dimanche 29 novembre 2009

Gilles Carle (1928-2009) : la triste fin d'un colosse affaibli, mais heureux!








Aujourd’hui, je suis en deuil, car, hier, un (autre) grand Québécois est mort : Gilles Carle! Il avait 81 ans.

Ce cinéaste utilisait souvent ses films pour nous raconter l’Humain, de même que notre Histoire. On n’a qu’à penser à Les Plouffe ou à Maria Chapdeleine. D’ailleurs, Stéphane Laporte résume bien, dans son dernier billet, toute la force de ce libre penseur. Oui, Gilles Carle était libre de toutes les contraintes que voulait lui imposer l’industrie cinématographique. Il a, sûrement, été le meilleur ambassadeur de ce que devrait être réellement l'art : libre de tout port d'attache, étatique ou non! J’ai vu Les Plouffe. Ce film résume à merveille le Québec d’avant la Révolution tranquille. Juste pour ce film qui a tant marqué le Québec, il a sa place parmi les plus grands et il restera à jamais dans notre mémoire collective!

Gilles Carle était, à l’instar d’un Pierre Falardeau, un féru d’Histoire, de notre Histoire et de l’Humain. Son long combat contre la maladie de Parkinson, qui l’a forcé à rester cloué sur un fauteuil roulant et qui l’a empêché de parler, pendant les dernières années de sa vie, a ému le Québec en entier. Je n’ai rien connu de l’époque glorieuse de Gilles Carle, le grand cinéaste qui représentait, presqu’à lui tout seul, le Québec au Festival de Cannes. Je n’ai connu qu’un Gilles Carle malade, affaibli et dépérit par la maladie, recevant les bons soins de sa conjointe, la chanteuse et actrice Chloé Sainte-Marie. Je n’ai connu qu’un Gilles Carle qui était le symbole pour la reconnaissance des aidants naturels, grâce au militantisme de Chloé Sainte-Marie pour cette cause.


Le député péquiste, Pierre Curzi, qui jouait le rôle de Napoléon, dans le film Les Plouffe, ne peut pas dire mieux, lorsqu’il dit ceci, à propos de Gilles Carle :






Il comprennait les rapports de création du cinéma et, comme c'était un joueur d'échecs, il savait mettre en place toutes les pièces de son jeu pour réussir à faire l'oeuvre qu'il avait en tête. C'était un homme attachant [...], il était perspicace et d'une grande intelligence. Même sa maladie aura enrichi le Québec d'une conscience aiguë de ce que cela peut être que d'être prisonnier d'un corps qui déraille!






Peu importe le Gilles Carle tristement malade que j’ai pu connaître, son oeuvre colossale parle d’elle-même. Gilles Carle est un grand Québécois qui a été l’un des pionniers de notre cinéma. Il était, en quelques sortes, le Maurice Richard du cinéma québécois. C’est lui qui a tracé la voie à suivre à des centaines d’autres cinéastes québécois pour donner une vie et une fortification des plus solides à notre cinéma. Sans Gilles Carle, plusieurs talents québécois seraient restés dans l’ombre et le cinéma québécois ne serait pas ce qu’il est, aujourd’hui. Il mérite amplement, donc, les funérailles nationales à lesquelles il aura, bientôt, droit.


Monsieur Carle, aujourd’hui, le Québec en entier pleure votre départ et il salut le grand Québécois engagé que vous étiez, en retraçant, ainsi, à merveille, notre Histoire dans vos films!

Salut à vous, l’historien!

Salut à vous, le cinéaste!

Salut à vous, l’artiste!

Salut à vous, le Québécois!

Pour vous rendre hommage, monsieur Carle, voici une chanson qui, grâce à votre film Les Plouffe, a marqué le Québec : Il était une fois des gens heureux!

Vous saluerez Pierre Falardeau au ciel.

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