La droite indépendantiste n’a pas à avoir honte
À droite et fier de l’être!
Frédéric Picard
Tribune libre de Vigile
vendredi 29 mai 2009
«A government is the most dangerous threat to man’s rights : it holds a legal monopoly on the use of physical force against legally disarmed victims.» – Ayn Rand
Oui, il est possible d’être de droite et d’être indépendantiste. Lire : il est même possible d’être un pur et dur de l’indépendance et être à droite. La droite est souvent démonisée, conspuée comme si détenir ou faire de l’argent était le plus infâme des maux! Dans cette mesure, je me permets d’écrire ces notes dissonnantes au concert de textes et de réponses que nous versent madame Andrée Ferretti et monsieur Christian Montmarquette ces jours-ci, ces derniers laissant croire que la gauche a le monopole sur l’indépendance du Québec.
Heureusement, ce n’est pas le cas.
Droite économique
La droite est associée à la liberté. La liberté de l’individu, en premier lieu. L’individu de droite voit les taxes comme des outils brimant sa liberté : la liberté de travailler et de créer. Les taxes (et les impôts) constituent un frein au développement individuel et économique. Dans cette optique, un gouvernement omniprésent dans nos vies constitue une invasion de nos libertés. Nous avons trop de gouvernements au Canada. Couper le gouvernement fédéral est probablement une des meilleures choses qui puisse arriver à quelqu’un de droite! Plus de billinguisme forcé au Québec, plus de grasouillettes subventions à McGill uniquement parce qu’ils sont anglais, plus de dédoublement de juridictions, plus de chialage «drainvillien» pour les droits «historiques des anglos», plus de MUHC, une fonction publique centralisée, unilingue, plus proche (à Québec), plus maigre, mais plus efficace, moins encombrée par les griefs et l’immobilisme syndical, des impôts plus raisonnables, donc, une liberté accrue pour tous et pour toutes.
No taxation without representation
Après tout, l’indépendance américaine s’est faite à droite. Exaspérés par les taxes britanniques (Stamp Act, Tea Act, Sugar Act, Townshend Acts), suite à la coûteuse Guerre de conquête du Canada, les colons américains se sont révoltés dans un mécanisme semblable à celui promu par madame Ferretti : la formation des «Sons of Liberty», le Boston Tea Party, puis la formation de milices coloniales. Ainsi, exaspérés par les taxes d’un gouvernement distant et anti-démocratique de type britannique, les Américains se sont soulevés. Le génie, ici, vient de l’ampleur de ce soulèvement. Non seulement fut-il généralisé, mais il touchât toutes les classes sociales des colonies. Ainsi, les classes moyennes d’alors furent mobilisées, ce que ne fait manifestement pas la gauche québécoise, à l’heure actuelle.
En effet, la classe moyenne (j’en suis) a beaucoup plus à cœur son propre avenir et l’avenir de la Sainte-Flanelle, que l’avenir des démunis. L’humain est un être égoïste et il est faux d’assumer que tous et toutes ont la même capacité d’empathie. Ainsi, les «gens ordinaires» ont peu d’appétit pour protester contre un concept aussi abstrait que la pauvreté. Mais, ils en auront beaucoup plus lorsqu’ils seront interceptés 5 fois la même semaine par des photo-radars disposés vicieusement pour renflouer les coffres de la CDPQ.
Encore aujourd’hui, la Constitution américaine porte les stigmates de cette profonde méfiance des Américains envers le gouvernement «fédéral». On n'a qu’à penser au dixième amendement, qui donne, par défaut, toute nouvelle juridiction aux États, ou au deuxième amendement, qui permet le port d’armes et la formation de milices, pour garantir la sécurité du peuple contre la tyrannie du gouvernement. Les juges de droite aux États-Unis sont appelés les originalistes, parce qu’il interprètent la Constitution dans son sens original.
Libre-échange
La droite voit le libre-échange comme une façon de mettre les pays en développement sur la voie rapide du progrès et de l’industrialisation. Rien ne sert d’injecter des sommes faramineuses dans l’ACDI, Oxfam ou l’UNICEF, lorsqu’on peut signer une entente qui permettra à des milliers d’Haïtiens ou de Maliens de travailler et d’exporter du linge à des prix permettant aux démunis d’ici de se vêtir à des prix abordables!
