vendredi 16 octobre 2009

Le Québec est dû pour une deuxième Commission Cliche et le plus tôt sera le mieux







Attachez votre tuque avec de la broche, tout le monde! Je vous écris un billet chargé en informations que vous devez, absolument, lire jusqu’au bout.

Mars 1974 :
des travailleurs en colère saccagent le chantier de la Baie-James, le futur joyau du Québec! Les dommages s’élèvent à plus de 30 millions $. La FTQ-Construction, dirigée par André «Dédé» Desjardins, veut le monopole syndical du chantier. Dédé Desjardins était le roi et maître des chantiers de construction, au Québec, et il ne voulait pas voir la CSN là-dedans.


Le gouvernement
libéral de Robert Bourassa a, rapidement, annoncé la création d’une Commission d’enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Le juge Robert Cliche dirige cette Commission d’enquête. Il est soutenu par deux commissaires : Guy Chevrette, futur ministre péquiste (1976 à 1985 et 1994 à 2002), qui représente le monde syndical, et Brian Mulroney, futur premier ministre progressiste-conservateur du Canada (1984 à 1993), qui représente le patronat!

Le
mandat de la Commission est d’examiner l’exercice de la liberté syndicale dans l’industrie de la construction. Ses travaux commencent en mai 1974 et les premiers témoins sont entendus, cinq mois plus tard.


La Commission Cliche met en lumière les
tactiques de la FTQ sur plusieurs chantiers, là où les ouvriers sont intimidés et tabassés. Il s’agissait de syndicalisme de gros bras contrôlé par Dédé Desjardins, qui trouve des appuis dans le monde interlope, auprès des patrons et dans le monde poilitique.


Le 2 mai 1975, les trois commissaires remettent
leur rapport de 602 pages. Ils concluent que le gouvernement, Hydro-Québec et la FTQ-Construction ont négocié, en vue d’instituer le monopole syndical à la Baie-James. Ils suggèrent la mise en tutelle de 4 syndicats affiliés à la FTQ. Deux mois après la publication du rapport, le gouvernement dépose une série de projets de loi pour mieux encadrer les pratiques syndicales et l’industrie de la construction.

Robert Cliche meurt prématurément, en 1978, et, 22 ans plus tard, André Desjardins est
assassiné.


Source :
Radio-Canada

Ce n’est, donc, pas la première fois dans l’Histoire du Québec que l’industrie de la construction se retrouve sur la
sellette. Mais, aujourd’hui, les choses sont beaucoup plus graves qu’elles pouvaient l’être dans les années 1970.


Si vous voulez vous rafraîchir la mémoire sur le
scandale de la FTQ-Construction, version 2.0, depuis qu’il a été mis au jour, au début de l’année, par les journalistes de Radio-Canada, Alain Gravel et Marie-Maude Denis, avant de lire la suite de ce billet, c’est par là.


Le mois dernier, ces deux journalistes nous ont révélé la suite de leur
enquête sur la FTQ-Construction et ça a donné ceci :




Société - FTQ-Construction
Les Hells Angels mêlés à une élection

Mise à jour le mercredi 23 septembre 2009 à 8h03


La FTQ-Construction est de nouveau plongée dans la controverse. Après avoir révélé le scandale des comptes de dépenses faramineux de l'ancien directeur général du syndicat, Jocelyn Dupuis, Radio-Canada a découvert que l'élection pour assurer sa succession, en novembre dernier, a été manipulée avec l'aide des Hells Angels.


Le 12 novembre dernier, à Laval, les 122
délégués des syndicats affiliés à la FTQ-Construction ont voté pour choisir les successeurs de leur président, Jean Lavallée, et de leur directeur général, Jocelyn Dupuis. Jean Lavallée a pris sa retraite, tandis que Jocelyn Dupuis a été forcé de partir, en raison de ses notes de frais extravagantes.


Anciens amis, les deux hommes qui régnaient sur le plus gros syndicat de la construction au Québec, depuis plus d'une décennie, étaient, à cette époque, en
guerre ouverte. Voulant conserver leur mainmise sur le syndicat, ils se sont affrontés par candidats interposés pour le poste de directeur général!


