dimanche 1 mars 2009

Mario Dumont : retour sur un parcours politique marqué de hauts et de bas

Le 6 mars prochain, Mario Dumont quittera la chefferie de l’Action démocratique du Québec, de même que son poste de député de Rivière-du-Loup. Ce n’était plus un secret pour personne. Après la raclée que lui et son parti ont mangé aux élections du 8 décembre dernier, tout le monde savait que ses jours en politique étaient comptés, lui qui avait annoncé son départ le soir même de sa cuisante défaite. Je retiendrai toujours de lui quelqu’un qui symbolisait la fierté et l’espoir des générations X et Y. Je me souviendrai toujours qu’aux élections de 2007, plusieurs de mes amis au CÉGEP me disaient ouvertement qu’ils allaient donner le premier vote de leur vie à Mario, parce qu’il parlait vrai, qu’il avait des convictions, que son programme électoral était axé sur les jeunes familles de la classe moyenne et les régions et que lui et son équipe ne faisaient pas politiciens. À l’époque, j’étais déjà sous le charme de l’ADQ depuis quelques temps.

Mario Dumont est un homme qui a consacré 21 ans de sa vie à la politique. Il n’avait même pas 18 ans lorsqu’il a commencé à s’impliquer au Parti libéral du Québec de Robert Bourassa. Il n’avait même pas encore son Baccalauréat en économie quand il est devenu le président de la Commission-Jeunesse du PLQ, poste qu’il occupa de 1991 à 1992. Son opposition à l’Accord de Charlottetown de 1992 à titre de coprésident du Réseau des libéraux pour le NON à Charlottetown, lors du référendum de la même année, référendum gagné par le camp du NON, l’a fait quitter le PLQ qui avait déjà délaisser son côté nationaliste, Bourassa étant déjà à ses derniers miles. Dumont quitta le PLQ avec plusieurs libéraux nationalistes, dont Jean Allaire, l’auteur du Rapport Allaire, rapport basé sur le rapatriement de 22 pouvoirs d’Ottawa à Québec. Mario Dumont sera ensuite le président fondateur du Forum Option-Jeunesse en 1993, puis membre du Groupe Réflexion-Québec de 1993, l’embryon du parti politique qui allait devenir l’Action démocratique du Québec à partir du 6 janvier 1994. Jean Allaire prit les rênes du parti, mais quitta quelques mois plus tard à cause de problèmes de santé. Il fut remplacé par Mario Dumont qui avait à peine 24 ans à l’époque. Grâce à son charisme, à son sens de la clip et à ses nombreuses présences sur les plateaux de télévision, sa popularité personnelle a toujours été supérieure à celle de son parti. Aux élections de la même année, Dumont, qui sera le seul élu adéquiste de 1994 à 2002, fut élu pour la première fois député de Rivière-du-Loup et son parti reçu 6% des votes.

Dès le début, l'ADQ prône un nationalisme à la Robert Bourassa et se fait l’apôtre du libéralisme économique dans le sens classique du terme. Dumont critique le gouvernement du Parti québécois, le jugeant déconnecté des réalités quotidiennes des gens ordinaires et prône l'équilibre budgétaire, l’autonomie des écoles, les libertés individuelles, l'abrogation des redevances obligatoires envers les syndicats, la réduction de la taille de l’État québécois, la réduction des impôts et des taxes, la lutte contre le corporatisme, la sous-traitance de certains services publics, ainsi qu'une plus grande place au privé dans le système de santé, afin de diminuer les coûts sans cesse grandissants de notre système de santé socialiste mur à mur. Le parti favorise également une réforme électorale qui ferait élire directement le premier ministre par un vote populaire et 50 des 125 députés par un système de représentation proportionnelle. Ne venez pas me dire que ça, ce sont des politiques d’extrême-droite! Lors du référendum de 1995 sur la souveraineté du Québec, le souverainiste Mario Dumont fait campagne pour le OUI. Après la défaite du OUI achetée par le camp du NON et le KKKanada, il propose un moratoire de 10 ans sur la question nationale, ce qui ne l’empêcha pas d’aller faire la carpette colonisée à Toronto en 2000 en disant que le Québec prendrait sa place et ne demanderait plus rien à personne. Aux élections de 1998, où il obtient 12% des votes, il fait campagne contre les clauses-orphelins, un fouillis syndicaleux de premier ordre. Ces élections marquent aussi sa première participation au débat des chefs. N’est-ce pas, mon cher candidat adéquiste dans Jean-Talon à ces élections, hein?

