dimanche 8 novembre 2009

Le chemin de croix des one-man-show en politique









Juste pour le plaisir, j’ai ressortie le nom d’anciens partis politiques fédéraux, québécois et municipaux de la ville de Québec qui ont été les partis d’un seul homme ou qui tiraient leur force politique de celle de leur chef ou dont le destin de ces partis-là était lié à celui de leur chef historique. J’ai remarqué que cette situation est arrivée souvent dans notre Histoire.

Pourquoi? C’est ce que je me demande!

Au fédéral

1)
Parti Crédit social du Canada (1935-1993)

Chef historique :
Réal Caouette


Le parti est tombé dans un déclin dont il ne se relèvera jamais, après la démission de Caouette, en 1974, pour des raisons de santé.

2)
Parti réformiste du Canada (1987-2000)

Chef historique :
Preston Manning

Fondé par des
populistes et par des conservateurs de l’Ouest canadien, le parti est dissout pour, ensuite, repartir sous un autre nom!




Chefs historiques : Stockwell Day et Stephen Harper


Nouvelle incarnation du Parti réformiste, l’Alliance canadienne est dissoute en 2003, après avoir fusionné avec le Parti progressiste-conservateur du Canada (1867-2003) pour former le Parti conservateur du Canada!

Au Québec

1)
Union nationale (1935-1989)


Chef historique : Maurice Duplessis


Ce parti est né de la fusion entre le Parti conservateur du Québec (1867-1936) et de l’Action libérale nationale (1934-1936). Après la mort de Duplessis, en 1959, le parti débuta une descente aux enfers progressive, sauf aux élections de 1966, là où son chef d’alors, Daniel Johnson Sr., a amené l’Union nationale au pouvoir pour une dernière fois sous le thème «Égalité ou indépendance». La mort de Johnson, en 1968, acheva le parti qui perdit le pouvoir en 1970 et qui opéra une longue agonie marquée de 3 balayages électoraux (1973, 1981 et 1985).




Chef historique : Camil Samson


Les rébellions et les guerres intestines ont sapé le parti de l’intérieur. Que dire de plus, sinon que ce parti-là, durant tout le temps de son déclin, a laissé l’image d’un parti indiscipliné et désorganisé, d’un vrai cirque et d’un vrai fouillis total, à l’image de leurs théories économiques complètement farfelues? Et on dit que le Parti québécois mange ses chefs????

3)
Action démocratique du Québec (1994-2009)

Chef historique :
Mario Dumont


Je n’en parlerai plus, alors je vous invite à lire (ou à relire) les billets suivants : ici, ici, ici, ici et ici!




Chef historique : Marc Bellemare

11% des votes
en 2005 et 4% des votes en 2007! Ai-je besoin d’en dire plus?




Suite à sa défaite aux élections municipales de 2001, Andrée Boucher quitta la chefferie de son parti qui était, essentiellement, formé des anciens maires de banlieues qui est devenu, à la suite de ces élections-là, l’Opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Québec. Après une longue stagnation, des résultats électoraux médiocres (9% des votes en 2005 et 2% des votes en 2007), la perte de son statut d’Opposition officielle aux élections municipales de 2005, des sondages plus que décevants, le repêchage douteux de Claude Larose pour qu’il représente le parti à l’élection partielle à la mairie de Québec de 2007 et son incapacité à susciter de nouveau de l’engouement, le parti s’est mis en veilleuse, cet été, et il compte fermer boutique dans quelques jours.




Chefs historiques : Gilles Lamontagne et Jean Pelletier

Après 24 ans de
règne sans partage à la tête de la ville de Québec, et ce, sous deux maires différents, de 1965 à 1989, le Progrès civique est délogé du pouvoir aux élections municipales de 1989. Il ne reprendra plus jamais le pouvoir et il tombera en déclin total pour, finalement, disparaître, quelques années plus tard.

4)
Rassemblement populaire de Québec (1977-2001)


Chef historique : Jean-Paul L’Allier


Créer par des comités de citoyens en 1977, le parti dirigera la ville de Québec de 1989 à 2001! Il disparaît, à la suite des fusions forcées, pour, ensuite, réapparaître sous un nouveau nom.