Le candidat de Jean Lavallée était Bernard Girard. Le favori de Jocelyn Dupuis était Richard Goyette. Mais, un troisième candidat au poste de DG, Dominique Bérubé, est venu mêler les cartes dans cette élection qui s'annonçait extrêmement serrée.

Des contacts dans le crime organisé

Radio-Canada a appris que Jocelyn Dupuis, qui est ami avec le membre des Hells Angels, Normand «Casper» Ouimet, et le
caïd de la mafia, Rénald Desjardins, a fait appel à un autre de ses contacts du crime organisé. Il a demandé à Jacques Israël Émond, l'un des Hells les plus puissants au pays, de convaincre Dominique Bérubé de retirer sa candidature et de voter pour le candidat de Jocelyn Dupuis.


Le sort de l'élection a été scellé, lors d'une rencontre au restaurant, six jours avant le vote. Est-ce que Dominique Bérubé a reçu des
menaces ou des promesses de Jacques Israël Émond? «Je n'ai pas d'affaire à parler de rien.», a répondu celui-ci à Radio-Canada!

Quoiqu'il en soit, le jour du vote, Dominique Bérubé a, effectivement, retiré sa candidature et Richard Goyette, le candidat de Jocelyn Dupuis, a été élu par deux votes de majorité. Un actuel dirigeant du syndicat a même remercié Jacques Israël Émond de son coup de main pour le vote.

Selon les sources de Radio-Canada, Jocelyn Dupuis s'est, ensuite, vanté qu'il pourrait continuer à contrôler la FTQ-Construction.

Richard Goyette a refusé d'accorder une
entrevue à Radio-Canada, mais il a, tout de même, affirmé qu'il n'était pas au courant de la manipulation derrière son élection.



D'après un reportage de Marie-Maude Denis, dont la version intégrale sera présentée jeudi (lire : le 24 septembre 2009) à l'émission Enquête.




De plus, un type qui a participé à ce reportage a perdu son emploi :




Selon un délégué syndical interrogé par Enjeux, Michel Arsenault a pris la parole, à la suite de l'élection, pour vanter les mérites de Jean Lavallée et de Jocelyn Dupuis. Une pilule difficile à avaler pour certains délégués!


«Le crime organisé est partout dans l'industrie de la construction.», résume Benoit Dubé dans le reportage! Une prise de position qui lui a coûté son emploi au Syndicat des ferblantiers et des couvreurs! «Vous avez participé à une communication publique à grande diffusion visant clairement à discréditer la FTQ-Construction et ses dirigeants en les associant au crime organisé.», précise sa lettre de congédiement pour manque de loyauté envers l'organisation de la FTQ-Construction!





Cette émission d’Enquête a faillit ne jamais voir le jour.

Voici pourquoi!





Société - FTQ-Construction
Rejet d'une injonction contre Radio-Canada

Mise à jour le mercredi 23 septembre 2009 à 22 h 16


La Cour supérieure du Québec a rejeté, mercredi matin, l'injonction demandée par Gilles Audette contre Radio-Canada et le journaliste Alain Gravel.


Monsieur Audette, bras droit du président de la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ), Michel Arsenault, souhaitait interdire la diffusion de ses propos dans un reportage de l'émission Enquête, de Radio-Canada.

Les dits propos de Gilles Audette ont été enregistrés par Ken Pereira, directeur d'une association de mécaniciens. Ce dernier a, ensuite, remis les enregistrements à Alain Gravel.

Monsieur Audette dit avoir été enregistré à son insu et sans son
consentement. Il affirme avoir dit à monsieur Pereira qu'il ne voulait pas être enregistré. Gilles Audette estime qu'il y a eu violation de son droit à la vie privée.


Le
juge statue, toutefois, que, dans un premier temps, les enregistrements ont été réalisés en toute légalité. Il estime, également, qu'il ne s'agit pas d'une violation du droit à la vie privée, mais, plutôt, d'une affaire d'intérêt public.

