samedi 29 août 2009

La dictature de l'État, expliquée par Friedrich Hayek







Après avoir pris, ainsi, tour à tour, dans ses puissantes mains, chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose, sans cesse, à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète et il réduit, enfin, chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger.

- Alexis de Tocqueville sur l’État-providence





«La Route de la servitude» est un pamphlet qui a été écrit en 1943 par Friedrich Hayek et qui a été publié en 1944, pendant l’exil londonien de cet économiste autrichien. Ce pamphlet mythique, voire même prophétique, montre, dans sa plus grande splendeur, que les interventions de l’État ont toujours tendance à empiéter davantage sur les libertés individuelles et à conduire, progressivement, les pays vers le totalitarisme et les peuples, vers la servitude. L'oeuvre de Hayek est toujours d'actualité, aujourd'hui.

Je vous le présente de ce pas.



La Route de la servitude


1) «La planification nationale : force de guerre


Pour permettre la mobilisation totale de votre économie, vous abandonnez, avec joie, de nombreuses libertés. Vous savez que cette
réglementation est imposée par les ennemis de votre pays.


Le
travail rend libre!

2) Beaucoup de gens aimeraient que la «planification» continue

On commence, alors, à entendre des
arguments en faveur d’un «Comité de production de paix», avant même que la guerre ne se termine. Les «planificateurs» de guerre, qui souhaitent rester en place, encouragent cette idée.

Ce qui est bon en temps de guerre l’est aussi pendant la paix!!!

3) Les «plainificateurs» promettent monts et merveilles

Un
plan mirifique pour les fermiers convient bien aux zones rurales, un plan pour les ouvriers industriels est populaire dans les zones urbaines, etc.! De nombreux nouveaux planificateurs sont élus à un poste!


Plan!!!!

4) Mais, ils ne peuvent pas se mettre d’accord sur UNE
utopie

Au retour de la paix, une nouvelle
législature commence, mais l’unité sur «gagner la guerre» a disparu. Les planificateurs en sont presque venus aux mains. Chacun d’eux possède son petit plan, mais aucun n’est conciliant!


5) Les citoyens, non plus, ne sont pas d’accord

Une fois que le plan
provisoire, fait de pièces rapportées, est prêt, quelques mois plus tard, ce sont les citoyens qui, à leur tour, ne peuvent pas se mettre d’accord. Ce qui plaît au fermier ne plaît pas à l’ouvrier!


Nouveau plan national!!!!!

6) Les «planificateurs» détestent imposer un argument

La plupart des «planificateurs» nationaux sont des
idéalistes «bien-pensants» qui hésitent devant l’usage de la force. Ils espèrent un consensus populaire miracle adoptant leur plan «patchwork».


7) Ils essaient de «vendre» leur plan à tout le monde

Dans un effort vain à uniformiser les opinions, les «planificateurs» mettent en place une machine géante de
propagande qu’un dictateur à venir trouvera d’un usage commode.


Presse aux
ordres!!!

8) Les crédules trouvent, finalement, un accord

Entre-temps, la
confusion générale grandissante conduit à des meetings de protestation. Les moins cultivés, exaltés et convaincus par une rhétorique véhémente, forment un parti.


9) La confiance dans les «planificateurs» s’évanouit

Plus les «planificateurs» improvisent, plus les
affaires sont atteintes. Tout le monde souffre! Les gens pensent maintenant, et avec raison, que les planificateurs n’arrivent à rien.

Choisissons un homme qui saura régler les problèmes!!!

10) On donne le pouvoir à un homme fort

Dans le plus grand
désespoir, les «planificateurs» autorisent le nouveau chef du parti à élaborer un plan et à l’imposer de force. Plus tard, ils se débarrasseront de lui. C’est ce qu’ils croient!


11) Le parti prend le contrôle du pays

À ce moment-là, la confusion est si grande qu’il faut imposer
l’obéissance au nouveau leader coûte que coûte. Peut-être rejoindrez-vous le parti pour consolider l’unité nationale!

12) Un but négatif soude l’unité du parti

Une des premières mesures communes à tous les dictateurs, c’est d’exciter la majorité à une cause commune contre une minorité qui servira de
bouc-émissaire. En Allemagne, le but négatif fut l’antisémitisme.


13) Plus personne ne s’oppose au plan du leader

Ce serait
suicidaire! La nouvelle police secrète est sans merci. La capacité à contraindre l’obéissance est toujours la vertu no.1 dans «l’État planifié». Maintenant, il n’existe plus aucune liberté.


14) Votre
métier est planifié


Le choix plus large d’
opportunités de travail promis par les «plainificateurs», maintenant défunts, s’avère être une farce tragique. Les «planificateurs» n’ont jamais tenu leurs promesses et ils ne les tiendront jamais.

Mais, je suis
plombier, pas charpentier!!!!!

15) Votre
salaire est planifié

Les divisions de l’échelle des salaires sont forcément
rigides et arbitraires. Gouverner un «État planifié» depuis un Comité central de planification est maladroit, injuste et inefficace.

16) Votre
pensée est planifiée

Dans la dictature, qui a été créée par les planificateurs, sans en avoir l’intention, il n’y a pas de place pour
une opinion divergente. Les affiches, la radio, la presse, tous vous disent les mêmes mensonges!

Le monde est plat!!!!

17) Vos loisirs sont planifiés

Ce n’est pas un hasard, si tous les sports et tous les loisirs ont été «planifiés» avec soin dans toutes les nations
autoritaires. Une fois qu’ils ont commencé, les «planificateurs» ne savent plus s’arrêter!


18) Votre discipline est planifiée

Si on vous vire de votre
emploi, vous avez des chances d’être exécuté par un peloton. Ce qui était, autrefois, une erreur est, maintenant, devenue un crime contre l’État!


Ainsi s’achève la route de la servitude!

2 commentaires:

  1. Vous écrivez vraiment tard sur votre blogue, seriez-vous un nocturne par hasard ;)?

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  2. @ Tym.

    Je ne trouve pas le sommeil avant 1h30. ;-)

    P.S.: Vous-aussi, vous êtes venu tard (ou tôt) ici. ;-)

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