samedi 1 août 2009

L'hypocrisie qui se cache derrière l'aide internationale









Une des conclusions du sommet organisé par le G8 qui s’est déroulé au début du mois de juillet, en Italie, a été la décision de relancer l’aide internationale aux pays en voie de développement et, entre autres, aux pays de l’Afrique sub-saharienne. Les chefs d’État de l’Europe, de l’Amérique du Nord et des autres pays riches ont accepté les «conseils» des grandes stars de la musique pop internationale et l’effet sera, tout simplement, que de l’argent des contribuables des pays riches sera prélevé pour le donner à ceux qui, surtout en Afrique, très souvent, condamnent à la famine leurs propres concitoyens par des décisions criminelles, une fermeture du marché et un interventionnisme irresponsables.


Pop-stars et politiciens se sont dits satisfaits! Pourtant, alors qu’ils vont, maintenant, montrer au monde entier leur «générosité», une partie significative du continent africain semble connaître des problèmes toujours plus importants.

À l’encontre de ce discours à la mode, il faut répéter que l’aide aux pays pauvres est
une duperie. Il s’agit, tout simplement, d’une fausse générosité financée aux dépens d’autrui, soit les contribuables des pays occidentaux, qui se transforme, immédiatement, en un solide soutien à des régimes qui ont déjà fait trop de mal.


Le sentimentalisme irrationnel que les chefs d’État de l’Occident ont exploité
pour imposer la logique des aides internationales a, tout simplement, financé des gens, comme
Jean-Bedel Bokassa ou Idi Amin Dada. Les politiciens occidentaux se sont auto-congratulés de ces décisions, mais la conséquence a été de multiplier les souffrances en Afrique. Dans le bavardage quotidien qui domine souvent la presse occidentale, la rhétorique des aides est toujours destinée à être préférée aux choix politiques responsables qui visent à respecter la dignité des femmes et des hommes de l’Afrique, en leur permettant d’avoir une réelle opportunité de croissance.

Par ailleurs, même si toutes les ressources destinées aux gens pauvres de l’Afrique étaient, effectivement, affectées aux populations dans la détresse, il y aurait très peu, pour les gouvernements occidentaux, de quoi être satisfaits. Au cours de l’Histoire, on a, en effet, du mal à repérer un seul exemple d’une région qui se soit développée, et ce, grâce aux aides venant de l’étranger. Au contraire, l’aide d’État crée toujours une dépendance et étouffe tout penchant à créer, à travailler, à imaginer de nouvelles initiatives et à prendre des risques. Encore une fois, l’aide des États riches aux
États pauvres a souvent l’effet de renforcer des régimes oppressifs, en leur offrant l’opportunité d’accroître encore plus le contrôle qu’ils exercent sur la société, la circulation des idées et la vie économique.

Pour les Occidentaux, il n’y a pas de raison de croire qu’on puisse se donner bonne conscience en répétant des programmes qui ont déjà échoué par le passé, soit que l’on enlève un peu d’argent aux pauvres des pays riches pour le donner aux riches des pays pauvres, comme avait coutume de le dire l’économiste anglais et grand spécialiste de ces problèmes,
Peter Bauer. Tout cela peut suffire à se sentir bons et généreux, mais cela n’aide pas les gens dans la misère, parce que, pour intervenir de manière efficace, il faut, surtout, donner plus d’opportunités aux individus et aux communautés africains. Il est, donc, important de comprendre les principaux problèmes de cet univers et d’intervenir avec le plus grand courage.


Contrairement à ce que disent
les protectionnistes en Europe, il serait beaucoup plus sérieux, dans le but de promouvoir le développement de l’Afrique, d’abolir toute forme de protectionnisme et d’ouvrir la porte à une intégration croissante des économies. Mais, tout cela ne plaît pas à ceux qui tirent d’énormes avantages de la fermeture des marchés les plus riches et même aux militants de l’écologie anti-libérale, comme le célèbre José Bové. Dans une interview très récente, le député français au Parlement européen a farouchement défendu les subventions destinées aux agriculteurs européens, un système qui, pourtant, empêche les producteurs de d’autres pays de vendre leurs produits sur le marché italien, français, anglais et autres. Selon M. Bové, «le marché mondial n’est pas une réponse à l’alimentation», parce qu’il met en risque la position et l’état de perfusion des paysans européens et de toute la bureaucratie qui s’engraisse aux dépens de l’économie du tiers-monde, des contribuables et des consommateurs occidentaux.


La politique économique agricole de l’Union européenne dévore plus du tiers du bilan de cette institution, mais ce qui est pire est qu’elle empêche les consommateurs des 27 pays qui composent l’Union de s’adresser aux producteurs africains, asiatiques et autres. Les conséquences sont néfastes pour tout le monde, même pour les agriculteurs français ou italiens qui, au cours des dernières décennies, ont perdu leur qualité d’entrepreneurs et leur capacité d’être efficaces, alimentés par les subsides publiques.


Pour vaincre cette bataille, il faut une alliance entre les consommateurs et les contribuables de l’Occident et les agriculteurs et les entrepreneurs du Sud. Plutôt que faire
l’aumône aux pays en voie de développement, il faut donner de vraies opportunités aux travailleurs de la Côte d’Ivoire ou du Sénégal. Mais, il est évident que pour réaliser cet objectif, il faut avoir le courage de défier le grand lobby écolo-agricole qui domine en Europe et en Amérique du Nord.

Le pacte d’acier entre les agriculteurs européens et l’idéologie protectionniste des écologistes a déjà fait beaucoup de mal aux Africains. Il faut s’opposer à tout cela, au nom du futur et de l’espoir de millions d’Européens et d’Africains qui ont le droit d’interagir et d’échanger le fruit de leur travail.


Carlo Lottieri est professeur de philosophie politique à l’Université de Sienne, en Italie, et dirige l’Institut Bruno Leoni.




C’est beau de constater qu’il existe, malgré toute la propagande gau-gauchiste étatiste qui règne dans ce secteur, des profs de philo qui sont dotés du gros bon sens.

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