Dans son
jugement, il explique qu'«est d'intérêt public, ce qui concerne l'administration et la gestion d'un syndicat aussi important que la FTQ, ainsi que ses relations avec les entrepreneurs de la construction».

Le jugement statue qu'«il existe bien un conflit réel et important, au sein de la FTQ, qui fait déjà l'objet d'une couverture médiatique» et que monsieur Audette y est «partie prenante», parce qu'il est
l'attaché politique de Michel Arsenault.

Les propos de Gilles Audette seront, donc, bel et bien diffusés dans le reportage de Alain Gravel, jeudi soir (lire : le 24 septembre 2009), à la télévision de Radio-Canada. Plusieurs estiment que ce jugement est une nouvelle victoire pour
la liberté de la presse.




Puis, il y a eu ces révélations-là qui font, aussi, peur :





Société - Fonds de solidarité FTQ
Traitement de faveur pour Accurso?

Mise à jour le jeudi 24 septembre 2009 à 17 h 20


Tony Accurso, cet entrepreneur en construction éclaboussé par le scandale des compteurs d'eau, a-t-il bénéficié d'un traitement de faveur au Fonds de solidarité de la FTQ, un pilier de l'économie québécoise, grâce à ses liens d'amitié avec plusieurs de ses dirigeants?

C'est la question que l'on peut se poser en entendant d'anciens hauts dirigeants de l'organisation se confier à l'émission Enquête, qui sera diffusée jeudi (lire : le 24 septembre 2009).

Tony Accurso entretient, depuis une trentaine d'années, des liens d'amitié ou d'affaires avec de nombreux dirigeants de la FTQ. Il a même été consulté par
Louis Laberge, lors de la création du Fonds de solidarité de la FTQ.

Ces liens lui ont-ils procuré un
traitement de faveur dans ses dossiers? La question se pose, depuis qu'Enquête a révélé que le président actuel de la FTQ et du Conseil d'administration du Fonds de solidarité, Michel Arsenault, a séjourné, en novembre dernier, avec d'autres dirigeants de la FTQ sur le luxueux yacht de Tony Accurso dans les Caraïbes.

Michel Arsenault est catégorique. Monsieur Accurso n'a jamais bénéficié de traitement de faveur au Fonds de solidarité. «Tony Accurso n'a pas de fast track au Fonds de solidarité. Ses dossiers sont traités [...] comme tous les autres dossiers.», dit-il!

Cinq anciens hauts dirigeants du Fonds de solidarité qu'Enquête a rencontrés soutiennent le contraire. Ils y étaient tous du temps de l'ancien président,
Henri Massé, de 1998 à 2007. Trois d'entre eux ont accepté de témoigner devant la caméra, à la condition qu'ils ne soient pas reconnus, car ils craignent des représailles.


Extraits des entrevues

Témoin 1


Question : «Est-ce qu'il y avait du favoritisme dans les dossiers?»

Réponse : «C'est sûr et certain que, quand t'es un ami de la structure, le dossier passe plus vite, hein? Il ne se retrouve pas en bas de la pile, il se retrouve au-dessus de la pile.»


Question : «Par exemple?»

Réponse : «Des projets fast track, il y en a eu au Fonds!»


Témoin 2


Le témoin 2 dit : «On ne le sait pas toujours que c'est un dossier Accurso. C'est lorsqu'on commence à fouiller que, là, on s'aperçoit que, oups, monsieur Accurso arrive dans le portrait! [...] Mais, lorsqu'on fouille, par la suite, on dit : «Occupes-toé z'en pus! Arrêtes de fouiller!»!»


Question : «Pis, on vous a dit ça de façon claire?»


Réponse : «Ah, très claire!»


Question : «Est-ce qu'on vous enlevait le dossier?»


Réponse : «On ne m'enlevait pas le dossier. On m'a enlevé le poste.»

Le nom de l'ex-président de la FTQ-Construction, Jean Lavallée, très influent à la FTQ et au Fonds de solidarité, ressort constamment lorsqu'on parle du traitement prioritaire des dossiers de monsieur Accurso.

