Tragédie en Haïti : les vautours médiatiques et la perle des bureaucrates!

Les médias sont contents, ces temps-ci. Depuis une semaine, ces vautours, pour paraphraser Louis Préfontaine, se nourrissent de la misère humaine d’un petit pays des Antilles pour meubler leur temps d’antenne. C’est bien beau, l’information et tout et tout, mais, après une semaine, il me semble qu’ils pourraient arrêter d’étirer la sauce et arrêter de diffuser des émissions spéciales sur le sujet à tous les jours! Je trouve que cette tragédie s’est transformée, grâce aux médias, à un nouveau cirque pour garnir leurs cotes d’écoute, puisqu’il n’y a, absolument, rien d’autre à se mettre sous la dent, ces temps-ci, du côté de l’actualité. Bref, il faudrait, peut-être lâcher ce pauvre monde-là, un peu!

Bien sûr, les médias ne peuvent, tout simplement, pas dire que tout va bien, quand il n’y a rien dans l’actualité, alors ils se sont créés des nouvelles ou des scandales, dans le but évident de meubler leur temps d’antenne. Ils ont bien essayé de le faire, en transformant la prorogation du Parlement fédéral par Stephen Harper (la 105e prorogation de l’Histoire du Canada, depuis 1867) en scandale politique majeur et en fabriquant une vedette avec la décédée chanteuse inconnue Lhasa de Quelque chose-là, mais rien de tout ça n’a collé dans la population, sauf sur le Plateau, bien évidemment, alors ces vautours de médias, assoiffés de cote d’écoute, ont, malicieusement, décidé d’instrumentaliser le malheur d’un pays qui était déjà à terre. C’est, tout à fait, dégueulasse de leur part et ils se sont, maintenant, montrés indignes de donner des leçons de morale aux autres et, surtout, à Stephen Harper pour sa prorogation qui respecte la Constitution du Canada et à Louis Lacroix du FM 93 pour avoir eu le malheur de dénoncer la fabrication du statut de vedette pour une no-name qui ne faisait bander que le Plateau et dont les chansons étaient beaucoup plus efficaces que n’importe quel laxatif.

Là-dessus, avant de retourner au sujet principal de ce billet, je me dois de vous raconter, en vitesse, une petite anecdote savoureuse, afin de mieux vous expliquer la dernière partie de ma dernière phrase! Puisque, sur Internet, Louis Lacroix était attaqué de toutes parts pour ses propos sur le statut fabriqué de vedette de Lhasa de Quelque chose-là par les médias, moi et ma blonde avons décidé d’écouter quelques-unes des chansons de Lhasa de Quelque chose-là, afin de mesurer, par nous-mêmes, tout l’étendue de son talent méconnu. Après, seulement, deux chansons, ma blonde me pique une course jusqu’aux toilettes pour y faire un numéro 2, alors qu’elle souffrait de constipation depuis 4 jours.

Sûrement le bruit des amygdales, puisque Lhasa de Quelque chose-là semble les vomir à chacune de ses chansons! Au moins, la musique de cette no-name-là aura servi à quelque chose. C’est juste dommage qu’elle soit morte! Elle aurait peut-être eu le sentiment d’être morte en ayant accomplie quelque chose d’utile ou peut-être en ayant réussi à se faire un nom par elle-même, au lieu que nos médias le fabrique à sa place (je parle toujours de son nom, ici) après son décès. Hé! Hé! Hé!

Bon, sur cette anecdote, revenons au sujet principal de ce billet!

Comme vous le savez, sans doute, depuis un bon moment, déjà, un tremblement de terre d’une magnitude de 7.0 sur l’échelle de Richter a secoué, la semaine dernière, le petit pays de Haïti, qui est surnommé la «perle des Antilles». Tout s’est écroulé, même les bâtiments que l’on disait les plus solides du pays, comme le Palais présidentiel, n’ont pas tenu le coup! Jusqu’ici, on compte, environ, 100 000 morts, dont des touristes! Plusieurs personnes, comme l’ancien ministre libéral, Serge Marcil, manquent toujours à l’appel! L’écrivain Dany Laferrière, lui, de son côté, a réussi à s’en sortir.

