Cessez de blâmer le capitalisme pour les échecs du gouvernement!
En commentant sur la crise, le président français, Nicolas Sarkozy, a affirmé récemment que le “laisser-faire” économique était terminé, que le règne des marchés tout puissants qui savent tout mieux que tout le monde est terminé.
Au Québec, l’ex-premier ministre, Bernard Landry, nous parle dans ses conférences de plus de réglementations pour solutionner la crise. Plus à gauche, il y a Québec solidaire qui, par le biais de son unique député, Amir Khadir, met la faute sur «ces pouvoirs financiers de Wall Street, de Bay Street, de Québec inc.» qui auraient imposé leur loi économique, «leur appétit pour la spéculation, le profit maximum, une économie-casino». Au fédéral, Stephen Harper joue le jeu de la gauche, afin de garder le pouvoir.
En fait, ils partagent le point de vue de bien des gens, incluant, en partie, celui du président américain, Barack Obama, qui pense que la crise a été causée par “l’avidité effrénée” du marché qui aurait été déclenchée par des décennies de dérégulations de l’économie. La solution proposée, afin de résoudre la crise, consiste en une intervention massive de l’État. Que ce soit plus de fond de dépannage (bailout), plus de réglementations, des nationalisations ou d’autres combines du genre! La seule question que l’on entend depuis le premier jour c’est, comment le gouvernement va-t-il intervenir?, et non, le gouvernement devrait-il intervenir?
Aux États-Unis, le problème est plus large que la crise. Il y a des millions d’Américains sans assurance-maladie? C’est parce que l’on a laissé le système de santé aux mains de la libre-entreprise, nous dit-on! La solution : la prise de contrôle complète de la médecine par le gouvernement! Quelques entreprises auraient commis de la fraude? Cela doit être parce que l’on n’a pas assez réglementé le monde des affaires. La solution : ralentissons les corporations avec des lois du genre Sarbanes-Oxley!
Au Québec, suite aux pertes de la Caisse de dépôt et placement, on réclame plus d’intervention gouvernementale tout en mêlant politique et affaires.
«Québec solidaire a raison de dénoncer leur influence excessive : elles n’ont pas de leçons à donner au Québec.», nous dit Louis Préfontaine dans son billet intitulé “La dictature des agences de notation”. Par le Québec, il entend le gouvernement du Québec. Alors qu’en fait, c’est le gouvernement du Québec qui devrait se désengager de la CDPQ et laisser les lois du marché suivre leurs cours sans “contrôle démocratique”. Le contrôle démocratique est contraire à la liberté que doit avoir le monde des affaires. Le problème, c’est que démocratie ne veut pas dire liberté. La démocratie, c’est simplement le majoritarisme qui est, par nature, incompatible avec la vraie liberté offerte par le capitalisme pur.
Le capitalisme est un bouc émissaire pratique ces jours-ci. Pourtant, il n’a causé aucun des problèmes précités. En effet, vous pouvez appeler cet espèce de mélange indiscipliné de liberté et de contrôle gouvernemental que l’on connaît depuis des décennies comme vous voulez, mais ne l’appelez pas «capitalisme», parce que les gens d’affaire au Canada, aux États-Unis et dans le reste du monde occidental ne sont malheureusement pas, croyez-le ou non, dans un système capitaliste!
Prenez du recul et rappelez-vous le temps juste avant les années de Ronald Reagan aux États-Unis! La croissance explosive du gouvernement américain durant les années 1960-1970 a conduit le pays et le monde dans une récession. Il y avait un fardeau fiscal écrasant, un taux élevé d’inflation, un taux de chômage brutal et une stagnation économique qui ont mené les Américains vers une autre alternative. Cette alternative, c’est le président Reagan qui l’a offerte en dénonçant l’intervention de l’État qui a créé la récession et en promettant «un jour nouveau pour l’Amérique.»