«Ben, vous avez un dossier qu'on va vous dire : «Bon, ben, voici un
investissement ; euh, euh, on aimerait le présenter au Conseil d'administration! C'est recommandé par monsieur Lavallée.». Alors, il se fait une sorte de rubber stamping.», dit un des témoins!

Michel Arsenault a toujours défendu les investissements du Fonds de solidarité dans les entreprises de Tony Accurso, en parlant de leur
rendement très élevé. Or, on a appris, récemment, que le Fonds a décidé de retirer, depuis un an, tous ses investissements dans Simard-Beaudry, la principale compagnie de Tony Accurso. Personne, ni au Fonds de solidarité, ni à la FTQ, n'a commenté nos informations.



L'émission Enquête sera diffusée jeudi (lire : le 24 septembre 2009) à 20 h à Radio-Canada.

D'après un reportage de Alain Gravel





Aujourd’hui, tant Richard Goyette que Michel Arsenault (qui est, à la fois, président de la FTQ et président du Conseil d’administration du Fonds de solidarité de la FTQ) nient en bloc les informations des journalistes Alain Gravel et Marie-Maude Denis.


Vous pensez que c’est juste la FTQ-Construction qui a l’air pourrie jusqu’à la moelle de l’os? Détrompez-vous! Cette semaine, Alain Gravel et Marie-Maude Denis nous ont présenté la suite de leur enquête et ils nous ont brossé un magnifique portrait de l’industrie de la construction au Québec : complètement
corrompue!

Lisez ce qui suit! Vous allez pouvoir constater par vous-mêmes que les grands chantiers
key-key-key-keynésiens de construction sont vraiment, mais, là, vraiment, la panacée en temps de crise économique.

Mais, avant, gardez ceci en tête : dans une société, plus un gouvernement distribue de
permis et d’autorisations, plus les gens auront un incitatif à recourir aux pots-de-vin pour obtenir un permis ou une autorisation!


Dans une société, plus un gouvernement distribue de contrats, plus les gens auront un incitatif à recourir aux pots-de-vin pour obtenir un contrat.

Dans une société, plus un gouvernement distribue de subventions, plus les gens auront un incitatif à recourir aux pots-de-vin pour obtenir une subvention.

Dans une société, plus l’État est gros et omniprésent, plus il y a de possibilités de corruption.

Source :
Antagoniste.net

À présent, lisez ce qui suit!






Construction
Une collusion qui coûte cher

Mise à jour le jeudi 15 octobre 2009 à 13 h 27


Au moment où le Québec investit des milliards de dollars dans ses infrastructures, une enquête de Radio-Canada démontre la collusion entre les grandes entreprises de construction.

Ces entreprises s'entendent pour
truquer les appels d'offres publics et gonfler les prix. Avec la mafia en toile de fond, cette pratique serait, maintenant, généralisée, dans la grande région de Montréal.


En février 2003, François Beaudry, conseiller au cabinet du sous-ministre des Transports, a reçu un appel d'un entrepreneur de la construction. Celui-ci lui a
prédit, une journée à l'avance, le résultat des appels d'offres pour 10 contrats d'importance à Laval.

Le lendemain, les prédictions se sont avérées, à quelques détails près! Selon nos informations,
la Sûreté du Québec (SQ) mène une enquête à ce sujet. «De toute évidence, il y avait eu collusion et un petit changement de dernière minute pour 2 des 10 projets.», a expliqué François Beaudry à Radio-Canada!


Monsieur Beaudry a servi d'
intermédiaire entre son informateur et la SQ. Entre autres informations, il a appris le langage secret utilisé par les entrepreneurs pour truquer les appels d'offres : un jeu de golf fictif qui indique à quel prix soumissionner! Information confirmée par un entrepreneur toujours actif, qui s'est confié à Radio-Canada, sous le couvert de l'anonymat!