Bien évidemment, dans des tragédies comme celles-là, un élan de sympathie et de générosité envers Haïti a traversé la planète toute entière, ce qui est, tout à fait, humain et, tout à fait, normal. Que l’on se comprenne bien : le tremblement de terre qui a frappé Haïti est une tragédie innommable et je suis de tout coeur avec le peuple haïtien, pour les aider à traverser cette énième épreuve qui leur est tombée sur la tête, comme un cheveu tombe dans la soupe! D’ailleurs, j’invite tous les lecteurs et toutes les lectrices de ce blogue à poser un geste de solidarité envers le peuple haïtien et à faire un don à une des associations caritatives qui sont impliquées dans les secours, comme la Croix-Rouge.

Par contre, de grâce, renseignez-vous à qui vous faites votre don! Vous éviterez, ainsi, d’enrichir des p’tits fraudeurs qui tentent de profiter de ce drame humain pour se faire de l’argent sans travailler, comme c’est toujours le cas, quand arrive un drame humain de la sorte (Ouragan Katrina, tsunami de 2004, etc.). De plus, je pense qu’il est utile de bien évaluer à quelle organisation vous voulez donner votre don. Ce sera une bonne assurance que l’aide atteigne vraiment le peuple haïtien, car c’est lui qui en a le plus besoin. Pour en apprendre plus sur la face cachée de l’aide internationale, lisez cet ancien billet et écoutez cette entrevue de Éric Duhaime à CHOI-FM! Ainsi, vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenu de faire attention en faisant vos dons! En ces temps où le monde veut se rendre utile pour aider les Haïtiens, nos sympathies, notre solidarité, notre générosité et nos dons doivent aller au peuple haïtien et non pas à ses dirigeants et à ses élites qui contrôlent ses libertés!

Peu importe de quel peuple on est, je crois que personne, sur cette planète, ne se sent pas un peu Haïtien, en ce moment. Mais, le problème de ce petit pays en est un de très complexe et il existe depuis bien avant le tremblement de terre de la semaine dernière. Haïti est un pays qui a vécu plusieurs années d'instabilité politique et de dictature, la corruption y est omniprésente, la pauvreté est partout et on ne ferait même pas vivre la moitié des conditions de vie des Haïtiens les plus pauvres à nos animaux, la liberté économique y est, pratiquement, nulle, tellement que la bureaucratie est lourde et qu'elle oppresse le peuple, il n'y a pas beaucoup de ressources naturelles, à cause de l'esclavage et du pillage de ses ressources (ça, on appelle ça de l'impérialisme, pas du capitalisme) qu’il a connu dans son Histoire et j'en oublie sûrement.

Le tremblement de terre est la tragédie qui a, véritablement, mis à nu tous ces problèmes et là, je ne parle même pas des émeutes et des pillages qui en ont découlé et, encore moins, des fous (les prisonniers qui se sont échappés, puisque les prisons ont été, complètement détruites, elles-aussi) qui battent le monde, là-bas, à coups de machettes, pour leur voler ce qui leur reste, ce qui n'est pas sans rappeler le génocide au Rwanda, non plus.

Je le répète, le tremblement de terre qu'a connu Haïti était de 7.0 sur l'échelle de Richter et il a tué, environ, 100 000 personnes. Le hic, c'est que, comme le rappelle, avec justesse, Donald J. Boudreaux, un professeur d’économie à l’Université George Mason, en 1989, la Californie (Bay Area) a, aussi, connu un tremblement de terre d'une magnitude similaire et il n'a tué que 63 personnes. Bon, vous allez me répondre que c'est, quand même, 63 personnes de trop et vous aurez raison, mais la comparaison est là et elle débouche sur une question que l'on devra bien se poser un jour : comment est-ce qu'un tremblement de terre d'une même magnitude peut-il causer des ravages moins importants et une tragédie moins grande, quand ça se passe en Californie, comparativement aux ravages et à la tragédie que cela peut causer, quand ça se passe en Haïti, là où presque tout a été détruit, et ce, même les bâtiments qui étaient réputés comme étant les plus solides du pays (le Palais présidentiel, par exemple), hein?

