L’Islam n’est pas une race, c’est un système de croyances qui est historique et qui peut être attaqué, démoli, déconstruit, comme on veut! Le concept d’islamophobie a été forgé par les mollahs, en 1979, pour répondre aux attaques des féministes américaines, et ça a très, très bien marché! Ça consiste à interdire la parole, à saper le langage de l’intérieur pour empêcher les gens de vous critiquer!


On est ici chez-nous, monsieur Bouchard, et, si les immigrants ne veulent pas vivre selon nos lois, nos moeurs et nos coutumes et qu’ils refusent d’apprendre notre langue, ils devraient aller vivre ailleurs. Partout ailleurs en Occident, on commence déjà à se mettre debout devant les intégristes! Nicolas Sarkozy ne veut pas de burqa en France et veut la bannir du territoire français, de même que l’Italie et l’Égypte. Même des musulmans dénoncent ce linceul qui est le plus puissant symbole du viol des droits des femmes, droits que vous, monsieur Bouchard, dites, pourtant, encourager et défendre, alors que vous approuvez le port de ce symbole d’avilissement de la femme! Quel paradoxe! Vous n’avez pas le jugement nécessairement éclairé pour parler du port de la burqa ou des accommodements déraisonnables religieux qui sont conssentis aux intégristes, monsieur Bouchard, car votre fermeture d’esprit affecte votre jugement et ça fait en sorte que l’évidence apparaît d’elle-même : avec tout le respect que je vous dois, vous n’êtes pas l’homme de la situation pour régler ces problèmes-là et c’est pour ça que vous souhaitez qu’on les balaie sous le tapis, car, la lutte salutaire contre les intégristes religieux pour préserver l’avenir de l’Occident, ce n’est pas votre force!

Pour votre
gouverne, monsieur Bouchard, le voile islamique, ce n’est pas un p’tit torchon inoffensif, là! C’est le symbole de l’inégalité hommes-femmes dans la religion musulmane et le dire haut et fort ne constitue en rien du racisme ou un manque d’ouverture d’esprit, c’est, tout simplement, un constat et l’exemple le plus frappant de la plus grande dérive du multiculturalisme d’État KKKanadian!!!!




Pour les fondamentalistes islamiques, l’égalité entre les hommes et les femmes est une invention du diable. Ils refusent que leurs femmes se fassent soigner par des hommes médecins. Ils refusent que leurs femmes se baignent dans une piscine en présence des hommes. Ils refusent que leurs femmes assistent à des cours prénataux avec des hommes. On se fait envahir par un sexisme aberrant doublé d’un apartheid créé, de toutes pièces, par les intégristes musulmans et nous, on leur dit «Bonjour!», tout en rampant devant eux et en acceptant cette abomination!

C’est, exactement, ce que vous faites, monsieur Bouchard, en appuyant le port du voile islamique, tout en méprisant, par derrière, le combat des femmes! Monsieur Bouchard, en appuyant ce sexisme aberrant et cet apartheid misogyne qu’est le port du voile islamique, je vous étiquette comme étant un ennemi de la cause des femmes et je vous accuse, comme Djemila Benhabib l’a fait envers la Fédération des femmes du Québec, de trahir le combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes, dont l’Occident est le fer de lance, depuis des décennies. C’est incroyable et ça se dit lucide, en plus! La seule analyse lucide qui peut ressortir de vos propos sur la façon dont le Parti québécois a le courage exceptionnel de prendre le taureau par les cornes pour faire respecter nos valeurs fondamentales en tant que Québécois, en voulant proposer l’interdiction de la burqa et l’adoption d’une Charte de la laïcité, car le port du voile islamique, qui est déjà interdit dans plusieurs démocraties du monde, est, également, une atteinte très claire à la laïcité de l’État, c’est la frustration que vous avez à l’égard d’un parti qui ne vous a jamais écouté et sur lequel vous n’avez jamais eu le contrôle et la frustration d’un type dont le manifeste politique ne passe pas, les Québécois étant encore trop bien dans leurs vieilles pantoufles socialistes!



Je comprends votre frustration, car je la partage, moi-aussi. N’allez, surtout, pas penser que je m’en réjouie, car je trouve cette passivité, cette indifférence et cette résignation dont fait preuve le peuple québécois devant le déclin tranquille du Québec, comme l’a si bien dit François Legault, avant son départ, tout à fait, lamentable! Mais, est-ce que la frustration qui vous habite est une excuse pour, ainsi, cracher sur la défense et le respect des valeurs fondamentales des Québécois et sur le combat des femmes, tout en encensant, sans la moindre nuance, le deuxième Rapport Durham que votre frère a co-écrit avec Charles Taylor, hein? Bien sûr que non! Après avoir échoué à nous vendre votre vision d’un Québec souverainiste et lucide, est-ce que vous ne seriez pas venu à détester ce peuple et ce parti qui, malheureusement, refusent toujours de vous suivre, à un point tel que vous voudriez voir votre peuple être asservi par les intégristes religieux de tous acabits, hein?