Droite sociale
La droite sociale est un compendium de diverses valeurs qui sont reliées à notre identité. Ainsi, le nationalisme, le républicanisme et le patriotisme sont des valeurs étant, en règle générale, associées à la droite européenne (du moins, dénoncées par Québec solidaire). La droite fait donc le focus sur NOS valeurs et les façons de les protéger et de les faire valoir.
Loin des images de Bérêts blancs et d’Opus Dei que veulent lui apposer la gauche, la droite européenne a su intégrer la laïcité et à en faire une valeur primordiale : le républicanisme. Ainsi, la foi n’est pas forcément au cœur des valeurs de droite, contrairement à ce qu’on pourrait penser. La Loi sur les signes religieux ostentatoires en France vient de la droite, pas de la gauche, tout comme la Loi Toubon sur le français.
La droite n’est pas forcément homophobe non plus. On n'a qu’à penser à Pim Fortuyn ou aux Log Cabin Republicans. Après tout, l’État, lorsqu’il légifère sous la couverte, brime la liberté des gens, liberté si chère aux droitistes.
Le nationalisme à droite implique plusieurs concepts. Premièrement, une définition profonde et claire des valeurs liées à l’appartenance québécoise. Deuxièmement, un sentiment de fierté d’être Québécois. Troisièmement, la mise en place de gestes permettant de faire valoir ces valeurs et cette fierté sur le territoire québécois. L’intégrité territoriale est une valeur de base de la droite et un droitiste n’hésitera pas à employer l’«ultima ratio regum» (lire : patriotisme) pour faire valoir les valeurs québécoises sur son territoire. L’intégrité de la nation québécoise dénonce également l’odieux concept du multiculturalisme, où on pense faire une nation avec un patchwork de mini-nations. La droite propose une seule nation tissée de fils noirs, bruns, roses, jaunes, bleus et rouges. Un seul État-nation avec plusieurs ethnies et plusieurs religions, toutes traitées également devant la loi. Loin de constituer des pacifistes béats devant le multiculturalisme (rebaptisé interculturalisme par Bouchard-Taylor et encensé par QS), les droitistes désirent cimenter le peuple du Québec, sans discrimination, sans ghettos et sans passe-droits religieux. Un terreau beaucoup plus fertile, à mon humble avis, pour cette révolution populaire que veut inciter madame Ferretti!
L’occupation territoriale étant garante de la souveraineté sur la terre du Québec, une loi n’affectant pas une roche ou un arbre, je crois qu’il est inutile de préciser ce que pense un droitiste de La Romaine, de Petit-Mécatina, de Caniapiscau et de la Rivière aux feuilles, voire des mines Raglan, surtout que ces projets sont fondamentalement créateurs : créateurs de savoir, de richesse et d’emplois.
Conclusion
Sans trop vouloir m’étirer, je crois qu’il est néfaste de nier à la droite sa qualité indépendantiste, voire de l’ostraciser dans le combat que nous menons tous, gauchistes et droitistes, pour notre libération nationale. La droite a ses qualités intrinsèques qui sauront édifier et renforcer le débat sur l’indépendance. Le débat gauche-droite est un débat typique des États-nations accomplis et, espérons-le, qui saura se perpétuer dans un Québec indépendant et démocratique!
COP 29: The big UN money grab
Il y a 1 heure
C'est toujours la droite qui a fait l'indépendance. VLB a cru que Dumont l'a ferait.
RépondreSupprimerTant que le PQ sera mené par des boomers gauchistes caviar décadents, le référendum ne sera jamais gagné...
Martin
La droite ou la gauche ... Quel faux débat !
RépondreSupprimerJLP a dit :
RépondreSupprimer«il est même possible d’être un pur et dur de l’indépendance et être à droite»
Effectivement. J’en suis un et fier de le dire ! Un droitiste surtout au point de vue moral et social. Économiquement parlant, je crois que dans certains cas, on peut se permettre de «dealer» dans le contexte que l’on vit en temps réel. Mais je suis tout de même au courant que l’intervention d’État dans une économie de marché malade, ce n’est jamais très bon.