Elle est là, la différence et la réponse à la question, c'est, clairement, la plus grande liberté économique dont jouissaient, à l'époque, les États-Unis! Étant la plus grande économie libre du monde, les Américains ont pu construire des maisons et des édifices beaucoup plus solides et ils jouissaient de meilleurs soins de santé et de meilleurs équipements de recherche et de secours que partout ailleurs dans le monde. Or, malgré toute leur bonne volonté, vivant dans un des pays où l'économie est la moins libre du monde (*), les Haïtiens ne pouvaient pas bien se préparer pour faire face à un éventuel désastre naturel de la sorte, comme ce fut le cas pour les Américains.

(*) L’indice de liberté économique de Haïti est de 6,2/10, ce qui classe ce pays à la 96e place sur 141. Entre vous et moi, comme exemple de capitalisme et de libre-marché, j’ai déjà vu mieux!

Les Haïtiens ne pouvaient, donc, pas construire d'infrastructures solides et, encore moins, se doter de soins de santé et d'équipements de recherche et de secours digne de ce nom. De ce côté, Haïti faisait, déjà, assez piètre figure. Bref, la leçon de cette tragédie est que les habitations humaines sont construites d'une façon beaucoup plus dangereuse et que les vies humaines sont beaucoup plus menacées, quand il n'y a pas de liberté de commerce et d'industries. La liberté et le développement économique sont, encore une fois, les signes majeurs du progrès technologique et, donc, de la survie de l’Humanité.

Décidemment, un sérieux examen de conscience attend le peuple haïtien, après la reconstruction de leur pays.

En passant, voici quelques faits intéressants!

À Haïti, pour ouvrir un commerce, il faut passer au travers de 13 procédures bureaucratiques. Ce processus prend, en moyenne, 195 jours et il représente une dépense de 227,9% du salaire annuel.

En République Dominicaine, pour ouvrir un commerce, il faut passer au travers de 8 procédures bureaucratiques. Ce processus prend, en moyenne, 19 jours et il représente une dépense de 17,3% du salaire annuel.

À Haïti, pour obtenir un permis de construction, il faut passer au travers de 11 procédures bureaucratiques. Ce processus prend, en moyenne, 1179 jours et il représente une dépense de 569,5% du salaire annuel.

En République Dominicaine, pour obtenir un permis de construction, il faut passer au travers de 17 procédures bureaucratiques. Ce processus prend, en moyenne, 214 jours et il représente une dépense de 131,6% du salaire annuel.

À Haïti, pour importer un conteneur de marchandises, il faut passer au travers de 10 procédures bureaucratiques. Ce processus prend, en moyenne, 33 jours et il représente une dépense de 1545$/conteneur.

En République Dominicaine, pour importer un conteneur de marchandises, il faut passer au travers de 7 procédures bureaucratiques. Ce processus prend, en moyenne, 10 jours et il représente une dépense de 1150$/conteneur.

Source des informations sur Haïti!

Source des informations sur la République Dominicaine!

Mais, là, vous allez, sûrement, me demander ceci : tes chiffres sont bien intéressants, mais comment est-ce que la République Dominicaine fait pour avoir plus de procédures bureaucratiques qu’Haïti, concernant les permis de construction (17 contre 11), quand ça lui prend moins de temps (214 jours contre 1179 jours) et moins d’argent à gérer tout ça (131,6% du salaire annuel contre 569,5% du salaire annuel) que sa voisine de l’île d’Hispaniola, hein?

Hé bien, ce paradoxe repose, simplement, sur la différence qu’il y a entre remplir un formulaire d’une page et un formulaire de 50 pages. Dans les deux cas, c’est une procédure bureaucratique, mais le formulaire de 50 pages prend, nécessairement, plus de temps à remplir et il prend, donc, plus d’argent à gérer.