En 2002, une vague d’insatisfaction balaie le Québec à l’endroit du gouvernement péquiste de Bernard Landry et de l’Opposition officielle libérale de John-James Charogne. L’ADQ en profite lors d’une série d’élections partielles se déroulant la même année. Furent élus 4 nouveaux députés adéquistes qui allèrent prêter main forte à Mario Dumont à l’Assemblée nationale, soit François Corriveau, Marie Grégoire, feu Sylvie Lespérance et François Gaudreau! Suite à ces victoires, la popularité de l'ADQ monte en flèche, devançant ainsi les deux partis traditionnels dans les sondages pour la première fois de son existence. Cette visibilité attire à l’ADQ un plus grand soutien populaire, davantage de ressources financières, ainsi qu'un certain nombre de candidats-vedettes pour les élections de 2003 dont le programme adéquiste contenait entre autres l’instauration de la flat tax et des bons d’éducation, deux mesures libertariennes qui auraient emmené une saine compétitivité au Québec. Ce programme fait monter l’ADQ à 40% des intentions de vote dans les sondages, le seuil de votes requis pour former un gouvernement majoritaire. Pour la première fois, les médias considèrent Mario Dumont comme étant un candidat sérieux au poste de premier ministre du Québec. Toutefois, ses adversaires politiques réagissent très vite en faisant une campagne de peur contre l'ADQ pour la première fois, réussissant ainsi à ternir sérieusement l'image du parti. Si certaines attaques étaient injustes comme le fait que David Payne, le député péquiste de Vachon, ait comparé l'ADQ au Front nazional français de Jean-Marie Lapine, une comparaison répétée en 2007 par le candidat libéral dans Mont-Royal, Pierre Arcand, d'autres révèlent l'existence de failles dans le programme adéquiste. Mario réagit alors en junior de la politique en édulcorant assez bien son programme pour faire plaisir à la Clique du Plateau qui avait de la peipeine de le voir trôner en haut de tous les sondages qu’il finit par perdre tous les appuis qu’il avait chez la droite, car Dumont avait réussi à enlever tout le mordant qu’avait son programme.

La popularité de l'ADQ pique alors du nez et tous les candidats-vedettes, à l'exception de Dumont, sont défaits lors des élections de 2003, de même que les 4 députés élus lors des élections partielles de 2002. L'ADQ reçoit 18% des votes et, en comptant Mario Dumont, fait élire 4 députés : Sylvie Roy, Marc Picard et Janvier Grondin, ce qui est une déception pour lui et pour le parti. Il s'attire suffisamment de votes d'anciens électeurs péquistes pour assurer la victoire au Parti libéral de John-James Charogne, mais pas assez pour obtenir le statut de parti reconnu à l'Assemblée nationale, ce qui lui aurait assuré une plus grande visibilité, ainsi que de plus grandes ressources.

Après l’échec de 2003, l’ADQ tire profit de la colère soulevée dans la région de Québec par la décision du CRTC de ne pas renouveler la licence de la station de radio CHOI-FM et du surplus de cynisme qu’engendra l’Opération Scorpion au sein de la population de Québec. L'animateur du matin, Jeff Fillion, encourage alors ses auditeurs à voter pour le candidat adéquiste Sylvain Légaré, lors d'une élection partielle dans le comté de Vanier. Légaré défend la liberté d'expression de la station et se fait élire le 20 septembre 2004, ce qui porte le caucus adéquiste à 5 députés pour la législature 2003-2007. Sylvain Légaré fut d’ailleurs surnommé par plusieurs auditeurs de CHOI-FM comme étant le député de Jeff Fillion. L’arrivée dans le parti de l’ex-ministre libéral Yvon Picotte, la publication par Lucien Bouchard, Joseph Facal et autres du Manifeste Pour un Québec lucide en 2005, le coming-out autonomiste de Dumont la même année pour ratisser une clientèle la plus large possible, le fameux sondage de 2006 voulant qu’un parti dirigé par Dumont et Bouchard balaierait le Québec, de même que l’élection de 10 députés du Parti conservateur du Canada au Québec, lors des élections fédérales de 2006, contribuent également à donner de la force à l’ADQ.