Monsieur Bouchard, encore une fois, je vous défie de répondre à mes questions : combien de recommandations du Rapport Bouchard-Taylor touchent aux responsabilités des nouveaux arrivants envers la société d’accueil? Peu ou rien! Combien de recommandations du Rapport Bouchard-Taylor touchent aux responsabilités de la société d’accueil envers les nouveaux arrivants? Toutes! Et vous encensez une telle ignominie? L’intégration est le fardeau de l’immigrant qui doit s’adapter à la langue, aux lois, aux valeurs et aux moeurs de la société d’accueil et pas l’inverse!



Vous qui dites être toujours souverainiste, vous savez très bien, monsieur Bouchard, qu’un Québec souverain avec le plein et total contrôle de ses leviers, de son développement et de sa destinée dans tous les secteurs pourra protéger, beaucoup plus efficacement, le fait français en Amérique qu’il ne le fait présentement, en disant haut et fort aux immigrants qui viennent s’établir chez-nous que c’est en français que ça se passe, et ce, sans la moindre rectitude politique!

À travers la lutte contre les derniers signes du christianisme, nous dit le sociologue Mathieu Bock-Côté, ce qu’on conteste, c’est l’identité québécoise et son enracinement dans la civilisation occidentale! Le multiculturalisme soutient, ainsi, que le Québec n’est pas une histoire, mais une page blanche, et que toutes les traditions culturelles devraient disposer du même traitement dans l’espace public. Mais, nous le savons, au Québec, comme ailleurs dans le monde, cette entreprise de javellisation identitaire est très mal perçue et elle génère un malaise profond qui a souvent l’allure d’un sentiment de dépossession! Mais, justement, ce malaise, on ne peut plus le nommer, en bonne partie, parce que le multiculturalisme s’accompagne de la rectitude politique! Contrairement à ce qu’on croit, la rectitude politique va beaucoup plus loin que la langue de bois! Il s’agit, plutôt, du système de censure idéologique propre au multiculturalisme qui criminalise sa contestation en l’assimilant à une pathologie identitaire!







Que pouvait bien penser René Lévesque de l’égalité entre les hommes et les femmes? Vous devez bien avoir la réponse, vous qui vous vous amusez à parler au nom des morts! Beaucoup d’immigrants se sentaient redevables envers René Lévesque! Ce fut le cas de la mère d’une de mes amies qui était une immigrante. Les immigrants se sentaient compris et acceptés par cet homme. Plusieurs immigrants ont compris les aspirations de cet homme. Ils ont adopté le Québec pour y vivre, de même que sa langue, ses lois, ses moeurs et ses valeurs qu’ils ont fait siens et qu’ils ont juré de défendre, et ce, jusqu’au bout. Ces mêmes immigrants ne veulent pas que le Québec perde ses valeurs, car elles font partie du pays qu’ils ont adopté, et c’est pour ça qu’ils ont rejoint notre mouvement politique qui a comme objectif la libération nationale du Québec, ce futur grand pays qu’ils aiment tant. Ils ont décidé d’être Québécois et ils ont décidé de se battre pour le Québec! Personne ne les a forcé à faire quoi que ce soit!

Ça prouve la grande ouverture d’esprit du mouvement souverainiste québécois! En fait, le simple fait de regarder ce qui se passe ailleurs dans le monde avec le voile islamique et de vouloir savoir ce qu’en pensent des gens de l’extérieur du Québec, notamment en Europe, là où le gros de la bataille se joue, comme je l’ai fait plus haut, en vous citant Pascal Bruckner et Taslima Nasreen, de même que Djemila Benhabib, une Québécoise d’origine algérienne, est déjà une preuve d’ouverture sur le monde. Vous qui vous vous fermer à leurs arguments, pour rester enfermé dans votre logique multiculturaliste bien-pensante que vous tenez de votre frère, démontre que, de nous deux, le plus fermé d’esprit et le plus fermé sur le monde, ce n’est pas moi, mais, bel et bien, vous et ça démontre, également, que madame Marois est dans le vrai, quand elle condamne les accommodements déraisonnables religieux et quand elle souhaite trouver des solutions pour régler le problème identitaire des Québécois(es), tout comme elle avait raison de qualifier, à l’époque, la logique de votre frère à celle de Elvis Gratton. Que vous vous soyiez sentie viser par cette déclaration de la cheffe péquiste démontre, hors de tout doute raisonnable, le manque de connaissance, de même que l’inculture, du contexte politico-social qui a court, actuellement, au Québec et qui vous atteint, vous et votre frère!