D’ailleurs, ce segment non-négligeable de la population québécoise (indépendantistes de droite) a été oublié dans les mois précédant le référendum de 95. Donc, étant convaincus que le projet national allait être fondamentalement un projet gauchiste, la plupart d’entre eux ont voté NON le jour venu.
Malheureusement, le problème est loin d’être réglé, car dans la dernière décennie, disons que le PQ s’est rougit de l’intérieur ; rougit pas dans le sens «fédéraliste», mais bien dans le sens «socialiste».
Prôné par un PQ à droite, je pourrais voter oui au référendum mais certainement pas avec le PQ actuel.
RépondreSupprimerLe plus important c'est pas d'être à droite mais d'avoir la queue bien droite.
RépondreSupprimerFemme Fontaine
Un PQ à droite, c'est une impossibilité, absurde et contre-nature...
RépondreSupprimerLe PQ est le parti des Baby Boomers, qui ne travaille que pour les Baby Boomers, qui existe par les Baby Boomers, et qui mourra avec les Baby Boomers.
Oubliez le référendum... Il n'aura pas lieu de votre vivant...
La seule option qui reste est de faire appliquer la constitution Canadienne d'origine: la confédération. Le Canada deviendrait treize états entièrement autonomes, adhérant à une confédération nommée Canada et permettant de mettre en commun le minimum de ressources entre eux (armée, douanes), tel que l'a fait l'essentiel de l'Europe...
Donc au lieu d'essayer de se séparer du Canada, et de ne jamais réussir, pourquoi pas simplement abolir ce niveau de gouvernement devenu désuet, superflu et coûteux...
Je ne suis plus indépendantiste, je suis confédéraliste... et j'envoie paître en enfer les fédéralistes centralisateurs...
TVQ
@ TVQ.
RépondreSupprimer1) C'est beau de rêver. Jamais Ottawa n'acceptera votre proposition, car cela signifie le démentèlement du gouvernement fédéral. Ottawa et le ROC nous ont sacré dehors de votre «Confédération» en 1982 et ils ont même poussé l'insulte à l'injure en nous vassalisant de force, car le gouvernement des juges du KKKanada (i.e. la Cour suprême) a décrété que le Québec faisait partie de la Constitution canadienne, même si on ne l'avait pas signé.
2) Si on n'a pas signé la Constitution de 1982, c'est parce qu'elle ne nous convient pas et qu'elle ne nous reconnaît pas en tant que nation autonome à l'intérieur du KKKanada (la blague d'Yvon Deschamps du Québec fort dans un Canada uni repris par l'ADQ par opportunisme, populisme et ignorance crasses).
Jamais un premier ministre du Québec, même ultra-monarcho-fédéraste, n'ira faire la gaffe d'aller la signer telle qu'elle est, ce serait du suicide politique.
3) J'aimerais que vous vous informiez du processus permettant de modifier la Constitution (car, anyway, c'est ça que vous proposez). Vous découvrirez que c'est quasiment impossible dans le contexte actuel, Trou d'eau ayant cimenté sa Constitution dans la tête et l'imaginaire du ROC pour 1000 ans et le ROC n'est pas prêt à nous reconnaître comme on est.
4) Souvenez-vous de Meech et de Charlottetown! Modifier la Constitution à notre avantage pour la rendre potable pour nous a déjà été essayé dans le passé (le «Beau Risque» de René Lévesque, vous connaissez?) et ça a échoué lamentablement, ce qui a conduit au référendum de 1995.
Si Meech avait passé, le mouvement souverainiste serait mort au Québec aujourd'hui.
L'échec de Meech a même donné naissance à une coalition arc-en-ciel gauche-centre-droite de souverainistes québécois dirigée par Lucien Bouchard, un ministre conservateur du gouvernement de Brian Mulroney.
Cette coalition (ou ce qui en reste aujourd'hui, car, maintenant, ça ressemble plus à une mauvaise caricature du Parti communiste chinois) s'est transformée en un parti politique fédéral qui présente des candidat seulement au Québec. Il s'appelle le Bloc québécois.