5) Renouveau municipal de Québec (2001-2009)

Chef historique : Jean-Paul L’Allier

Nouvelle incarnation du Rassemblement populaire, le RMQ dirigera la nouvelle ville de Québec de 2001 à 2005, tout en devant composer avec le fait qu’il est
minoritaire au Conseil municipal! Les ennuis commencent, lorsque L’Allier annonce sa retraite de la vie politique. Le comportement de Ann Bourget, lors de la course à la chefferie du parti, en 2005, nuit fortement au RMQ. Grâce à l’alliance de Ann Bourget avec Claude Larose, ce dernier est élu chef du parti face à un certain Régis Labeaume.


Aux élections municipales de 2005, le parti perd la mairie de Québec aux mains de l’ex-mairesse de Sainte-Foy et de l’ancienne cheffe de l’ACQ, l’indépendante Andrée Boucher, mais il fait élire une majorité de conseillers (24 sur 37) à l’Hôtel de Ville de Québec, lui permettant, ainsi, de former l’Opposition officielle devant la mairesse indépendante. Claude Larose est éjecté de la scène politique et Ann Bourget prend sa place comme cheffe du parti et, pendant 2 ans, celle-ci opère une opposition systématique à tous les projets de la mairesse minoritaire. La mairesse Boucher meurt en 2007 et Ann Bourget est battue à l’élection partielle à la mairie de Québec de 2007 contre…l’indépendant Régis Labeaume et son district qu’elle avait laissé pour pouvoir se présenter à la mairie de Québec, Montcalm, tourne le dos au RMQ et il envoit l’indépendante Anne Guérette à l’Hôtel de Ville de Québec.

Ann Bourget est, donc, éjectée, à son tour, de la scène politique et commence, alors, pour le RMQ, face à un maire Labeaume ultra-populaire, une
déchéance politique qui durera 2 ans et qui se soldera par de nombreux départs et par de nombreuses défections, le tout sous 3 chefs différents : Jean-Marie Matte, Alain Loubier et Anne Beaulieu, le RMQ allant même jusqu’à perdre sa majorité au Conseil municipal!








Bref, dans notre Histoire, on a eu droit à des one-man-show beaucoup plus souvent qu’à des vrais partis politiques bien établis qui ont su perdurer dans le temps, grâce à une organisation solide, comme le Parti québécois, le Parti libéral du Québec, le Parti libéral du Canada, le Nouveau Parti démocratique et le Parti conservateur du Canada.


Résultat : On est toujours pogné avec les mêmes crisses de partis qui s'échangent le pouvoir aux huit ans et c'est la qualité du débat démocratique qui en souffre, car le Québec est plus que dû pour sortir de l'ostie de bipartisme qui est, littéralement, en train de scléroser notre société! Malheureusement, un troisième parti ne peut pas être créé seulement autour d'une personnalité forte, comme ce fut le cas pendant trop longtemps, et ça, c'est bon autant au fédéral qu'au provincial qu'au municipal. Il faut que ce troisième parti soit doté d'une organisation solide pour concurrencer efficacement les deux autres partis, ce que nos anciens troisièmes partis n'ont jamais eu.


Regardez bien ce que deviendra l’Équipe Labeaume, quand Régis Labeaume quittera la politique municipale, dans 3 ans ou dans 4 ans, pour tenter sa chance en politique québécoise! Regardez bien ce que deviendra le Bloc québécois, quand le Grand Timonier à Gilles Duceppe prendra sa retraite de la vie politique! Un jour, il va la prendre, crisse! Regardez bien ce que deviendra Culbec suicidaire, quand la Mère Térésa des pauvres et Godasse Que-dire-de-lui auront fini de faire joujou avec leur mouvement plateauiste qu'ils appellent un parti politique, juste pour nuire au PQ «pas assez à gau-gauche à notre goût»!



Ces trois partis-là connaîtront, alors, le même sort que tous les autres partis que j’ai mentionné plus haut. J’en suis convaincu!

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