On est un peuple de pleutres, de pissous, de peureux, de pas de colonne, de pas de couilles, etc. On se met à plat ventre devant les religions et on se dit laïques. Mais, avouez que c’est, quand même, débile tout ce qu’on est prêt à accepter, dès qu’il est question de religion! Imaginez ce qui arriverait, si un gars hyper-jaloux disait : «Moi, je ne veux pas que ma femme montre son visage à un autre homme que moi!»! On lui dirait, et avec raison : «Écoute, mon ti-gars, va te faire soigner, t’es malade dans la tête!»!

Mais, dès que le gars se met à dire : «J’agis comme ça pour des raisons religieuses.», tout de suite, on se tasse et on ne dit plus rien! Ta religion dit que tu peux traiter ta femme comme un animal? Pas de trouble, vas-y! Pourtant, il s’agit de la même oppression, là! Mais, l’une est acceptable et l’autre ne l’est pas! Voyez-vous la différence? Elle est là, tout juste devant votre nez! Tout un complexe d’infériorité! Les joies du multiculturalisme! Merci PET!

Peur de nous affirmer en tant que nation! Peur de faire vivre notre langue et notre culture! Peur de notre identité nationale pour ne pas déplaire aux immigrants! Peur des immigrants et de leur mettre le point sur le «i» et la barre sur le «t», par crainte de passer pour des racistes! Peur de faire connaître nos droits! Peur de se gouverner nous-mêmes, sans multiculturalisme et sans conquérants anglais pour freiner notre développement! Peur de sortir la religion de nos vies et de la sphère publique! Peur de prendre notre place dans ce monde en pleine mondialisation! Complexés par les Américains! Cachés derrière les syndicats et le gouverne-maman, après des années à avoir été cachés derrière l’Église!



Voilà ce que nous sommes, nous, les Québécois! Belle nation de conquis et de cerveaux lavés!



Monsieur Bouchard, que penserait René Lévesque des tentatives de créer des poches de sociétés à l’intérieur même de la société d’accueil, le tout avec des valeurs qui sont fondamentalement différentes de la sienne, hein? Je suis sûr qu’il s’insurgerait, et avec raison, face à cette dérive du multiculturalisme, car, contrairement à ce que vous semblez le croire, le fondateur du PQ était très fier de voir que le Québec était multiethnique, mais il s’insurgeait fortement contre le multiculturalisme. Contrairement à vous, il savait parfaitement bien que le véritable but du multiculturalisme d’État KKKanadian créé, de toutes pièces, par Pierre Elliott Trudeau, consistait à nous anéantir et à nous diluer, nous et notre culture, dans une mer anglophone, en faisant de nous une simple entité ethnique comme les autres, dans la grande mosaïque multiculturaliste canadienne, véritable marque de noblesse du trudeauisme, dont il est prouvé, aujourd’hui, grâce à l’étude de la chercheure Joëlle Quérin, que le cours d’Éthique et culture religieuse sert de propagande à cette idéologie débridée et obscurantiste pour brainwasher nos jeunes à coups de rêveries et de clichés trudeauistes totalement indigestes!



Je ne vous traiterai pas de traître à la cause souverainiste ou de belle-mère du PQ ou d’ennemi de l’Occident, monsieur Bouchard. D’autres l’ont fait avant moi et d’autres le feront, sûrement, après moi! Par contre, vous m’apparaissez, clairement, comme étant un lâcheur et un défaitiste qui chiale sur tout ce qui bouge, parce qu’il n’a pas eu son bonbon. Parce que vous n’êtes pas à l’aise avec les positions actuelles du PQ, vous jetez le bébé avec l’eau du bain, en condamnant votre peuple à l’assimilation la plus totale! C’est comme si un indépendantiste tibétain qui serait contre le dalaï-lama venait à dire : «Oh, ben, moi, je suis contre le dalaï-lama, donc, la libération nationale du Tibet, je l’ai, maintenant, dans le cul!»! Remplacez le mot «dalaï lama» par le mot «PQ» et le mot «Tibet» par le mot «Québec» et vous avez toute votre logique étalée devant vos yeux, monsieur Bouchard! Désolé de vous le dire de cette façon, mais, de par vos propos, tout à fait, injustifiables, j’ai perdu beaucoup de respect envers vous!