En 2006, Mario Dumont a prit position pour la nation québécoise francophone dans le scandale des accommodements raisonnables religieux. Il fut d’ailleurs le seul politicien québécois à le faire, ce qui lui a valu une certaine écoute chez la clientèle nationaliste déçue de la performance du nouveau chef du PQ, André Boisclair, et en colère contre les mensonges éhontés du gouvernement Charogne dont le mandat fut un échec sur toute la ligne. Le 18 décembre de la même année, Dumont dévoile le programme adéquiste pour les élections de 2007. Au menu : autonomie du Québec, citoyenneté québécoise, Constitution québécoise, investissement dans les programmes d’intégration des immigrants, système judiciaire moins laxiste, réforme du système de BS, réduction de la taille de l’État, équilibre budgétaire, allocations familiales aux parents dont les enfants ne fréquentent pas le réseau des Centres pénitentiaires et socialistes pour enfants (CPSE), faire une plus grande place au privé en santé, abolition des connes-missions scolaires et autonomie des écoles comme la Finlande a eu le courage de le faire, dégel progressif des frais de scolarité, retour aux bulletins chiffrés, Commission d’enquête sur les conditions de vie des aînés, retour aux grands projets énergétiques pour développer l’économie, programme nataliste et statu quo sur l’imposition. Plusieurs électeurs qui voulaient voter ADQ en 2003 mais qui ne l’ont pas fait à cause des volte-face du chef ont alors cru que Dumont avait compris le message qui lui avait été envoyé 4 ans plus tôt. Moi, jeune cégépien de 18 ans, je trouvais que le programme adéquiste de 2007 était le meilleur programme des 5 partis. J’ai donc voté ADQ et je n’ai pas été le seul, car le parti a obtenu 31% des votes aux élections de 2007 et fit élire 41 députés, dont Gilles Taillon, Éric Caire et Sébastien Proulx, ce qui lui a permit de former l’Opposition officielle du Québec pour la première fois de son Histoire. Le PQ glissa à la troisième place et John-James Charogne fût réduit à un gouvernement minoritaire. Ce fut la victoire des régions, des jeunes familles de la classe moyenne, de la majorité silencieuse et des générations X et Y qui avaient enfin trouvé leur voix sur l’échiquier politique québécois.

De plus, en 2007, j’avais personnellement contribué à backer l’ADQ sur la blogosphère, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, j’étais en colère à la fois contre le PGCSDLCUL de Charogne pour tous ses mensonges, ses promesses non-tenues, son aplatventrisme devant Ottawa, sa corruption et les scandales qui l’ont entaché et contre le PQ de Boisclair pour son immobilisme dans le dossier des accommodements raisonnables religieux, la faiblesse de son leadership, ses gaffes impardonnables, le vide de ses discours et la mouyialisation du nationalisme québécois qui est en marche depuis des années et qu’il était en train d’accélérer, et ce, au détriment des régions. Deuxièmement, je voyais Mario Dumont et l’ADQ comme étant une troisième voie crédible face aux deux vieux partis corrompus et usés par le pouvoir avec un discours nouveau sur le plan économique : libre entreprise, libre concurrence, participation intelligente du privé dans notre société, notamment en santé, le retour des grands projets, le modèle finlandais en éducation, la réduction de la taille de l’État, etc., et pour l’établissement d’un vrai système judiciaire, d’un vrai ménage dans le système d’immigration et d’une véritable aide aux enfants avec le Protecteur de l’enfance, une équipe jeune et dynamique et un nationalisme identitaire axé sur les régions et leurs besoins et sur les jeunes familles de la classe moyenne et leurs besoins. Troisièmement, je croyais naïvement qu'une fois avoir prit conscience que son autonomisme de pacotille est de la marde en barre, Mario Dumont reviendrait dans le camp souverainiste et serait celui qui ferait finalement le pays du Québec et saurait le diriger comme du monde, c'est-à-dire d'une façon lucide en respectant ses idées économiques libérales classiques qui ont bâtit son parti en gardant en tête de gouverner pour les jeunes familles de la classe moyenne qui constituaient l'une de ses clientèles électorales, car je croyais que ses convictions et ses principes étaient coulé dans le béton. Je le voyais comme le René Lévesque du XXIe siècle et, le soir des élections de 2007, on avait des bonnes raisons de le croire.