Le confédéralisme est une utopie au même titre que l'autonomisme de l'ADQ. Si ça existait, on l'aurait. Même l'Alberta a un mouvement souverainiste chez-elle et ça commence à germer en Ontario. Le KKKanada n'est pas un pays viable, il est dysfonctionnel. D'ici 50 ans, je crois bien qu'il ne serra plus qu'un mauvais souvenir, comme le sont aujourd'hui, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et l'URSS.
Moi, je me demande vraiment combien de gouvernements minoritaires (les majorités de Chrétien furent des accidents de parcours causés par la division des votes entre le Reform/l'Alliance et le Parti conservateur, même qu'en 1997, ça aurait dû être un gouvernement conservateur minoritaire) causés par le Québec en votant Bloc (parti que je n'appuie pas) ça va prendre au ROC avant qu'il ne nous jette dehors, hein?
Ce pays ne peut pas se permettre indéfiniment des gouvernements minoritaires. Un moment donné, ça prend de la stabilité politique dans la cabane.
5) La députation actuelle du PQ est très jeune. Je crois même qu'elle ne fait même pas 40 ans. Alors non, le PQ n'est pas le parti des baby-boomers, mais bien le parti de la souveraineté.
Pour un Québec catholique, indépendant et conservateur!
RépondreSupprimerLuc Gagnon
Vous avez le droit d'être de droite..
RépondreSupprimerMais,
Vous ne vendrez pas votre indépendance les mains vides.
Vous ne vendrez pas l’indépendance avec des positions de droite telles que :
Des augmentations de frais d’Hydro, des augmentations de permis de conduire, des impôts supplémentaires pour payer la dette ou le déficit telle que Lucien Bouchard l’a fait, ou des augmentations et des taxes de toutes sorte aux classes ordinaires, moyenne pauvres ou populaires ; c’est à dire :
«LA MAJORITÉ»
Et il faut donc prendre l’argent quelque part et :
«NATIONALISER »
..Afin d'augmenter les revenus de l’État pour améliorer la situation économique des gens ordinaires et je dirais même de tout le monde.
Vous ne ferez pas l’indépendance avec une «période de turbulence» telle que promise avec la droite de Pauline Marois.
Oui, la présente période est stratégiquement bonne pour l’indépendance à cause de l’écoeurantite aigue de Charest et la règle de l’alternance du pouvoir.
Mais un des écueils majeurs est que le PQ N’EST PAS INDÉPENDANTISTE mais bien "AUTONOMISTE" et "PROVINCIALISTE", et qu’il ne bougera pas s’il ne se sent pas :
"MENACÉ DANS SES VOTES"
Et c’est pourquoi aussi paradoxal que cela puisse apparaître pour certains, qu’il ne faut pas faire l’union, mais combattre ces «FAUX INDÉPANDANTISTES» avec «DES VRAIS».
De plus, étant donné cette situation des plus aliénante et, en contrepartie la richesse et la crédibilité du programme de Québec Solidaire. ..
…Il ne serait même pas étonnant de voir, d’ici la fin de ce mandat gouvernemental, des députés du PQ «TRAVERSER LA CHAMBRE» et rejoindre Québec Solidaire afin de faire aussi à «PRESSION» sur le Parti québécois pour qu'il BOUGE.
D’autre part, comme je le dis depuis des mois, voir même des années…
Le référendum est une «stratégie perdante»
Bonne réflexion à tous et toutes.
Merci de votre attention.
_______________________
Christian Montmarquette
Québec solidaire
Références :
«L’indépendance sera de gauche ou ne sera pas !»
http://www.vigile.net/L-independance-sera-de-gauche-ou
«Le véritable PQ, c’est «NOUS» : Québec Solidaire !»
http://www.vigile.net/Le-veritable-PQ-c-est-NOUS-Quebec
«Québec Solidaire : Une urgence sociale et nationale !»http://www.vigile.net/Quebec-Solidaire-Une-urgence
«Un moteur vert pour un Québec solidaire !»
http://www.cmaq.net/node/22679
«Tous mes articles chez Vigile.net» :
http://www.vigile.net/_Montmarquette-Christian_