Il ne s’agit pas, ici, comme vous semblez le croire, de généraliser la situation, mais bien d’affirmer et de reconnaître que le problème identitaire des Québécois existe et que l’on doit, collectivement, y faire face! Que pensait René Lévesque de la primauté du français au Québec? Je crois bien qu’il était totalement d’accord avec ça. Une bonne fois pour toute, se définir comme peuple, ce n’est pas du racisme et, encore moins, de l’intolérance! Ça fait partie du stade d’évolution qui arrive, à un certain moment, chez n’importe quel peuple le moindrement adulte et ce stade est, tout à fait, sain! Il n’y a rien de honteux ou de chimérique à vouloir prendre notre place dans ce monde et nous n’avons de permission à demander à personne pour se faire! Est-ce que c’est bien clair, ça?

En terminant, monsieur Bouchard, je vous invite à bien vouloir reconsidérer vos positions actuelles, car, actuellement, vous entendre sur le débat identitaire, les accommodements déraisonnables religieux et le Parti québécois est une ode à la bêtise humaine, ode qui est digne d’un monarcho-fédéraste trudeauiste enragé et frustré!



NOUS VAINCRONS!!!!!

VIVE LE QUÉBEC LIBRE, FRANCOPHONE, LAÏC ET OUVERT SUR LE MONDE!!!!

Sur ce, monsieur Bouchard, veuillez agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs!




Jean-Luc Proulx


Québec




Souverainiste pur et dur, ouvert sur le monde, laïc, francophone et fier de l’être, anti-intégrisme religieux, pro-américain, pro-Occident et libertarien

7 commentaires:

  1. Salut mon Jean-Luc !

    J’ai besoin de ton opinion et celle de tes lecteurs. J’ai réalisé un sondage sur mon blogue pour déterminer le meilleur film québécois de l’année 2009. C’est une liste complète (je crois) et tu peux voter pour plus qu’un film.

    http://www.abeille344.blogspot.com



    Jusqu’à maintenant, la réception est bonne. Mais j’aimerais bien avoir ton avis.

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  2. Salut Daniel!

    Comment ça va de ton côté?

    Je suis allé voter à ton sondage. «1981», «Dédé à travers les brumes», «Polytechnique» et «Pour toujours les Canadiens» ont été, selon moi, les meilleurs films de 2009. Ça se peut que je te fasse de la pub dans mon billet de demain pour augmenter ton échantillon (et ton lectorat, qui sait?), mon cher! ;-)

    Mais, dans un autre ordre d'idées, tu penses quoi de mon billet?

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  3. Je vais te revenir avec ça. Cela a fait beaucoup jaser.

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  4. Vous me semblez plus lucide que monsieur Lucien Bouchard, monsieur Proulx...

    Dire que j'ai déjà voté pour lui, je me suis bien fait avoir, il était contre nous depuis le début, il aurait été dépêché pour traficoter et empêcher Parizeau de réaliser notre indépendance.

    Le Bloc aurait été créé pour bloquer notre pouvoir au fédéral en assurant que les Québécois n'aient jamais un PM majoritaire au fédéral. Le Bloc nous lie les mains d'élections en élections.

    Les deux frères Bouchard sont pour moi des traîtes à la nation !

    Ils sont des ch... d'avoir vendu l'âme de nos enfants aux lôbies religieux !!!

    Voilà je crois, la solution.

    http://www.voir.ca/blogs/jeannedulys/archive/2010/01/06/option-num-233-ro-1-de-la-plate-forme-du-parti-jeanne-du-lys.aspx

    Et

    http://www.voir.ca/blogs/jeannedulys/archive/2010/01/23/l-olympe-fran-199-ois.aspx

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  5. Ce que je pense de la sortie de Lucien Bouchard, je le dis ici :

    http://abeille344.blogspot.com/2010/02/du-porteur-deau-au-porteur-de-diplomes.html

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  6. Pouvez-vous laissez faire les tites chicanes avec Bouchard, les supposé crises identitaires, les religions etc,

    IL Y A DES VRAIS PROBLÈMES QUI EXISTENT, l'accent devrait être mis la dessus.

    Vous voulez vraiment faire un pays avec ca ??
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    Le Québec serait la cinquième nation la plus endettée dans le monde industrialisé, selon une analyse du ministère des Finances du Québec.

    Le quotidien La Presse a mis la main sur le document de 44 pages du ministère.

    Ainsi, le ministère des Finances estime que la dette publique des Québécois correspond à 94 % du Produit intérieur brut du Québec.

    Le Québec est devancé de quelques points de pourcentage par deux pays en difficulté, la Grèce, à 102 %, et l’Islande, à 96 %.

    Derrière la France et les États-Unis

    Il est plus endetté que la France, à 75 %, le Portugal, à 75 %, les États-Unis, à 70 %, la Suède, à 47 %, ou le Canada pris dans son ensemble, à 69 %

    L’endettement public total des Québécois serait de 285,6 milliards.
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