Mais, comme plusieurs électeurs adéquistes, j’ai été amèrement déçu par la performance du parti à l’Opposition officielle. Plus d’un an après les élections, j’ai toujours eu du respect pour les député(e)s de l’ADQ qui ont dû, dans l’adversité, faire le difficile apprentissage de la politique et du parlementarisme. Certains d’entre eux auraient clairement pu apporter des éléments positifs au Québec, advenant un hypothétique gouvernement adéquiste, car il y en avait qui étaient aptes à devenir ministres et qui connaissaient beaucoup mieux leurs dossiers que plusieurs députés libéraux et péquistes qui sont là depuis des années. Malheureusement, les gaffes majeures commises par Mario Dumont, notamment son absence lors de la crise sur le budget de 2007 et sa motion de censure complètement ridicule et improvisée sur les connes-missions scolaires ont coulé l’ADQ et lui ont retiré tout le capital politique qu’elle avait recueilli depuis l’élection, sans compter que les gaffes de ses nouveaux députés, comme le communiqué de presse bourré de fautes émis par Robert Deschamps, député de Saint-Maurice, le fait que Simon-Pierre Diamond, député de Marguerite-D’Youville, contrôlait les questions lors du Congrès de l’ADQ, montrant ainsi ses affinités avec Denis Coderre, et le fait que Sébastien Proulx, député de Trois-Rivières et leader parlementaire de l’Opposition officielle, aille affirmer que le Rapport Allaire, la bible de Mario Dumont, lors de la création de l’ADQ, n’était qu’un bout de papier sans importance, alors qu’il a déjà été lui-même directeur général de ce parti, étaient troublantes et il y avait des questions légitimes qui méritaient d’être posées sur la capacité de l’ADQ à gouverner, voire même sur son intégrité comme gouvernement d’alternative. Dumont a tenté maladroitement de réparer ses erreurs de jugement et celles de ses députés en voulant plaire à tout le monde comme en 2003, ce qui lui a fait tenir un discours complètement opposé à tout ce qu’il a jadis défendu, notamment en demandant au gouvernement une politique d’achat local qui entre en totale contradiction avec le concept de libre concurrence. Il y a aussi eu ses propositions de Bureau de la concurrence, une idée complètement étatiste et anti-libéral que même Culbecistan suicidaire et fémi-fasciste n’a pas dans son programme, la nationalisation de l’eau et du vent, l’intervention étatique dans les compagnies de taxis, faire de la Caisse de dépôt et de placement un outil de développement économique du gouverne-maman, dénoncer le libre-échange, alors que le protectionnisme et le patriotisme économique tuent l’économie d’un pays et d’autres mesures gau-gauchistes dignes du PQ. Pour la citoyenneté et la Constitution, il a cessé d’en parler en 2008 et a agit en amateur en expliquant ses pancartes sur l’immigration dans le cadre des élections partielles à Mouyial en mai 2008. Je comprenais où il voulait en venir, soit que l’immigration massive et anglicisée de la charogne mettait en péril la survie du français à Mouyial, mais il s’est fait inutilement du tort en recyclant des pancartes électorales populistes pour ne pas dire xénophobes qui étaient dignes de Lapine.