«Je donne un exemple : à 11 h, O.K., on va partir au 4e trou! On va être neuf joueurs. Pis ça, on sait que, dans le domaine de la construction, le 4e trou, c'est 4 millions $. On va être neuf joueurs, c'est en haut de 900 000$. Peu importe le prix que tu vas rentrer, ça, c'est avant les
taxes! Fait que tu peux rentrer 4 978 000$! Tu sais que, automatiquement, le joueur qui a organisé la partie de golf, à lui la game, parce que, lui, il va être juste en bas du 4 900 000$!», a expliqué l'entrepreneur anonyme!

Une enquête que Radio-Canada mène, depuis quelques mois, démontre qu'un petit nombre d'entrepreneurs contrôlent la majorité des gros contrats à Montréal. «On a un groupe à Montréal qui contrôle l'
approvisionnement sur l'île, qui se passe, les uns après les autres, les contrats. On les nomme les Fabulous Fourteen. C'est comme une mauvaise course de poneys à Blue Bonnets : «C'est à mon tour, c'est à son tour, c'est à l'autre tour!»!», a expliqué le président de Maçonnerie LM Sauvé, Paul Sauvé!

Pour que le système fonctionne, l'intimidation et les menaces règnent! «C'est la mafia montréalaise, la mafia italienne montréalaise, qui contrôle ce qui se passe à l'intérieur de la ville de Montréal, au niveau de la construction routière. Il y a un contrôle, selon ce qu'on en
déduit, d'environ 80% des contrats!», a dit le conseiller François Beaudry!

Ce système de collusion coûte une fortune aux
contribuables. Les prix des grands travaux sont gonflés d'au moins 20%, selon des études internationales. Mais, selon nos sources, en ce moment, à Montréal, ce chiffre serait beaucoup plus proche de 35%.


D'après un reportage de Marie-Maude Denis




Inquiétant! Comme si tout ça n’était pas assez, un entrepreneur en construction a essayé d’influencer le processus électoral dans la ville de Boisbriand, là où il obtient la majorité des contrats de construction.





Industrie de la construction
Un entrepreneur qui use de son influence

Mise à jour le jeudi 15 octobre 2009 à 23 h 17


Jusqu'où peut aller un entrepreneur en construction pour influencer le processus électoral dans une ville où il obtient la majorité des contrats de construction?

L'émission Enquête soulève la question, en diffusant les enregistrements d'une conversation de l'entrepreneur Lino Zambito avec des élus de la Ville de Boisbriand, où il leur propose une entente qui aurait eu pour résultat d'éviter la tenue d'élections contestées le 1er novembre prochain.

Les événements se sont produits au printemps dernier, lors de deux rencontres secrètes dans des restaurants de la région de Boisbriand, auxquelles participe Lino Zambito, de
la compagnie Infrabec. Monsieur Zambito est un des plus gros entrepreneurs de la région.

La première rencontre a lieu en présence de la mairesse de Boisbriand,
Sylvie St-Jean.


Lino Zambito, dont la compagnie a obtenu plus de 50% de tous les contrats de Boisbriand, au cours des cinq dernières années, tente de convaincre les deux seuls conseillers de l'opposition d'accepter une entente qui éviterait la tenue d'une élection à Boisbriand et qui permettrait à madame St-Jean et à tous les autres conseillers d'être élus sans opposition.

«Moi, je suis là pour éviter des élections à Boisbriand, puis, crisse, tout le monde garde leurs jobs! [...] En bout de ligne, là, faire un ostie de power trip de politiciens ou de politiciennes, on s'en va en campagne pour avoir le même calice de résultats. Pourquoi on regarde pas en avant pis voir ce qu'on peut bâtir ensemble, ostie?», dit monsieur Zambito, dans l'enregistrement audio de la conversation!


Extraits d'entrevue avec une conseillère

«Si on acceptait de ne pas présenter de candidate à... que je ne me présente pas comme candidate à la mairie, qu'on pourrait continuer à oeuvrer comme conseillers municipaux, donc, à se présenter à la prochaine élection, en conservant le
statu quo!», dit Marlène Cordato, candidate à la mairie de Boisbriand, du Ralliement des citoyens de Boisbriand.

Question : «Qui vous fait cette offre-là?»


Réponse de madame Cordato : «C'est fait entre monsieur Zambito et madame Saint-Jean.»