Sous Reagan, les taxes ont été réduites, l’inflation s’est calmée, des réglementations ont été abandonnées et l’économie a subitement repris des forces. Alors que les marchés avaient la capacité de fonctionner a un degré supérieur que par le passé, la plus grande partie des réglementations et de l’État-Providence sont restés intacts et les dépenses gouvernementales ont continué à augmenter. Cela a été de mal en pis avec les administrations suivantes. Prenons le cas du président George W. Bush qui se disait le champion des marchés libres et qui a, malgré tout, présidé à un contrôle gouvernemental massif via la Loi Sarbanes-Oxley, ainsi qu’à un énorme programme d’assistance sociale pour les prescriptions de médicaments! Si c’est ça la liberté de marché, je me demande dans quel monde on vit?!?
Rien de tout cela n’est compatible avec le capitalisme! Le capitalisme est le seul système économique qui reconnaît pleinement les droits individuels, incluant celui de la propriété privée. La philosophe Ayn Rand a défini le capitalisme comme étant “l’abolition de toute forme d’intervention gouvernementale dans la production et le commerce, une séparation totale de l’économie et du gouvernement.” “Laisser-faire” veut dire “laisser-faire” : aucun droit d’assistance gouvernementale, aucune manipulation de la banque fédérale, aucune réglementation intimidante, aucun contrôle et aucune interférence gouvernementale dans l’économie. Le rôle du gouvernement dans une société capitaliste se limite à protéger les droits des individus en les protégeant de toute violation de ces droits tout en les protégeant aussi contre la force et la fraude.
Les États-Unis et le Canada ont été proches de ce système dans la dernière partie du XVIIIe siècle. Cela a résulté en une explosion des richesses et une augmentation du niveau de vie. Même aujourd’hui, alors que les restants de capitalisme sont estropiés par les contrôles gouvernementaux incessants, on constate que ce sont les pays les plus libres et ceux qui ont le plus d’éléments capitalistes qui ont le plus haut niveau de vie.
Pourquoi blâmerait-on le capitalisme, alors qu’il n’est pas vraiment mis en pratique? Observons la crise actuelle! Les causes de celle-ci sont complexes, mais sa force directrice, c’est l’interventionnisme de l’État et l’interventionnisme de l’État est contraire à l’essence même du capitalisme : la Réserve fédérale des États-Unis et la Banque du Canada gardent leurs taux d’intérêts sous le taux d’inflation, encourageant ainsi les gens à emprunter en donnant un élan à la bulle immobilière. Aux États-Unis, il y a le Community Reinvestment Act qui force les banques à prêter aux familles pauvres ou qui ont un mauvais crédit. La création de Fannie Mae et Freddie Mac avec des dettes garanties par le gouvernement a créé des taux hypothécaires artificiellement en créant l’illusion que ces prêts subprime étaient globalement sûrs et rentables.
Des agences licenciées par le gouvernement donnaient alors une cote de crédit AAA à ces prêts hypothécaires garantis par le gouvernement en créant ainsi un faux sentiment de sécurité. L’assurance-dépôt et les tenants de la doctrine du “c’est trop gros pour faire faillite” ont corrompu le système financier. Ceci explique pourquoi que c’est l’intervention gouvernementale qui a créé la Crise des subprimes de 2007. Qui peut alors affirmer sérieusement que les subprimes et les marchés financiers étaient aux limites d’un “capitalisme de cow-boy”, alors que le tout a été créé avec l’intervention même de l’État?
Cela est juste un exemple de pattern qui survit depuis que le capitalisme a pris son essor : le capitalisme est toujours blâmé pour les maux causés par l’intervention du gouvernement! Alors, on propose encore plus d’interventions gouvernementales comme remède. Que dire de la Grande Dépression? Malgré les preuves historiques démontrant que c’est la Réserve fédérale américaine et le gouvernement qui ont causé la Crise de 1929, tout en rendant l’économie incapable de se ressaisir, on a blâmé le laisser-faire. Conséquemment, le pouvoir du gouvernement n’a pas été réduit, mais élargi. Que dire aussi de la Crise de l’énergie des années 1970? Malgré les preuves irréfutables que cette crise fut causée par l’inflation monétaire aggravée par l’abandon du «gold standard» par l’administration de Richard Nixon et empirée par le contrôle des prix, ce sont les pétrolières «cupides» qui ont subi les reproches. La solution fut encore d’apporter plus de contrôle gouvernemental.
Il est temps de cesser de blâmer le capitalisme pour les péchés de l’interventionnisme gouvernemental et de donner à la politique du “laisser-faire” sa chance.
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