Avec toute cette merde gau-gauchiste et populiste qu’il nous a balancé de 2007 à 2008, les détracteurs de l’ADQ ont eu raison de qualifier Dumont de girouette qui suit le vent. Prenons seulement la proposition d’achat local! Je suis pour l’achat local, mais on ne peut pas forcer les gens à acheter des produits de chez-nous, car une politique, c’est forcer les gens à y adhérer, ce qui est complètement anti-individus, en plus de fausser la concurrence, car je crois aux lois du marché et je crois que les consommateurs sont toujours perdants lorsque le gouvernement s’insère partout. En plus, c’est du corporatisme déguisé sous de bonnes intentions, alors que l’ADQ a toujours combattu le corporatisme. Comment Mario Dumont, l’homme des régions, l’homme des jeunes familles de la classe moyenne, l’homme de la majorité silencieuse, l’homme des générations X et Y, a-t-il pu vendre son âme à ce point-là pour sauver son parti? En agissant ainsi, il s’est coupé de son électorat de la première heure. Il a trahit ses électeurs et tous ceux et toutes celles qui croyaient en lui, et ce, avant même d’avoir réellement touché au pouvoir. Si il est vrai que le pouvoir corrompt, nous pouvons maintenant dire que l’Opposition officielle à 7 sièges du pouvoir corrompt également. Qu’étaient donc devenues les belles valeurs que Dumont disait défendre en campagne électorale, hein? Elles avaient complètement disparu dans le néant et il n’en restait plus que des cendres. Mais, il y avait pire encore. Que Mario Dumont, alors qu’il n’était même pas au pouvoir, ait décidé de se payer en-dessous de la table un salaire de 50 000$ de l’ADQ comme chef de parti, alors qu’il reprochait avec raison à John-James Charogne son salaire caché de 75 000$ depuis 1998, dénotait une autre contradiction entre la parole et le geste, en plus d’un manque de respect profond pour tout ces gens ordinaires qui, comme moi, avaient mis tous leurs espoirs en lui et qui avaient généreusement donné de leur temps et de leur argent dûment gagné pour qu’il devienne le Chef de l’Opposition officielle et cela prouvait encore une fois le vieux dicton que les politiciens sont tous pareils et qu’ils ne sont là que pour s’en mettre plein les poches sur le dos du p’tit peuple, quitte à trahir lâchement et de dos tous ceux et toutes celles qui leur faisaient confiance. Il ne fallait donc plus s’étonner de voir l’ADQ dégringolé dans les sondages jour après jour et que 2 des 41 députés adéquistes aient traversé chez les libéraux de façon très opportuniste pour sauver leur siège respectif, surtout avec le genre de cheerleaders que le parti avait depuis 2007. N’est-ce pas, espèce de sinistre et grossier personnage adéquiste pro-censure qui blogue à nos frais à l’Assemblée nationale, hein? Lisez ça! Que dire aussi de l’espèce de gau-gauchiste étatiste pro-Hamas qui s’est perdu à la mairie de Huntingdon, hein?

J’ai perdu beaucoup de confiance et de respect envers Mario Dumont. On ne peut pas en avoir pour un tel traître à la population qui, en plus, met son patriotisme bien rangé dans le garde-robe pour pouvoir s’attirer un vote de plus chez on ne sait quelle clientèle électorale. Il a choké devant le fil d'arrivée d'une façon magistrale, comme Charogne l’a fait avec sa réingéniaiserie de 2003 qu'on attend toujours. C’est pour ça que j’ai claqué la porte de l’ADQ à l’été 2008, car l’opportunisme, la soif du pouvoir et la confusion idéologique de Mario ont prit le dessus sur la volonté de servir le Québec qui animait le jeune blanc-bec premier de classe idéaliste qu’il était en 1994. Sur ce, il ne méritait plus que je me batte pour lui.