Question : «Est-ce que c'est monsieur Zambito qui vous fait l'offre ou est-ce que c'est madame Saint-Jean qui vous fait l'offre?»


Réponse de madame Cordato : «Monsieur Zambito parle beaucoup ; madame Saint-Jean appuie!»

Radio-Canada a tenté de rencontrer monsieur Zambito pour lui poser des questions sur ces rencontres. Il n'était pas chez-lui, lors du passage de l'équipe d’Enquête.

Au téléphone, il a nié, dans un premier temps, avoir tenté d'empêcher les élections à Boisbriand. Mais, il a changé sa version, quelques jours plus tard. «Des forces à Boisbriand, il n'y en a pas trois millions! Si vous êtes capables de vous entendre, travailler ensemble, pis éviter, pas éviter, mais des gens par après vont se présenter contre vous, il n'y en aura pas! Si la ville, il n'y en a pas d'élections et vous sauver 200 000 à 300 000 piastres!», a-t-il déclaré!

«Quand tu as une proposition comme ça, tu dis «mais, ça n'a pas de bon sens!» Où est la démocratie? Ça fait que Marlène et moi, on est partis très très ébranlés.», affirme Patrick Thiffault, conseiller sortant du Ralliement des citoyens de Boisbriand!

Dans une entrevue au téléphone, la mairesse Sylvie St-Jean a admis avoir participé à une des deux rencontres et elle a dit avoir appuyé la proposition de monsieur Zambito d'éviter la tenue d'une élection à Boisbriand pour, a-t-elle dit, faire économiser à la ville 300 000$! Elle a refusé d'être interrogée devant la caméra sur ces rencontres.



D'après un reportage de Alain Gravel


Lino Zambito, un entrepreneur influent

La compagnie de Lino Zambito, Infrabec, a reçu 75% de la valeur totale des contrats de construction à Boisbriand, au cours des cinq dernières années, selon ce qu'a appris Radio-Canada, en vertu de
la Loi sur l'accès à l'information.

Entre le 1er octobre 2003 et le 30 septembre 2008, la Ville a octroyé des dizaines de contrats de construction, la plupart par appel d'offres. Une vingtaine d'entreprises en ont obtenu, mais Infrabec ressort du lot avec plus de 50 millions $ en travaux.

Selon
Harold Chorney, professeur spécialiste en finances municipales à l'Université Concordia, cette situation est suspecte. «Je ne pense pas que c'est normal d'avoir une compagnie qui monopolise 75% de tous les contrats, particulièrement si cette ville est dans la grande agglomération montréalaise, où il y a presque quatre millions de personnes et beaucoup de compagnies.»

Questionnée sur le sujet, la mairesse de Boisbriand, Sylvie St-Jean, ne semble pas y voir de problème. «Écoutez, ils étaient les plus bas soumissionnaires, je ne pourrais pas vous dire!»

Le plus important contrat
octroyé à Infrabec est celui de la réfection de l'usine d'épuration d'une valeur de 28 millions $, en 2007. L’entreprise de monsieur Zambito a été la seule à soumissionner. «C'est vraiment rare. Je trouve ça très curieux.», croit Harold Chorney!

Si l'on ne tient pas compte du contrat de l'usine d'épuration, Infrabec représente, tout de même, 57% de la valeur des contrats de construction à Boisbriand, depuis cinq ans.



D'après un reportage de Jean-Hugues Roy






Bref, à la lumière de toute cette information-là, je crois que l’on peut dire, sans trop risquer de se tromper, que la situation dans l’industrie de la construction est pire que dans les années 1970 et qu’il faut, à tout prix, une nouvelle Commission Cliche pour faire la lumière sur toute cette affaire. On ne parle plus juste de syndicalisme de gros bras, comme dans le temps, là. On parle d’attaque directe à la démocratie, de
trafic d’influence, de corruption, du crime organisé, d’extorsion, de blanchiment d’argent, de fraude, de techniques syndicales plus que douteuses, de favoritisme, de conflit d’intérêts, de copinage, de philosophie du «tout m’est dû» et d’un rectangle (parce que, là, on ne parle même plus de triangle) assez inquiétant qui lie l’industrie de la construction, les syndicats, le monde politique et la mafia.