Contrairement à certains suiveux, je n’ai plus jamais considéré Mario comme étant quelqu’un de très à droite et encore moins comme étant le messie. Aux élections de 2008, il me faisait penser à une girouette qui tirait dans toutes les directions pour sauver son parti et à un centriste keynésien qui voulait jeter ce qui ne marche pas, mais qui désirait garder l’État pour faire je ne sais quoi comme le PQ faisait jadis lorsqu’il formait le gouvernement et comme le PGCSDLCUL le fait aujourd’hui, mais par la porte d’en-arrière. Son coming-out keynésien avant les élections de 2008 aux Coulisses du pouvoir de Daniel Lessard m’a prouvé que l’ADQ n’était plus le bon véhicule pour les libertariens. En plus de promettre une politique d’achat local et de subventionner les banques, il promettait comme plan de sortie de crise (vive l’économie planifiée, crisse!) la même recette qui a mis les États-Unis dans le trou, soit une politique d’accès à la propriété à tous prix, ce qui est ni plus ni moins qu’une incitation à l’endettement. Le fait qu’il promettait la privatisation partielle d’Hydro-Québec, les allocations familiales, l’abolition de l’aberration que constitue le cours d’Éthique et culture religieuse, une promesse qui lui a valu l’appui des Bérêts blancs, tout en chantant les vertus de l’arbre de Noël avec une perruque blonde sur la tête dans une émission de bas étage en déclenchant une guéguerre stupide et inutile contre Guy A. Lecave et le fait qu’il avait entièrement raison sur la Caisse de dépôt et de placement n’y changeait rien. En tant que fondateur du regroupement anti-Charogne et anti-PGCSDLCUL aux élections de 2008, je m’étais dit que si je devais redonner mon vote à l’ADQ, c’était pour bloquer le candidat libéral dans mon comté. J’ai finalement voté PQ pour bloquer Charogne et pour la souveraineté, ce qui n’a pas donné grand-chose au bout du compte, étant donné que la charogne soi-disant libérale du Culbec a été aveuglément propulsée à la tête d’un gouvernement majoritaire et que le candidat libéral a été élu dans mon comté.

L’ADQ a obtenu 16% des votes et fit élire 7 députés aux élections de 2008 : Mario Dumont, Marc Picard, Sylvie Roy, Janvier Grondin, Éric Caire, Gérard Deltell et François Bonnardel. Méchante débarque pour un parti qui avait passé si près de se retrouver au pouvoir 18 mois plus tôt! Le PLQ et le PQ ont gardé sensiblement le même nombre de vote, mais l’ADQ en a perdu 700 000 entre 2007 et 2008. 700 000 électeurs qui n’ont pas été ailleurs, car le PQ et le PLQ leur donnaient la nausée, et qui sont restés chez-eux le 8 décembre 2008, car ils se sentaient trahis, et avec raison, par l’ADQ. Ce faisant, ils ont contribué à faire réélire John-James Charogne et majoritaire par-dessus le marché.

Après une carrière politique de 17 ans ponctuée de hauts et de bas, Mario Dumont a démissionné de son poste de chef de l’ADQ et de son poste de député de Rivière-du-Loup le soir même, démission qui deviendra effective le 6 mars prochain. Il deviendra alors conseiller stratégique pour TQS, en plus d’y animer une émission d’affaires publiques à partir de l’automne : Dumont 360. La députée de Lotbinière, Sylvie Roy, le remplacera comme chef du parti en attendant de lui trouver un successeur. Je regarderai la course à la chefferie de l’ADQ comme on regarde un film.

En tout cas, il faut bien rendre hommage aux années que Mario Dumont a consacré corps et âme au service public, tellement que le gouvernement a mal copié une bonne partie de son programme de 2007, comme les bulletins chiffrés et la Commission d’enquête sur les conditions de vie des aînés, de même que sa proposition sur les traitements d’infertilité, et ce, par pur opportunisme politique de la part de la charogne.

Voici Mario Dumont au Bye-Bye de 1994!

Je voudrais être Mario Dumont!

Bonne chance dans ta nouvelle carrière à TQS, mon Mario! Je te souhaite tous les plaisirs de la vie. Merci pour ses 15 belles années à t’être consacré au Québec et à son développement! Ça s’est gâté à la fin, mais tu mérites quand même notre admiration pour avoir tenu le fort pendant si longtemps et pour avoir contribué à changer, à ta façon, le débat politique au Québec. Pense à toi et à ta p’tite famille, c’est ce que tu as de plus important!

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