Bref, une deuxième Commission Cliche s'impose pour faire toute la lumière sur la corruption dans l’industrie de la construction, sur le scandale de la FTQ-Construction, sur le scandale des compteurs d'eau, sur les liens entre
Gérald Tremblay, Michel Arsenault, Jocelyn Dupuis, Frank Zampino, Benoît Labonté et toute la gang avec Tony Accurso et sur l'infiltration de la mafia dans l'élection du directeur général de la FTQ-Construction et des élections municipales à Boisbriand.

À chaque fois que Alain Gravel et Marie-Maude Denis font des nouvelles révélations, la
toile d’araignée s’aggrandit et ça plaide toujours en faveur de la tenue d’une deuxième Commission Cliche.


À l’instar de Robert Bourassa, en 1974,
John-James Charogne a le devoir moral de mettre sur pied une Commission d’enquête publique et indépendante sur l’industrie de la construction au Québec. Mais, on peut toujours rêvé. Son ministre des Finances, Raymond Bachand, a été président-directeur général du Fonds de solidarité de la FTQ, de 1997 à 2001, sans compter que Lino Zambito est un généreux donateur à la caisse électorale du PLQ (il a versé un total de 14 300$ au PLQ, de 2003 à 2008).


Si Charogne ne veut pas de Commission d’enquête là-dessus,
ce qu’il a, très clairement, fait comprendre en s’opposant à une motion de l’ADQ qui demandait la tenue d’une Commission d’enquête sur l’industrie de la construction, c’est, sûrement, parce qu’il sait que Bachand est peut-être mêlé au rectangle construction-syndicats-politique-mafia et il veut, donc, le protéger, lui et son généreux donateur politique, Lino Zambito, afin que ça ne lui pète pas en pleine face, durant l’enquête. Si il y a une Commission d’enquête, c’est presque sûr que Bachand et Zambito vont être obligés de témoigner devant les commissaires.

En 1974, Robert Bourassa avait agit dans l’intérêt du Québec. En 2009, John-James Charogne agit dans l’intérêt du Parti des guidounes charognardes soi-disant libérales du Culbec. Ce faisant, il agit en complice du rectangle construction-syndicats-politique-mafia, et ce, dans la totale indifférence. C'est dégueulasse! Venez me dire, maintenant, que vos votes ont de la valeur! Venez me dire que vous n'êtes pas manipulés! Ne venez, surtout, pas me dire que vous n'allez pas réagir face à cela!

Donc, oubliez la Commission d’enquête, tout le monde! Malheureusement, ce n’est pas demain la veille que le Québec sera débarrassé de toute cette corruption qui règne en roi et maître chez-nous. Charogne nous a vendu à la mafia pour sauver sa peau, celle de son ministre et celle de son généreux donateur.


Tenez-vous le pour dit!

2 commentaires:

  1. M. Proulx,

    Pour les contributions au PLQ, il ne faut pas, pour l'année 2004 par exemple, multiplier 3000$ X 3. C'est une contribution totale de 3000$ pour l'année en 3 versements. 3000$ étant le maximum annuel permis par la Loi.

    Au plaisir,

    http://toutlemondedevraitenparler.wordpress.com/

    RépondreSupprimer
  2. @ Tout le monde devrait en parler.

    Merci pour la précision! De la façon que je lisais le tableau, je croyais que, pour avoir le vrai montant annuel, il fallait multiplié la somme (3000$, en 2004) avec le nombre de versements (3, en 2004).

    Je lisais cela comme 3 versements de 3000$, donc 3000$ X 3 = 9000$. Je comprends mieux, maintenant. J'ai corrigé le billet, mais ça ne change rien au fait que le refus du gouvernement de mettre sur pied une Commission d'enquête dénote une anguille sous roche.

    Pourquoi est-ce que Alain Gravel n'a pas parlé des dons libéraux de Zambito, au fait, hein?

    RépondreSupprimer